Les antidépresseurs en 10 questions

Chaque année en France, 3 millions de personnes souffrent de dépression. Les antidépresseurs  permettent d’aller mieux et de retrouver une vie normale. Mais que sait-on exactement de ces médicaments. Le point avec le Dr Adeline Gaillard, co-auteur de « Antidépresseurs, le vrai du faux ».
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Quand faut-il prendre un antidépresseur ?

En cas de dépression modérée à sévère. Les symptômes se caractérisent par une perte de plaisir et d’envie (on n’arrive plus à faire ce qu’on faisait normalement avant), une tristesse, une grande fatigue, de l’angoisse, des troubles du sommeil, une perte de l’appétit et de la libido, des problèmes de concentration, une incapacité à se projeter dans l’avenir, un sentiment de dévalorisation et de culpabilité, une irritabilité, des douleurs, parfois des idées noires ou suicidaires... « Quand plusieurs de ces signes durent depuis 15 jours, il faut consulter », affirme la psychiatre Adeline Gaillard.

L’amélioration est-elle rapide ?

Les premiers bénéfices n’apparaissent pas immédiatement mais au bout de deux à trois semaines, c’est pourquoi un tranquillisant est souvent prescrit en parallèle de l’antidépresseur. Dans un premier temps, l’humeur s’améliore, l’anxiété diminue et les patients retrouvent le sommeil, les autres manifestations disparaissent progressivement. La dépression guérit en 4 mois environ mais il faut maintenir le traitement même si le patient se sent mieux.

Combien de temps dure le traitement ?

« S’il est bien toléré, il doit se prolonger de 6 mois à un an. Arrêté avant, le risque de rechute est élevé », souligne la spécialiste. De même, plus la dépression est prise en charge précocement mieux elle se soigne. « Quand la personne a déjà eu plusieurs dépressions, le traitement peut durer plus longtemps car plus on a d’épisodes dépressifs, plus on risque d’en avoir ». Les antidépresseurs ne doivent pas être interrompus brutalement mais progressivement. L’arrêt est à programmer avec le médecin.

Y a-t-il des effets indésirables ?

Les antidépresseurs peuvent entrainer des effets indésirables transitoires en début de traitement qu’il faut contrôler attentivement : troubles digestifs, maux de tête, sècheresse buccale, somnolence, insomnie... Selon Adeline Gaillard, certaines molécules induisent une prise de poids modérée chez environ un patient sur trois, et des troubles de la libido ». Comme tous les médicaments, ils peuvent exposer à des risques à long terme. À efficacité égale, la revue indépendante Prescrire, recommande de choisir des antidépresseurs utilisés depuis longtemps dont les effets indésirables sont connus. Une surveillance particulière est conseillée chez les personnes âgées.

Peut-on devenir dépendant ?

Il n’y a pas de dépendance aux antidépresseurs même s’ils sont prescrits longtemps. Ce sont les médicaments de la famille des benzodiazépines comme les somnifères et les anxiolytiques, à action immédiate et courte, qui induisent une accoutumance, laquelle entraine une perte de leur efficacité et l’obligation pour les patients d’augmenter les doses pour avoir le même effet, rendant le sevrage difficile à cause du manque contrairement aux antidépresseurs qui peuvent s’arrêter doucement.

Quel antidépresseur choisir ?

Plusieurs classes d’antidépresseurs existent pour booster la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline, trois neurotransmetteurs qui manquent chez les dépressifs. Mais certaines molécules calment, d’autres, au contraire stimulent. Le choix de l’antidépresseur se fait par le généraliste ou le psychiatre en fonction des symptômes des patients et de leur profil : « Il faut parfois en tester plusieurs avant de trouver le bon mais un tiers des patients résistent au traitement », précise Adeline Gaillard.

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