Le bisphénol A, impliqué dans l’intolérance alimentaire

Pour la première fois, des chercheurs de l’Inra à Toulouse viennent de montrer un lien entre le bisphénol A et l’intolérance alimentaire.Selon une extrapolation de cette étude, les enfants issus d’une mère exposée au bisphénol pendant la grossesse auraient plus de risques de développer une intolérance alimentaire.
© Istock

Le bisphénol A est partout, caché dans les plastiques

Le bisphénol A fait partie des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire que cette substance est susceptible d’altérer notre système hormonal, avec notamment un retentissement sur la croissance et la fertilité. Or le bisphénol A est omniprésent dans notre environnement. Il entre dans la fabrication des plastiques et on le retrouve très largement dans les emballages alimentaires. C’est pourquoi les effets de l’exposition à cette substance chez l’homme et plus particulièrement chez les organismes en pleine croissance (fœtus, nourrissons) font l’objet de nombreux travaux de recherche, mais les résultats sont pour l’instant peu concordants.

Malgré tout, les autorités ont déjà pris des dispositions afin de limiter nos expositions à ce produit chimique très répandu.

Un lien avec l’intolérance alimentaire démontré chez l’animal

À Toulouse, les chercheurs de l’Unité de Toxicologie alimentaire (TOXALIM) de l’Inra ont mené une expérience sur des rats. Réparties en deux groupes, des rates en cours de gestation ont été exposées à de faibles doses de bisphénol A, et ce jusqu’à la fin du sevrage de leurs petits. Ce sont ensuite les nouveau-nés qui ont été suivis jusqu’à l’âge adulte. Ils ont alors été nourris avec de l’ovalbumine, une protéine du blanc d’œuf qui ne figurait pas précédemment dans leur régime alimentaire. Les chercheurs constatent que seuls les rats issus d’une femelle exposée au bisphénol A pendant la gestation développent une réaction immunitaire dirigée contre l’ovalbumine, signant ce que l’on appelle une intolérance alimentaire.

À noter que cette intolérance à l’ovalbumine a été obtenue avec une exposition périnatale (in utero et jusqu'au sevrage) à très faibles doses…

Ces résultats confortent la mesure annoncée par les autorités françaises visant à faire disparaître le bisphénol A de tous les plastiques alimentaires d’ici 2015. Parallèlement, les efforts doivent se poursuivre pour diminuer toujours plus la dose minimale d’exposition acceptée.

Pour en savoir plus sur e-sante :

Bisphénol A : 80% de notre exposition est alimentaire

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Source : Menard S. et coll., The FASEB Journal, August 2014. doi:10.1096/fj.14-255380.