Un plan pour protéger les femmes enceintes contre les éthers de glycol

Selon le rapport d'expertise collective de l'INSERM, les éthers de glycol, utilisés comme solvants dans de nombreuses préparations à usage industriel et domestique (peintures, vernis, encres, colles, produits ménagers) peuvent représenter des risques pour la fonction reproductrice. Dans le cadre de la prévention des risques professionnels, le plan d'action du gouvernement concernant la protection des travailleurs exposés aux éthers de glycol vient d'être présenté par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou.

Le plan d'action du gouvernement couvre trois directions :

· le renforcement de la réglementation protégeant les travailleurs à l'égard de tous agents reconnus toxiques pour la reproduction;· la protection des femmes enceintes et des enfants à naître;· la révision de la classification de certains éthers de glycol au niveau européen.

Des obligations et des interdictions

Ainsi, les employeurs ont pour obligation de substituer tous les agents toxiques pour la reproduction par un agent moins dangereux si celui-ci existe techniquement.Il est rigoureusement interdit d'employer des femmes enceintes ou allaitantes à tout poste de travail les exposant à ces toxiques. Cette mesure s'accompagne d'un système de reclassement provisoire ou, à défaut, de suspension du contrat de travail, assorti de garanties de rémunération.Les jeunes de moins de 18 ans ne peuvent pas être affectés à des postes les exposant au chlorure de vinyle monomère, et ne peuvent être exposés au benzène que lors d'une formation professionnelle. Le suivi des salariés est également amélioré, notamment en imposant la constitution d'un dossier d'exposition pour chaque travailleur confronté aux agents toxiques. Controversé, ces dossiers tenus par des médecins doivent comporter une fiche d'aptitude attestant que le salarié ne présente pas de contre-indications médicales aux travaux visés.

Avec l'ensemble de ces textes, la France se dote de la réglementation la plus complète en Europe.Outre ces mesures, deux études sont programmées pour évaluer le risque d'anomalie développementale intra-utérin chez les femmes enceintes exposées aux éthers de glycol (dont celles qui ne se savaient pas enceintes) et les conséquences de l'exposition sur la fertilité masculine.

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Source : Le Quotidien du Médecin, N°6869, lundi 5 mars 2001.