Stérilet au cuivre : quels effets secondaires ?

Publié par Laurène Levy
le 3/01/2019
Maj le
3 minutes
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Le dispositif intra utérin (DIU) au cuivre est un moyen de contraception efficace. Mais quels sont les effets secondaires de ce stérilet ? Pour quelles femmes est-il contre-indiqué ? On fait le point, avec les explications de la docteure Odile Bagot, gynécologue.

Le stérilet au cuivre, aussi appelé dispositif intra utérin (DIU) au cuivre est un objet habituellement en forme de T de 3,5 centimètres qui se place dans la cavité de l’utérus pour une durée de 5 et 10 ans. Son efficacité contraceptive vient du cuivre en lui-même, qui agit sur la paroi de l’utérus, en créant une inflammation de celle-ci qui rend impossible l’implantation d’un éventuel embryon, appelée nidation. Le cuivre diminue également la viabilité et la mobilité des spermatozoïdes et empêche donc la fécondation.

Si son efficacité théorique est très élevée (environ 99%), le DIU au cuivre fait l’objet de plusieurs polémiques, notamment en raison de ses effets secondaires ou de ses contre-indications.

Règles plus longues et plus abondantes

Le premier inconvénient lié à la pose d’un stérilet au cuivre est son impact sur les règles : "Souvent, avec un DIU au cuivre, les femmes souffrent de ménorragies : les règles sont plus longues, plus abondantes et plus douloureuses" note la docteure Odile Bagot, gynécologue à Strasbourg. "C’est pourquoi le DIU au cuivre est souvent déconseillé aux femmes qui ont déjà des règles abondantes" ajoute-t-elle.

Pour la même raison, ce moyen de contraception est également contre-indiqué aux femmes qui présentent des fibromes utérins ou qui souffrent d’adénomyose, une forme d’endométriose qui affecte la paroi de l’utérus.

Stérilet au cuivre et infections : la controverse

Un deuxième effet controversé du stérilet au cuivre est celui d’une augmentation du risque d’infection utérine, notamment d’infection aux chlamydias. "Le stérilet au cuivre constitue en effet un corps étranger métallique, susceptible de jouer un rôle de point d’appel pour les infections des voies génitales hautes (ovaires, trompes et corps de l'utérus, ndlr)" explique la docteure Bagot. De plus, "la glaire cervicale au niveau du col de l’utérus est moins opaque qu’avec une contraception hormonale, ce qui facilite en théorie la migration bactérienne" ajoute la gynécologue.

Mais ce risque d’infection n’est pas établi et reste actuellement discuté. "Pour le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), des antécédents d’infection à chlamydia ne constitue pas une contre-indication à la pose d’un DIU au cuivre et une infection en cours pas un motif de retrait du stérilet" précise Odile Bagot.

En attendant d’y voir plus clair, "il est recommandé aux femmes de réaliser régulièrement une recherche de chlamydia" note la spécialiste.

Stérilet au cuivre : attention aux contre-indications

Outre les fibromes utérins, les règles naturellement abondantes ou l’adénomyose, d’autres circonstances peuvent constituer des contre-indications à la pose d’un DIU au cuivre. Chaque situation est à discuter en personne avec le médecin ou la sage-femme.

Ainsi, le choix d’un stérilet au cuivre est déconseillé :

Dans tous les cas, même en l’absence d’antécédent gynécologique, une visite de contrôle est nécessaire six semaines après la pose, puis en général une fois par an. Ces visites permettent de vérifier la position du stérilet et de discuter de la satisfaction apportée ou non par ce moyen de contraception.

Sources

Merci à la docteure Odile Bagot, gynécologue à Strasbourg et auteure des ouvrages Dico des nanas et Dico des femmes enceintes (Hachette Pratique) sous le pseudo Mam Gynéco.

DIU - Dispositif Intra Utérin (Stérilet), choisirsacontraception.fr, site géré par Santé Publique France, page consultée le 20 décembre 2018 

Le stérilet, Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF), mis à jour le 31 mai 2016 

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