Stérilet hormonal : quels effets secondaires et contre-indications ?

Dispositif intra-utérin hormonal : qu’est-ce que c’est ?

Le dispositif intra-utérin - expression désormais privilégiée à stérilet - est un moyen de contraception qui se place dans l’utérus. L’objet en forme de T et de 3,5 cm de long dispose d’un réservoir contenant du lévonorgestrel, une hormone progestative.

Cette hormone épaissit les sécrétions du col de l’utérus ce qui empêche l’entrée des spermatozoïdes, et par conséquent la rencontre avec l'œuf et la conception. “Son efficacité est équivalente à toutes les autres solutions hormonales (pilule, implant…)”, assure le Dr Pia De Reilhac, présidente de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale (FNCGM). C’est-à-dire que 99% des femmes ne tombent pas enceintes dans la première année d’utilisation si ce dernier est correctement posé.

Toutefois, l’objet n’a pas uniquement un effet contraceptif. La gynécologue rappelle “Il ne faut pas oublier que ce stérilet peut être employé à titre thérapeutique”. En effet, le dispositif qui réduit l'endomètre, agit aussi sur la durée et l’abondance des règles. Elles peuvent ainsi totalement s’interrompre chez certaines femmes. L’experte ajoute “Il est par exemple prescrit aux patientes qui ont de l'adénomyose, c'est-à-dire de l'endométriose interne à l'utérus”.

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La pose du DIU

Comme son homologue au cuivre, le DIU hormonal doit être mis en place par un professionnel de la santé soit son médecin traitant, soit son gynécologue, soit une sage-femme. La pose du stérilet n’est pas douloureuse. Toutefois, les femmes qui craignent d’avoir mal, peuvent prendre des anti-douleurs au préalable. Une fois en place, le dispositif intra-utérin sera efficace 5 ans.

“Nous avons actuellement en France, deux stérilets disponibles. Le Kyleena qui est plus petit et libère moins de progestérone que le Mirena, peut être utilisé comme contraception par les nullipares (femmes n’ayant pas eu d’enfant)”.

Stérilet hormonal : les effets indésirables connus

Les effets secondaires des stérilets hormonaux ont été fortement médiatisées après la création du groupe “Facebook français Victimes du stérilet hormonal Mirena”. Les participantes se plaignent entre autres de maux de tête, de douleurs abdominales et de la modification des règles. En effet, si pour certaines patientes la pose du DIU hormonal et l’arrêt des menstruations entrent dans un parcours thérapeutique recherché, pour d’autres la disparition des règles est gênante. Le Dr Pia De Reilhac explique “ certaines femmes ont des difficultés à accepter ce traitement en raison de l'absence de règles. Même si elles ont été prévenues - et parfois même le souhaitaient - il leur manque quelque chose”. La praticienne ajoute “Il faut bien en discuter avec la patiente. Il est nécessaire d’aller au bout des choses pendant la consultation : qu'est-ce que cela lui fera si elle n'a plus ses règles. Si elle a de temps en temps les symptômes des règles sans les avoir…”

Bien avertir les patientes des effets indésirables du dispositif était également la recommandation de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) après l’étude de plus de 2700 signalements effectués en quelques mois en 2017. L’organisation avait relevé que la plupart d’entre eux étaient déjà connus. Et, elle rappelait alors dans ses conclusions la nécessité de dialogues avec les femmes : “les patientes doivent être informées des bénéfices et des potentiels effets indésirables de Mirena par leur médecin au moment du choix de la contraception et de la pose du DIU”.

L’acné, un effet secondaire agaçant

Outre les maux de tête, les douleurs abdominales et l'absence des règles, les personnes utilisant un stérilet Mirena peuvent également devoir affronter à nouveau l’acné. “Après la pose du DIU, certaines femmes se retrouver avec de l'acné. Avoir des boutons quand vous avez 14 ans ça passe, mais lorsque vous en avez 40 ans, c’est un peu difficile à accepter. Il arrive que cela pousse à retirer des stérilets”, explique Pia De Reilhac. “Mais toutes les femmes ne rencontrent pas ce problème”, ajoute-t-elle.

La baisse de libido et les troubles de l’humeur

Parmi les autres plaintes entendues chez les femmes ayant rencontré des difficultés avec leur dispositif intra-utérin hormonal, on peut citer la baisse de la libido, l’anxiété et la dépression. “Sur ce dernier point, une étude canadienne ainsi que le PRAC (Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC), ont montré qu'il n'y avait aucun lien apparent entre la dépression et le stérilet Mirena”, pointe la gynécologue. Toutefois, elle ajoute “Si certaines femmes s'inquiètent ou ne se sentent pas bien avec, rien n'empêche d’enlever le stérilet. C'est la facilité du DIU. On peut l’enlever aussi aisément qu’on le pose. Il n'y a aucun souci”.

DIU : les contre-indications

Le docteur Pia De Reilhac  indique “les contre-indications des stérilets hormonaux sont les mêmes que celles des DIU en cuivre”. C’est-à-dire :

• les malformations de l'utérus ;
• les fibromes ;
• les infections de l’utérus ou des trompes en cours ou récidivante ;
• la présence d’une IST. Le stérilet peut être mis en place que 3 mois après la guérison ;
• les saignements vaginaux inexpliqués ;
• les femmes ayant eu une infection après un accouchement il y a moins de 3 mois.

Les contre-indications liées à l’hormone

Il faut également ajouter les contre-indications liées à la présence de l’hormone. Le dispositif est ainsi déconseillé aux personnes qui ont un cancer du sein, une tumeur (bénigne ou maligne) du foie ou une maladie aiguë du foie (hépatite virale aiguë). Par ailleurs, la phlébite et l'embolie pulmonaire sont aussi des contre-indications relatives.

Cancer du sein : principe de précaution

La gynécologue précise “Par principe de précaution, il est demandé aux femmes atteintes d’un cancer du sein et porteuses d’un stérilet hormonal de le retirer. Toutefois, il n'y a pas d'urgence. Ce n'est pas la première chose à faire après le diagnostic. C’est un principe de précaution”.