Comment savoir si on est enceinte sous pilule ?


Les signes d’une grossesse sous pilule
Si aucun moyen contraceptif n’est efficace à 100%, la pilule a fait ses preuves. Lorsqu’elle est prise correctement, son efficacité est de 99,7%. C'est-à-dire que moins d’1% des femmes qui la prennent correctement tombent enceinte au cours de leur première année d’utilisation.
Si on prend en compte les aléas de la vie - comme les oublis ou encore les interactions médicamenteuses - son efficacité "pratique" passe à 92% selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Et ce sont, en effet, généralement ces "incidents de parcours" qui amènent à douter de sa contraception et à craindre une grossesse non-programmée. Une question se pose alors “comment savoir si je suis enceinte sous pilule ?”.
Le docteur Olivia Anselem, gynécologue-obstétricienne prévient “il faut ici distinguer les femmes sous pilule œstroprogestative - la plus classique - et les patientes sous pilule microprogestative”.
Les pilules microprogestatives : on ne peut pas se fier à l’aménorrhée
Les pilules microprogestatives, comprimés ne contenant pas d’œstrogènes mais uniquement de la progestérone, se prennent quotidiennement et sans interruption entre les plaquettes. La praticienne prévient “les femmes sous pilule microprogestative sont ainsi - dans la plupart des cas - en aménorrhée permanente. Elles ne pourront donc pas se fier à l’absence de règles pour savoir si elles sont enceintes”.
Elle poursuit “Les seuls signes qui peuvent les alerter alors sont les autres symptômes de grossesse comme les tensions dans les seins, les nausées ou encore une fatigue inhabituelle”.
Les pilules œstroprogestatives : des signes communs
Les pilules œstroprogestatives contiennent une dose d'œstrogènes ainsi qu’un progestatif. Elles sont présentées généralement sous la forme qu’une plaquette de 21 comprimés. À la fin de celle-ci, il faut faire une interruption d’une semaine avant de débuter la plaquette suivante. Au cours de cet arrêt, les menstruations surviennent.
La gynécologue explique “Lorsqu’une patiente sous ce type de pilule tombe enceinte malgré la contraception, elle n’a pas ses règles entre deux plaquettes”. Elle ajoute “parfois, ce qui est possible également, ce sont des règles très inhabituelles. C’est-à-dire peu abondantes et très brèves. Elles ne ressemblent pas aux règles classiques”.
Bien sûr, les autres symptômes de la grossesse comme les nausées ou encore des seins tendus peuvent aussi être présents.
Grossesse sous pilule : une crainte courante mais rare

Tomber enceinte malgré la prise régulière d’une pilule est une crainte répandue. La praticienne reconnaît "de nombreuses femmes demandent à leur gynécologue une pilule œstroprogestative, car elle leur permet de continuer à avoir des règles. Elles veulent ainsi s’assurer tous les mois qu'elles ne sont pas enceintes".
Toutefois, les grossesses sous pilule sont exceptionnelles. Le Dr Olivia Anselem explique une nouvelle fois “cette contraception est extrêmement fiable. D’autant plus que maintenant la plupart des pilules permettent jusqu’à 12 heures d’oubli avant de courir un risque”.
“Si les comprimés sous bien pris, tomber enceinte sous pilule est dans les faits est une situation exceptionnelle” assure la médecin.
Que faire en cas de doute ?
Si des signes laissent penser qu’une grossesse est possible, arrêter la pilule n’est pas la première chose à faire car les cycles pourraient être perturbés… et il surviendrait un risque réel de grossesse ! Il est préférable de faire d’abord un test de grossesse. “Les tests de grossesse urinaires ont une grande fiabilité ”.
Ce n’est que si le test se révèle positif qu’il faut stopper la pilule.
Tomber enceinte sous pilule : des risques pour le bébé ?

Tomber enceinte malgré la prise d’une pilule est souvent un choc pour les femmes. Toutefois, celles qui décident de mener cette grossesse à son terme n’ont pas à s’inquiéter outre mesure. La gynécologue assure “Le fait d’avoir pris la pilule au début de la grossesse n’a pas de conséquence sur la santé et le développement de l’enfant. Il n’y a pas non plus de risque pour la santé de la maman”.
Elle explique “Les doses d’hormones naturelles qui circulent chez une femme sont déjà importantes. L’œstrogène et la progestérone sont déjà sécrétés en grande quantité pendant la grossesse. Les variations apportées par la pilule ne peuvent pas avoir d’impact sur le fœtus”.
Quelques précautions à prendre toutefois
Si avoir été sous pilule lors de la conception ne représente pas de réelle menace, il est préférable d’en avertir le gynécologue, car la date du début de la grossesse peut être plus difficile à déterminer. Il devra alors prescrire ou réaliser une échographie de datation.
Le Dr Olivia Anselem ajoute “Il peut être utile de faire une échographie précoce pour vérifier la date de début de grossesse. Elle permet aussi de s’assurer que l’embryon est bien implanté dans l’utérus et qu’il ne s’agit pas d’une grossesse extra-utérine”.
Sources
Merci au docteur Olivia Anselem, gynécologue-obstétricienne et co-auteur du livre "Il était 9 mois" aux éditions Albin Michel.