Mieux surveiller la grossesse après une chirurgie du col de l'utérus

La conisation consiste à ôter une partie des tissus du col de l'uterus dans le cadre d'un traitement curatif de lésions pré-cancéreuses. Cette technique chirurgicale semble majorer le risque ultérieur d'accouchement prématuré.

La conisation tient son nom au fait que la partie du col de l'utérus prélevée a une forme conique. Cette technique chirurgicale est réalisée pour faire une biopsie ou lorsque le col présente des cellules atypiques assez étendues et évoquant des lésions précancéreuses. L'ablation des lésions susceptibles de dégénérer permet de prévenir un cancer du col. Cette intervention ne présente pas d'effet secondaire immédiat. Toutefois, à plus long terme et en cas de grossesse, elle est accusée d'augmenter le risque d'accouchement prématuré.Cette relation vient d'être évaluée dans une nouvelle étude. Un total de 571 femmes ayant subi une conisation et devenues enceintes par la suite ont été recrutées. En comparaison d'une population de femmes témoins, les auteurs constatent que la conisation entraîne un risque trois fois et demi plus élevé d'accouchement prématuré. Le risque de rupture prématurée des membres et le taux d'enfants de faible poids de naissance sont également augmentés. En revanche, il n'existe pas de différence significative pour le risque d'accouchement prématuré sévère (avant 34 semaines d'aménorrhée). En pratique, toute jeune femme désirant mener une grossesse doit être informée. En raison de ce risque accru, la grossesse devra être davantage surveillée. Et enfin, et surtout, le meilleur moyen de limiter cet effet secondaire serait de proposer aux femmes un dépistage régulier du cancer du col, lequel est très simple à effectuer. Il consiste en la réalisation d'un frottis et d'un test HPV. Le premier peut déceler des anomalies et éventuellement la présence de cellules pré-cancéreuses. Le second permet, en complément, de détecter la présence du virus HPV (papillomavirus) avant que les anomalies n'apparaissent.Chaque année en France, près de 3.400 nouveaux cas de cancer du col du l'utérus sont détectés. Il s'agit du deuxième cancer féminin et l'un des premiers dont on ait identifié la cause : le papillomavirus (HPV), un virus très fréquent et sexuellement transmissible.

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Source : Obstetrics & Gynecology, 105 : 325-332, 2005.