Mycoses à répétition : quelles solutions pour en finir ?

Démangeaisons, pertes blanches plus importantes : les signes de la mycose
En cas de mycose vaginale, la femme présente des démangeaisons "intenses parfois intolérables", note le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF). Le prurit peut être associé à des difficultés uriner, des envies fréquentes d'uriner et des pertes vaginales blanches, caillebottées (comme du lait caillé), grumeleuses, tapissant les parois du vagin. "La vulve est sèche, œdémateuse avec de fréquentes lésions de grattage. L'extension sur le périnée postérieur est fréquente. Le vagin est rouge faisant ressortir le blanc des leucorrhées" ajoute le CNGOF. D'où vient cette mycose ? "Les mycoses vaginales sont dues à un champignon, le candida albicans, que l’on retrouve au niveau du vagin ainsi que d'autres muqueuses comme la bouche, le tube digestif ou encore les intestins" explique Aurélie Dornier, sage-femme.
Cure de zinc ? Pas miraculeuse !
Souvent, les femmes souffrant de mycoses vaginales à répétition souffrent d'une carence en zinc dans le sang par rapport à celles qui ont un taux normal. Faut-il alors faire une cure ? Pour Aurélie Dornier "ce n'est pas une solution miracle, loin de là mais plus une astuce pour éviter d'attraper une mycose".
Les cures de zinc ont de nombreux effets bénéfiques pour le corps mais avant d'en faire une, consultez un médecin ou votre pharmacien que ce soit pour soigner une mycose ou toute autre raison afin d'être conseillé personnellement.
Huiles essentielles : à tester en complément
L'aromathérapie et les huiles essentielles sont très populaires mais ont-elles le pouvoir de soigner les mycoses vaginales ? "Elles ont surtout un rôle de prévention mais si lors d'une consultation avec un médecin une patiente souhaite tenter de se soigner grâce aux huiles essentielles alors à moins qu'il n’y ait une contre-indication il n'y a aucun souci pour votre santé" estime la sage-femme.
Cependant, retenez que "l'aromathérapie ne peut pas soigner aussi bien qu'un vrai traitement". "Elle peut soulager les démangeaisons et n'empêche pas de prendre le traitement et ainsi doubler les chances de soigner la mycose."
Il y a différentes façons pour administrer les huiles essentielles, il faut demander à un médecin ou pharmacien.
Une cure de probiotiques, idéale ?
"Une cure de probiotiques est un traitement efficace pour lutter contre les mycoses vaginales puisque cette cure lutte contre le champignon en cause" indique Aurélie Dornier. Encore une fois, pas de solution miracle mais un traitement médical qui a fait ses preuves scientifiquement. La cure peut prévenir l'apparition de nouvelles mycoses vaginales. Elle peut se prendre par voie orale ou vaginale.
Parmi les probiotiques pouvant être utilisés en cas de mycoses vaginales : Femibion Flore Intime®, Imgalt® par voie orale. Florygynal Tampon Probiotique®, Gynebiotic Intima®, Hydralin Flora® par voie vaginale.
Encore une fois, consultez un médecin quand la mycose persite, il faut connaître la cause d'une mycose et sa gravité.
Antifongiques oraux et locaux : le plus efficace
En cas de mycoses vaginales récidivantes, le médecin peut prescrire un antifongique en ovule gynécologique, crème ou comprimés. Il s'agit d'un "traitement médicamenteux délivré sur ordonnance" précise Aurélie Dornier.
Quelle est l'action du médicament ? "L'action du traitement antifongique est d'éliminer le champignon présent. Pour cela, une crème est à appliquer sur la vulve, généralement pendant 10 jours, ainsi que des ovules à positionner dans le vagin. Ce traitement local fera disparaitre efficacement le champignon."
Pour les ovules : "Il en existe deux formes. La forme classique qui consistera à introduire une ovule tous les soirs sur une durée de trois jours. Et la forme à libération prolongée où il faut introduire une ovule qui agit durant 3 jours. Et peut être renouvelé au bout des 3 jours. Le choix dépend de la gravité de la mycose et de ce que le médecin trouvera de plus adapté pour vous".
Si la mycose revient ou ne disparait pas complètement : "Retournez voir votre médecin qui introduira un traitement par voie orale associé à votre traitement local" explique la sage-femme.
Quels médicaments ? "Plusieurs marques de médicaments antifongiques existent, que ce soit pour les ovules, la crème ou encore le traitement par voie orale. Le mieux est de faire confiance à votre médecin et votre pharmacien qui saura évaluer le traitement le plus efficace sur vous" souligne Aurélie Dornier.
Parmi les molécules antimycosiques : l'éconazole (Gyno-Pévaryl®), le fenticonazole (Lomexin®), le miconazole (Gyno-Daktarin®), le butoconazole (Gynomyk®) ou l'isoconazole (Fazol®).
L'huile de coco, un anti-levure naturel
L'huile de coco est un remède qui apparait assez souvent lorsque les femmes cherchent des solutions pour soigner leurs mycoses vaginales sur Internet. Aurélie Dornier confirme que "l'huile de coco est un anti-levure naturel" qui "agit comme un antifongique et antibactérien et peut donc être un remède naturel à utiliser". Parmi les options possibles : associer de l'huile de coco vierge première pression à froid avec de l'huile essentielle de tea tree qui a une action antimycosique.
Attention : "Il faut consulter un médecin avant de tenter cette méthode puisque les mycoses vaginales ont toutes des causes différentes. Le remède peut s'avérer efficace comme le contraire" prévient la sage-femme.
Sous-vêtements, rapports sexuels : des facteurs aggravants
Pour enrayer une mycose vaginale, il faut comprendre ce qui a déséquilibré la flore vaginale et entraîné la multiplication excessive du champignon candida albicans. Parmi les causes de mycoses vaginales qui récidivent, on trouve :
- La grossesse "puisque le poids et la transpiration sensibilisent l'apparition de mycoses".
- Le diabète peut également être en cause dans une mycose récidivante.
- Une alimentation carencée en vitamine et/ou trop riche en sucre.
- La prise prolongée d'antibiotiques.
D'autres facteurs favorisent au quotidien la mycose vaginale :
- Un excès d'hygiène. A force de trop nettoyer ou nettoyer avec des produits parfumés mais également des gels nettoyants avec un mauvais PH, les mycoses sont favorisées. De plus, sécher bien cette zone pour empêcher l'apparition de champignon.
- Les protections lors des règles. La sage-femme Aurélie Dornier conseille de "ne surtout pas garder une serviette hygiénique ou un tampon au delà de 3 heures".
- Les mycoses vaginales peuvent aussi s'attraper lors de rapports sexuels. "Votre organe génital peut se retrouver en contact de la poussière par exemple qui peut entraîner ce genre de désagrément" explique Aurélie Dornier. Elle rappelle ainsi : "Il faut bien aller faire pipi après un rapport sexuel pour éliminer les poussières présentes dans votre vagin. Il est préférable de demander au partenaire de bien nettoyer le pénis en décalottant afin d'éliminer les poussières."
- Des sous-vêtements qui retiennent la transpiration. Il faut privilégier ceux en coton qui sont plus doux pour le vagin et réduisent les frottements.
- Le port de vêtements trop serrés qui "à ce niveau peut entraîner des mycoses vaginales et surtout empêcher sa bonne guérison".
Sources
- Infections génitales de la femme : Leucorrhées, CNGOF, 2010-2011.