Syndrome des ovaires polykystiques : le microbiote intestinal mis en cause

Le microbiote intestinal jouerait un rôle dans le développement du syndrome des ovaires polykystiques selon une nouvelle étude scientifique.
© Istock

Les jeunes femmes atteintes d’obésité et d’un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) ont un plus grand nombre de bactéries intestinales "malsaines" dans leur organisme que celles ne connaissant pas ces soucis de santé. Ce constat mène une équipe à avancer que le microbiote intestinal jouent un rôle dans le développement de cette maladie hormonale.

Les bactéries liées à un taux plus élevé de testostérone

L’équipe de l'hôpital pour enfants du Colorado a suivi 58 adolescentes en surpoids. Les analyses ont permis de découvrir que celles qui souffraient d’un syndrome des ovaires polykystiques avaient plus de bactéries “malsaines” dans leurs selles. Par ailleurs, ce microbiote altéré, provenant le plus souvent d'une mauvaise alimentation, est lié à des concentrations plus élevées de testostérone et des marqueurs de complications métaboliques comme une pression artérielle plus élevée, une inflammation du foie et des triglycérides plasmatiques.

Or, comme le précisent les chercheurs, une des caractéristiques du syndrome des ovaires polykystiques est justement un niveau élevé de testostérone dans le sang. 

L'auteure principale de ces travaux, Mélanie Cree de l’Hôpital pour enfants du Colorado (Aurora, Colorado) confirme "Nous avons constaté que chez les jeunes femmes atteintes de SOPK et d'obésité, le profil bactérien (microbiome) des selles a plus de bactéries malsaines par rapport aux adolescents sans SOPK". Face à cette découverte, elle ajoute "le microbiome intestinal peut jouer un rôle dans ce trouble hormonal et les complications métaboliques associées. Ces changements peuvent être observés chez les adolescentes qui sont au début de la maladie".


Syndrome des ovaires polykystiques : un régime sain recommandé

Cette recherche va dans le même sens qu’une étude de département nutrition de l’université de l’agriculture d’Athènes (2017). Cette dernière révélait qu’une alimentation saine, un faible indice glycémique et une consommation modérée d'alcool aiderait à atténuer les symptômes du SOPK. 

Les professionnels de la santé recommandent aux femmes souffrant de ce trouble hormonal de suivre un régime équilibré et sain. Il faut éviter le sucre et les glucides raffinés. Il faut faire la part belle au bon gras (huile végétale, avocats, noix, amandes…) et les fibres (fruits ; légumes : pois épinards, courge ; grains entiers : avoine, riz brun, blé entier, quinoa ; légumineuses ; céréales à base de son de blé). Il est préférable également de consommer avec modération le riz blanc, les pâtisseries ou encore les pâtes.

Pour limiter les symptômes de la maladie, les experts conseillent de manger cinq portions de fruits et légumes par jour ou encore des viandes et poissons maigres au cours de trois repas quotidiens.

Syndrome des ovaires polykystiques : qu’est-ce que c’est ?

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche 8 à 15% des femmes en âge de procréer. Il s’agit d’un déséquilibre hormonal caractérisé par une hausse inhabituelle de la production d’hormones mâle s dans les ovaires. cela perturbe le développement des follicules ovariens et la production d’ovules. 

La maladie provoque des troubles des cycles menstruels. Les règles peuvent être irrégulières, voire absentes. Il peut aussi y avoir une absence totale d’ovulation. Les femmes souffrant de SOPK connaissent ainsi généralement des difficultés à concevoir. 

Autre signe de la maladie : les ovaires sont souvent plus gros et multifolliculaire.

Le dérèglement hormonal lié au SOPK peut engendrer une insulinorésistance, à l’origine d’une prise de poids ou de diabète

Par ailleurs, la production élevée de testostérone entraîne chez les patientes une pilosité plus importante sur certaines parties du corps, dont le visage. La pathologie peut également engendrer des problèmes d'acné.

Le plus souvent, le syndrome apparaît à l’adolescence. Parfois, il survient plus tardivement, après  une prise de poids importante.


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Source : Teens with obesity and PCOS have more 'unhealthy' bacteria, The Endocrine Society, 23 janvier 2020
Nutritional support and dietary interventions for women with polycystic ovary syndrome, Nutrition and Dietary Supplements 6 Septembre 2017