Chute des personnes âgées : à qui la faute ?

Jusqu'à présent, la prévention des chutes chez les femmes âgées de 60 à 79 ans ciblait en priorité les personnes polymédicamenteuses. Toutefois, les chercheurs imputent maintenant la responsabilité de ce type d'accidents aux maladies chroniques plutôt qu'à la polymédication.

La chute des personnes âgées peut entraîner des fractures graves et s'accompagner à moyen terme d'un handicap social. Les sujets polymédicamenteux ont été définis comme les plus à risque, mais il en existe probablement d'autres. D'où la question de savoir si les chutes sont directement liées au traitement ou tout simplement à la maladie qui a motivé le traitement ?Une équipe de chercheurs britanniques a répondu à cette question en recrutant plus de 4.000 femmes âgées de 60 à 79 ans, lesquelles ont répondu en collaboration avec leur médecin à un questionnaire.

Près de 17% d'entre elles étaient tombées au moins une fois au cours de l'année précédente et 7% plusieurs fois. Au total, 55 femmes ont souffert d'au moins une fracture dans l'année écoulée (15 fractures du col, 41 du poignet). Des éléments favorisant les chutes ont été déterminés : un âge élevé, l'existence de maladies chroniques, la polymédication et les surpoids. Parmi les sujets, 70% prenaient au moins un médicament régulièrement et plus de 15% consommaient chaque jour au moins cinq types de traitements distincts. Il apparaît que certaines familles médicamenteuses, les hypnotiques, les anxiolytiques et les antidépresseurs représentent des facteurs de risque de chute. Par ailleurs, plus de 75% des femmes étaient atteintes d'au moins une maladie considérée comme chronique. Mais seulement certaines d'entre elles semblent majorer le risque de chute de façon importante. Il s'agit des maladies cardiovasculaires, des broncho-pneumopathies obstructives, des dépressions et de l'arthrose. Cette surélévation du risque persiste même lorsque sont pris en compte les traitements prescrits.

En conclusion, les femmes âgées de 60 à 79 ans atteintes de pathologies chroniques présentent un risque accru de chutes, et ce, indépendamment du nombre de médicaments qu'elles consomment quotidiennement. Et parmi les médicaments à risque, les hypnotiques arrivent en tête.

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Source : British Medical Journal, 327 : 712-715, septembre 2003.