4 raisons qui expliquent les démangeaisons du crâne

Publié par Julie Giorgetta
le 18/04/2019
Maj le
4 minutes
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Vous vous grattez le crâne plusieurs fois par jour ? Pellicules, psoriasis, eczéma...Ces démangeaisons ont forcément une explication. Mais rassurez-vous, elles sont généralement faciles à soigner. Le point avec le Dr Paul Dupont, dermatologue et auteur du livre Se libérer du psoriasis aux éditions Eyrolles.

Est-ce un psoriasis ?

Comment le reconnaître ?

Le psoriasis est une maladie de peau non contagieuse qui se caractérise par l’apparition de plaques de peaux sèches et squameuses. Les squames se détachent en grands lambeaux et laissent la peau à vif. « Cette pathologie est liée à un emballement de la production des cellules de la peau. N’ayant pas le temps de mûrir, ces dernières encombrent l’épiderme qui devient irrité et qui démange » explique le Dr Paul Dupont. Le psoriasis peut toucher le cuir chevelu, l’ensemble du corps et classiquement les coudes et les genoux. Il peut aussi également toucher les ongles qui ont alors tendance à s’épaissir et à jaunir. « Il faut savoir que le grattage aggrave les lésions car en irritant les plaques, il favorise leur progression, prévient le spécialiste. Certaines formes de psoriasis sont dites en gouttes : de petites lésions ponctuelles en gouttes sur tout le corps peuvent faire suite à une infection bactérienne. Le plus souvent il s’agit d’une angine à streptocoque, notamment chez l’adulte jeune et l’enfant », poursuit le dermatologue. Selon l’étude "Objectifs peau" réalisée par la Société Française de Dermatologie sur un échantillon de 20 012 personnes âgées de plus de 15 ans et rapportée par l'Association France Psoriasis, 74% des patients ayant eu d’autres problèmes de peau considèrent le psoriasis comme étant le plus gênant et 77% que le psoriasis altère leur qualité de vie.

Quel traitement ?

Outre une bonne hydratation des plaques, le traitement repose sur l’application locale soit de corticoïdes pour calmer l’inflammation, soit de crèmes à base de vitamine D pour limiter l’épaisseur des plaques. « Mais il s’agit là simplement d’un palliatif. Depuis quelques temps, pour les psoriasis plus graves on a recours aux biothérapies : il s’agit d’injection d’anticorps monoclonaux qui vont lutter contre l’excès d’activité des lymphocytes. Une alternative naturelle consiste à faire des cures de lécithine marine extraite de poissons sauvages », nuance le dermatologue. 

Et si c'était un eczéma ?

closeup woman hand itchy scalp, hair care concept
<strong>Et si c'était un eczéma ?</strong>

Comment le reconnaître ?

L’eczéma se caractérise par des irritations apparaissant soit au contact d’un allergène, auquel cas on parle d’eczéma de contact ; soit sur un terrain constitutionnel nommé l’atopie et dans ce cas, il peut se généraliser. « On reconnaît l’eczéma en ce qu’il est constitué de plaques sèches et irritées qui démangent énormément, entraînant des lésions de grattage qui vont ensuite suinter et peuvent se couvrir de croûtes voire s’infecter », observe le spécialiste. En général l’eczéma survient en poussées, soit liées à des carences alimentaires, soit à un stress

Quel traitement ?

« Localement on peut avoir recours aux corticoïdes mais il faut le faire de manière très ponctuelle pour éviter une dépendance. Il est surtout nécessaire de bien hydrater la peau pour faire barrage aux allergènes parce que la sècheresse favorise l’eczéma. Pour améliorer le terrain, on peut proposer la prise d’huile d’onagre qui a un effet réhydratant. Certains probiotiques ont également démontré leur efficacité dans l’eczéma, notamment chez les enfants atopiques », expose le Dr Paul Dupont. 

Est-ce une dermite séborrhéique ? 

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<strong style="background-color: transparent;">Est-ce une dermite séborrhéique ?&nbsp;</strong>

Comment la reconnaître ?

La dermite séborrhéique est une pathologie qui touche La ligne « T » du visage : c’est-à-dire les sourcils, les ailes du nez et parfois le menton. La peau est sèche, squameuse et irritée. C’est à la fois inesthétique et gênant. « En général, la dermite s’associe à une atteinte similaire visible à l’orée du cuir chevelu. La cause est essentiellement une carence en vitamine B, qui en provoquant un déséquilibre des acides gras, favorise une acidité de ces zones du visage. Elle se complique d’une mycose bénigne à l’origine de l’inflammation », souligne le dermatologue. 

Quel traitement ?

Le traitement classique consiste à utiliser des préparations à base de lithium pour lutter contre la mycose et à faire des cures régulières de vitamines B naturelles.

Et si c'était la teigne ?

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<strong style="background-color: transparent;">Et si c'était la teigne ?</strong>

Comment la reconnaître 

Lorsqu’elle touche le cuir chevelu, la teigne est provoquée par des champignons assez semblables à ceux qui provoque les mycoses des pieds (dermatophytes). « Elle se caractérise par des plaques généralement arrondies qui se couvrent d’un enduit grisâtre. On la différencie de la pelade où aucun cheveu n’est présent », analyse le Dr Paul Dupont. Le diagnostic est confirmé par un prélèvement avec culture mycologique pour rechercher le germe en cause. La teigne peut aussi être d’origine animale, auquel cas il s’agit d’une mycose soit du chien soit du chat (microsporum). La contamination se fait de l’animal à l’homme mais jamais interhumaine, contrairement à la teigne humaine qui elle est très contagieuse. 

Quel traitement ?

Il faut sans tarder appliquer des antifongiques prescrits par le dermatologue et surveiller l’évolution. « Pour éviter le grattage qui pourrait disséminer les lésions, on peut également associer ces antifongiques à des préparations à base d’huile de cade. Il faut aussi désinfecter les peignes et les brosses avec de l’eau de javel diluée », préconise le dermatologue. 

Sources

Paul Dupont, Se libérer du psoriasis, éd. Eyrolles

Étude « Objectif peau », Association France Psoriasis

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