Mes parties intimes sont-elles normales ?

Trop grosses, trop flasques, trop vieilles... 4 femmes sur 10 reconnaissent être complexées par leurs parties génitales. Mais, cette gêne est-elle vraiment justifiée ? Des maladies peuvent-elles se cacher derrière les imperfections relevées ? On fait le point avec le docteur Odile Bagot, gynécologue et auteure de “Vagin et Cie, on vous dit tout !”.
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Ce n’est pas la partie de notre anatomie que nous dévoilons le plus au regard des autres... et pourtant de nombreuses femmes portent un regard très critique sur leur vulve. Elles lui reprochent le plus souvent d’être trop grosse ou ramollie par les années. Parfois ces complexes deviennent si présents, que se découvrir devant son partenaire sexuel est compliqué.

Il existe autant de vulves que de femmes

Avant de la juger, il est important de connaître la vulve. Il s'agit de la partie externe de l’appareil génital féminin. Elle est constituée des petites et grandes lèvres, du vestibule, du clitoris et de l’hymen. Le plus souvent, les grandes lèvres, le relief externe et visible de la vulve, recouvrent complètement les petites lèvres. "Certaines femmes ont les petites lèvres qui dépassent, surtout si lorsqu’elles sont debout. Si cela en complexe certaines, ce n’est pas forcément inquiétant. Les lèvres sont de taille et de forme variables. Il y a autant de vulve que de femme", rassure la gynécologue Odile Bagot.

Et pourtant, de nombreuses femmes trouvent leurs parties intimes pas “normales” : près de 4 femmes sur 10 (36%) reconnaissent être complexées par leur vulve, selon un sondage réalisé par Essity Intimate Survey pour la marque Nana en 2019. Et ce sentiment peut commencer très tôt. Des chercheuses australiennes, les Dr Gemma Sharp et Kate Dawson, ont découvert que les préoccupations sur l’apparence des parties génitales apparaissent dès l'adolescence, autour de 13 ans. Il est vrai que c’est à la puberté que les petites lèvres deviennent plus proéminentes tandis qu’elles sont plus cachées pendant l'enfance.

Ces complexes peuvent en partie expliquer la hausse de la demande de labioplastie ou nymphoplastie (chirurgie correctrice des petites lèvres) observée à travers le monde, et cela même chez de très jeunes filles. La Société américaine de la chirurgie esthétique et plastique, avait révélé en 2016 que 400 jeunes femmes de 18 ans et moins avait eu recouru à une labioplastie en 2015, contre 222 en 2014. Cela représentait une augmentation de 80 %.

Pourquoi ces complexes ?

Plus de 6 femmes sur 10 ne savent pas définir et décrire correctement ce qu’est une vulve, selon le sondage réalisé pour la marque de protections intimes. Cette méconnaissance de l'anatomie est en partie nourrie par le manque représentation correcte de l’intimité féminine dans les médias, et plus particulièrement dans la pornographie. “De nombreuses femmes sans problèmes anatomiques, veulent des “lèvres de petites filles où rien ne dépasse” influencée par les standards esthético-pornographique”, explique la spécialiste. 

D’ailleurs, la moitié des 1033 participantes interrogées ont également estimé que les complexes concernant les parties intimes sont “dus aux diktats des “vulves parfaites” montrées à la télévision/en pornographie”. 

Toutefois, la gynécologue met en garde : "il faut avoir conscience qu’une chirurgie des lèvres n’est pas une opération bénigne. Il ne s’agit pas uniquement de couper ce qu’il y a en trop. C'est beaucoup plus complexe. Et, comme toutes les interventions, le risque opératoire et anesthésique n’est pas nul".

Néanmoins, si de nombreux complexes ne sont pas justifiés d’un point de vue anatomique, certains troubles de la vulve peuvent être problématiques et nécessitent une prise en charge. Notre experte nous détaille dans les pages suivantes, les signes qui doivent vous mener à consulter.

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Source : Merci au Dr Odile Bagot, Gynécologue et auteure de Vagin et Cie, on vous dit tout ! et Ménopause pas de panique ! aux éditions Mango.