Pourquoi vos oreilles bourdonnent ?

Un trouble de l’audition
Dans 80% des cas, les acouphènes sont associés à des troubles de l’audition. Ils sont alors la conséquence d’une perte auditive. "Face à une déficience de l’audition, le cerveau va se réorganiser pour s’adapter et tenter de pallier cette déficience. Hélas, cette réorganisation peut entrainer un fonctionnement aberrant du cortex auditif", c’est-à-dire des acouphènes, décrit l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dans son dossier d’information sur les acouphènes.
Une hypertension
Le bourdonnement d’oreille figure parmi les signes possibles de l’hypertension.
L’hypertension artérielle peut être rapprochée des acouphènes pour deux raisons :
- Tout d’abord parce qu’elle altère la microcirculation au niveau de l’oreille interne et endommage une partie de la cochlée, un organe creux constituant l'oreille interne ;
- D’autre part parce que les vaisseaux sanguins, soumis à une pression importante, génèrent un bruit perçu au niveau de l’oreille (acouphènes pulsatiles), ce qui perturbe l'audition.
Un acouphène pulsatile devra conduire la personne qui l’entend à consulter un médecin et à vérifier régulièrement sa tension artérielle.
Un médicament toxique pour le système auditif
Certains médicaments sont dits ototoxiques, c’est-à-dire qu’ils provoquent une altération des fonctions auditives. "Une centaine de médicaments sont potentiellement ototoxiques. Les sujets présentant un acouphène doivent éviter de prendre des médicaments dont les effets ototoxiques sont avérés" met en garde l’association France Acouphènes sur son site internet.
Les médicaments dont l’effet ototoxique a été prouvé sont les antibiotiques, les diurétiques, les salicylates (comme l’aspirine), les antipaludéens et les anticancéreux. "D’autres sont potentiellement ototoxiques en particulier après un usage prolongé ou à hautes doses ; c’est le cas de l’Ibuprofen (Advil®, Nurofen®), de la quinine ainsi que de certains anti-dépresseurs comme l’imipramine (Tofranil®)" détaille l’association.
Une inflammation liée à une otite moyenne
Une perforation du tympan ou une otite séreuse, c’est-à-dire une otite liée à la fabrication par l’oreille moyenne d’une matière visqueuse et collante, peut "amplifier les bruits corporels car ils ne sont alors plus masqués par les bruits extérieurs", selon l’association France Acouphènes.
Cette inflammation pourra constituer une cause d’acouphènes.
Une anomalie vasculaire
Les acouphènes dits pulsatiles peuvent avoir pour origine une anomalie anatomique ou un problème vasculaire à proximité de l’oreille.
Il peut par exemple s’agir d’une "communication anormale entre artères et veines créant des turbulences, anévrisme (dilatation anormale de l’artère), dissection (blocage d’une artère par une déchirure interne), trajet anormal d’une artère avec un coude provoquant un bruit de fluide), thromboses (obstruction d’une veine par un caillot) ou une tumeur vasculaire se développant à proximité de l’oreille" expose l’association France Acouphènes.
Dans ce cas, un traitement chirurgical permettra de corriger l’anomalie ou de désobstruer le vaisseau sanguin à l’origine de l’acouphène.
Un traumatisme de la mâchoire
Un trouble de la mâchoire, du crâne ou même des cervicales peut également provoquer des acouphènes. C’est ce que les spécialistes appellent les acouphènes somatosensoriels, c’est-à-dire liés à "la partie du système nerveux qui permet la perception consciente et inconsciente de toutes les modifications intéressant la peau, les muqueuses, les viscères, les muscles et les articulations" précise l’association France Acouphènes.
Selon cette association, l’apparition d’acouphènes somatosensoriels est associée à un ou plusieurs de ces cinq facteurs :
- Un traumatisme du crâne ou des cervicales
- Des manipulations dentaires, cervicales ou des mâchoires
- Des douleurs chroniques de la tête ou du cou
- Une posture inadéquate au repos, à la marche ou pendant le sommeil
- Un bruxisme (grincement des dents) le jour et/ou la nuit.
Une maladie de Menière
S’ils s’accompagnent d’épisodes répétitifs et spontanés de vertiges rotatoires et de perte auditive, les acouphènes peuvent être provoqués par une maladie de Menière. Cette maladie chronique, également appelée syndrome de Menière, ne possède pas de cause connue. Selon les pays, elle toucherait entre une personne sur 600 et une personne sur 10 000.
Les acouphènes survenant dans le cadre d’un syndrome de Menière sont "très fluctuants, atteignant leur maximum pendant les crises mais pouvant aller et venir en continu", selon le portail des maladies rares Orphanet. "Ils ne constituent parfois qu’une simple gêne, mais ils peuvent être insupportables pour certaines personnes. Ils persistent parfois à long terme et sont considérés par certains malades comme le symptôme le plus gênant." Un traitement médicamenteux permettra dans ce cas de limiter les crises et de soulager les acouphènes.
Sources
Dossier d’information Acouphènes, un fonctionnement aberrant du cortex auditif. Inserm, mis à jour le 2 avril 2016
Site de l’association France Acouphènes consulté le 5 septembre 2018
L’hypertension artérielle, Dr Michel Brack, Editions Alpen 2009
Fiche information La maladie de Menière – Encyclopédie Orphanet Grand Public, septembre 2007