Compléments alimentaires : l'erreur courante qui peut détruire votre foie (et comment l'éviter)
L'engouement actuel pour le bien-être pousse de nombreux Français à se tourner vers des solutions naturelles pour booster leur vitalité ou combler des carences supposées.
Cependant, une idée reçue tenace persiste : celle selon laquelle « naturel » serait synonyme de « sans danger ». Or, les plantes, vitamines et minéraux sont des substances actives qui agissent puissamment sur l'organisme.
Une consommation non maîtrisée expose le consommateur à des déséquilibres biologiques parfois sévères, nécessitant une vigilance accrue avant toute automédication.
Surdosage et "Effet Cocktail" : pourquoi le naturel n'est pas sans risque
Le premier danger réside souvent dans l'accumulation involontaire de substances. Cumuler plusieurs produits différents augmente drastiquement le risque d'atteindre des doses toxiques, d'autant que notre alimentation quotidienne apporte déjà une part significative des nutriments nécessaires.
Il est donc impératif de respecter scrupuleusement le dosage maximum des compléments indiqué sur l'étiquetage pour éviter tout surdosage hépatique ou rénal. Parallèlement, la qualité du produit reste un enjeu majeur.
Certains compléments peuvent contenir des contaminants ou des ingrédients interdits, comme l'illustre l'interdiction récente du Garcinia cambogia en avril 2025, suite à des atteintes hépatiques graves signalées par les autorités sanitaires.
Au-delà de la composition, la cohabitation entre ces produits et des traitements allopathiques réclame une attention particulière. Les interactions entre compléments et médicaments constituent une réalité pharmacologique complexe : une simple plante peut inhiber l'action d'un traitement vital ou, à l'inverse, en décupler la toxicité.
Ce risque d'altération de l'efficacité thérapeutique impose une transparence totale envers son équipe soignante. Il ne faut jamais introduire un nouveau supplément en cours de traitement pour une pathologie chronique sans avis médical préalable.
Interactions médicaments-plantes : le rôle clé de votre médecin
Dans ce contexte, le professionnel de santé demeure le premier rempart du consommateur. Le médecin est seul habilité à diagnostiquer une carence réelle justifiant une supplémentation, tandis que le pharmacien possède l'expertise pour analyser les formules et prévenir les incompatibilités.
Ces acteurs jouent un rôle central pour garantir la sécurité des compléments alimentaires face aux risques potentiels. Ils sont également les premiers interlocuteurs pour effectuer un signalement en cas d'effet indésirable, alimentant ainsi la base de données nationale qui permet de retirer du marché les produits dangereux.
Le consommateur doit lui aussi devenir acteur de sa propre protection en adoptant une lecture critique des emballages. Se méfier des promesses miracles et vérifier la liste des ingrédients sont des réflexes de base. Cette prudence doit être redoublée chez les populations sensibles comme les femmes enceintes, les enfants ou les personnes âgées, pour qui les conséquences d'une prise inadaptée peuvent être amplifiées.
L'automédication, bien que tentante, ne doit jamais se substituer à un diagnostic professionnel.
Achats en ligne et Nutrivigilance : comment devenir un consommateur averti ?
Le lieu d'achat détermine souvent la fiabilité du produit. Une vigilance accrue lors de l'achat de compléments en ligne est nécessaire, car les produits vendus hors des circuits contrôlés échappent parfois aux normes européennes strictes, augmentant le risque de non-conformité ou de falsification.
Privilégier les circuits de distribution traditionnels comme les pharmacies offre une garantie supplémentaire sur la traçabilité et la pureté des produits consommés.
Enfin, la surveillance continue du marché repose sur le dispositif national de Nutrivigilance géré par l'ANSES. Depuis sa création en 2009, ce système a enregistré des milliers de déclarations, permettant d'identifier rapidement les substances problématiques.
Le rapport 2024 souligne d'ailleurs que plus de 9172 signalements d'effets indésirables ont été recensés depuis sa création, dont une majorité liée aux compléments. En cas de symptôme inhabituel, tout citoyen peut contribuer à cette veille sanitaire : le portail de l'ANSES pour la Nutrivigilance recense les effets indésirables et permet à chacun de déclarer un incident, participant ainsi à la sécurité collective.