Obésité infantile : les mères travaillent-elle trop ?

La progression de l'obésité
L'obésité est en forte progression depuis une quinzaine d'années dans tous les pays industrialisés. Les Etats-Unis sont en tête, mais les autres suivent de près, dont la France, qui compte désormais 5 millions d'obèses et 14 millions de sujets en surpoids. La fréquence de l'obésité est tout aussi effrayante chez les enfants. En moins d'une dizaine d'années, l'obésité a presque doublé chez les 15-24 ans. Mais le problème débute très tôt et l'obésité dans la petite enfance perdure le plus souvent dans l'adolescence, voire tout autant à l'âge adulte.
La progression du travail des femmes
En parallèle, le travail des femmes n'a fait qu'augmenter dans les mêmes proportions. Aujourd'hui, la majorité des femmes qui ont un ou des enfants exercent par ailleurs une profession. Les auteurs de cette étude britannique annoncent à l'appui les chiffres de la Grande-Bretagne : en 1984, 27% des femmes ayant des enfants de moins de 5 ans avaient un emploi. En 2004, 59% des femmes mariées ou vivant en couple et 34% des femmes seules travaillaient, alors que l'emploi des hommes est resté plutôt stable.La relation était trop tentante pour essayer de démontrer que le travail des femmes est à l'origine de la progression de l'obésité infantile, du moins en partie.
L'obésité infantile augmente avec le nombre d'heures de travail de la mère
Pour tous les sujets retenus dans cette étude entre 2000 et 2002, les données staturales et pondérales des enfants étaient connues à 9 mois et à 3 ans. Tout comme les activités professionnelles des parents, pères et mères, avec notamment l'ancienneté et les horaires hebdomadaires. Tous les facteurs susceptibles d'intervenir ont été retenus et analysés (statut social, professionnel, ethnie, célibat, nombre d'enfants, poids maternel, tabagisme, allaitement, âge de la diversification alimentaire, temps de télévision, régularité des repas, habitude culinaire, etc.). Mais c'est la relation entre l'emploi des mères et la surcharge pondérale des enfants qui s'est révélée la plus forte. Et c'est bien le temps de travail qui importe. La probabilité de surpoids de l'enfant augmente avec le nombre d'heures hebdomadaires de la mère. Pas question d'inciter les femmes à rester à la maison. En revanche, on peut souhaiter de nouveaux aménagements du temps de travail, mais aussi et surtout, encourager et faciliter une nouvelle répartition des tâches dans la vie familiale L'objectif : disposer de plus de temps pour proposer aux enfants une alimentation plus saine et des activités physiques suffisantes.
Sources
Hawkins S.S. et coll., Int. J. Obes., 17 juillet 2007.