Aphrodisiaques, les asperges ?

De tout temps, l'asperge a poussé (et continue de pousser) à l'état sauvage sur le pourtour du Bassin Méditerranéen.

Elle a eu pendant des siècles la réputation d'être aphrodisiaque. Les Égyptiens l'appelaient "tige d'amour et de plaisir" et l'ont immortalisée sur des bas-reliefs. Les Grecs l'avaient dédiée à Aphrodite, déesse de l'amour. Pour les Romains, l'asperge était un légume "pour la jouissance et pour l'amour" !

Cette réputation sulfureuse valut à l'asperge d'être bannie de la cuisine au Moyen-Âge. C'est Louis XIV qui l'a réhabilitée, on ne sait si c'est pour cette raison (mais c'est bien possible étant donnée l'énergie amoureuse du Roi Soleil !). En tout cas, il s'en était tellement entiché qu'il exigeait d'en avoir à sa table en toutes saisons. Du coup, son jardinier en chef, La Quintinie, inventa alors un mode de culture en serre et sous "couche chaude".

Pourtant, rien dans la composition nutritionnelle de l'asperge ne justifie cette réputation d'aphrodisiaque. Elle est riche en carotènes antioxydants, en fibres, en vitamines du groupe B et plus particulièrement en folates (vitamine B9). La vitamine C se trouve uniquement dans les asperges vertes. Et si l'asperge donne aux urines, presque immédiatement après le repas, une odeur particulière, c'est à cause d'une molécule très aromatique, l'asparagine.

La seule explication possible, c'est la forme phallique de l'asperge… D'ailleurs, selon Julie Amerlynck, auteur de la Phraséologie potagère, l'asperge a, depuis 1864, désigné l e sexe des Messieurs en langage argotique. Et l'on doit à Auguste Le Breton, dans "Langue verte et noirs desseins" (paru en 1960 aux Presses de la Cité), l'expression "aller aux asperges" qui signifie (pour les prostituées) aller à la recherche des clients.

Paule

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