Troubles du sommeil, un signe de ménopause précoce ?

Une étude vient de mettre en avant un lien entre la qualité du sommeil et l’insuffisance ovarienne prématurée. Elle s’apparente à la ménopause précoce et se traduit par une absence de règles chez la femme.
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On estime que 40 à 50 % des femmes ménopausées souffrent de trouble du sommeil. Ces derniers se traduisent par une difficulté à s’endormir, une mauvaise qualité du sommeil et surtout, un réveil trop tôt. Une nouvelle étude, partagée par la Société Nord-Américaine de Ménopause (NAMS), démontre que les femmes présentant une insuffisance ovarienne prématurée (qui se traduit par une aménorrhée de plus de 4 mois) se plaignent davantage de troubles du sommeil que les femmes dont la fonction ovarienne est préservée, et ce, malgré les éventuels traitements hormonaux.

L’insuffisance ovarienne peut se manifester par l’absence pure et simple des ovaires, par l’absence de puberté ou par une ménopause précoce, explique l’Institut Pasteur. Si la ménopause est inéluctable chez la femme en survenant vers l’âge de 51 ans, elle est dite précoce ou prématurée si elle survient avant 40 ans.

Néanmoins, les chercheurs semblent distinguer l’insuffisance ovarienne prématurée de la ménopause précoce. "Les femmes atteintes d’insuffisance ovarienne prématurée peuvent encore avoir des règles irrégulières ou occasionnelles pendant des années et même encore tomber enceinte", partagent-t-ils.

Une étude réalisée par l’Assistance publique des hôpitaux de Paris (APHP) va aussi dans ce sens : "l’insuffisance ovarienne prématurée se définit par une aménorrhée de plus de 4 mois survenant avant l’âge de 40 ans. Cette pathologie est aussi appelée ménopause précoce, mais ce terme doit être éviter, estiment-t-ils. Dans certains cas, l’insuffisance ovarienne n’est pas définitive, contrairement à la ménopause physiologique".

Le nombre d’enfants entre aussi en ligne de compte

"Si de nombreuses études ont déjà été menée sur les habitudes de sommeil des femmes ménopausées, cette recherche serait la première à évaluer spécifiquement la qualité du sommeil chez les femmes souffrant d’insuffisance ovarienne prématurée", indique l’étude. Et malheureusement, l’utilisation d’un traitement hormonal ne semble pas aider à l’endormissement.

"Cette étude montre que les femmes souffrant d’insuffisance ovarienne ont une qualité de sommeil médiocre, malgré les traitements hormonaux, décrit le Dr Stéphanie Faubion, directrice médicale du NAMS. Une autre conclusion intéressante de l’étude semble indiquer que la qualité du sommeil des femmes souffrant d’insuffisance ovarienne était directement liée au nombre d’enfants qu’elles ont eu". Cette recherche témoigne de l’ampleur du problème concernant les troubles du sommeil et prend tous son sens puisqu’on sait que ces derniers sont plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.

Insuffisance ovarienne : les signes à reconnaître

Les signes de la ménopause se manifestent parfois bien avant l'heure. On parle alors de formes précoces, qui peuvent se déclarer dès 40 ans. Or, comme l’estiment les chercheurs de l’étude et de l’APHP, le terme ménopause correspond à une réalité précise : l’arrêt des règles et du cycle hormonal avant 49-51 ans.

"Avant 40 ans, on parle d'insuffisance ovarienne prématurée, précise le Pr Patrice Lopes interviewé par e-santé. L'insuffisance ovarienne prématurée toucherait une femme sur 10 000 avant 20 ans et une sur cent avant 40 ans."

Ses symptômes s’apparentent à ceux de la ménopause : arrêt des règles, bouffées de chaleur, crises de sueur nocturne, sécheresse au niveau de la vulve et du vagin – provoquant des troubles de la sexualité – et des douleurs articulaires.

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Source : L'insuffisance ovarienne prématurée, Annales d'Endocrinologie, APHP
Poor sleep quality and fatigue plague women with premature ovarian insufficiency, Eurekalert!, 16 juillet 2019
INSUFFISANCE OVARIENNE : UNE CAUSE GÉNÉTIQUE IDENTIFIÉE, Institut Pasteur