Cancer : ces 4 choses qui font peur quand le diagnostic tombe

Publié par Dr Anne-Christine Della Valle
le 23/01/2019
Maj le
4 minutes
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L’annonce du diagnostic de cancer suscite de l’angoisse et des interrogations, qu’elles concernent la maladie elle-même, son pronostic ou son traitement. L’association du cancer à la mort est présente, malgré les progrès thérapeutiques qui permettent de nombreuses guérisons définitives. Des réponses claires doivent être apportées, au plus vite, par le praticien pour que la maladie et son traitement soient vécus dans la plus grande sérénité possible.

Comment la maladie va-t-elle évoluer ?

Même si, aujourd’hui, de nombreux cancers sont guéris, cette maladie fait peur car elle est encore à l’origine de nombreux décès. Le cancer, souvent qualifié de "longue maladie", est une pathologie dont la prise en charge et la surveillance durent plusieurs années. Les doutes du patient sur l’évolution de sa maladie peuvent persister longtemps. La période séparant la recherche du cancer et le diagnostic est un moment de forte angoisse et de doutes. Au moment du diagnostic, le mot "cancer", encore souvent associé à la mort, tombe comme un couperet et la consultation d’annonce doit être réalisée avec le plus grand soin. Lors de l’annonce d’un cancer, la question de l’évolution et du risque de décès est souvent la première posée. Tous les cancers n’évoluent pas de la même manière, à la même vitesse et avec la même agressivité. Il est impossible pour le thérapeute de répondre précisément à la question de l’espérance de vie et de la durée du traitement.

Le rôle du médecin qui fait l’annonce d’un cancer est d’évoquer, avec son patient et éventuellement son entourage, toutes les évolutions possibles de sa maladie et de le rassurer car de nombreux traitements existent pour le soigner.

Quel est le pronostic du cancer ?

Le pronostic d’un cancer est variable selon sa localisation, son type histologique et son extension à distance au moment du diagnostic. Certains cancers évoluent peu ou très lentement et les traitements sont efficaces sur ces tumeurs, que l’on peut guérir.

D’autres cancers sont plus agressifs, comme le cancer du pancréas par exemple, et présentent un moins bon pronostic avec un taux de guérison encore faible.

L’histologie de la tumeur est également un facteur pronostic. L’extension avec la présence ou non de métastases représente un élément important dans l’évolutivité du cancer. Une tumeur de petite taille, isolée et accessible à la chirurgie sera plus facilement curable. Le risque de récidive doit également être expliqué au patient par son médecin ainsi que des précisions données sur la durée et les modalités de la surveillance.

Quels sont les risques du traitement ?

Le traitement est également un élément qui est source d’anxiété chez le sujet atteint d’un cancer. En effet, les traitements anticancéreux, qu’il s’agisse de la chirurgie, de la chimiothérapie ou de la radiothérapie, sont lourds et susceptibles de provoquer des effets secondaires importants et/ou de laisser des séquelles définitives.

Par exemple, la chimiothérapie provoque fréquemment la chute des cheveux et ce phénomène est une question angoissante à l’annonce du traitement. Dans le cas du cancer du sein, l’ablation d’un sein est aussi anxiogène. La perte de l’intégrité physique est une question qui doit être soigneusement évoquée entre le malade et les thérapeutes.

La peur de l’hospitalisation, de sa durée, de l’interruption du travail est souvent présente. Le changement de vie qu’impose cette maladie, ses doutes et la lourdeur de ses traitements doit être considéré avec la plus grande attention.

Le cancer va-t-il faire mal ?

La prise en charge de la douleur physique est un élément primordial dans le traitement du cancer, quel qu’il soit. L’angoisse d’une souffrance importante est souvent évoquée par le patient à l’annonce de son diagnostic. Les douleurs provoquées par un cancer évolutif peuvent être intenses et durables. La question de savoir si des traitements antalgiques efficaces peuvent les soulager est souvent posée. Leurs effets secondaires et leur classe thérapeutique doivent être expliqués précisément au malade.

L’utilisation des morphiniques est fréquente mais représente un sujet sensible car la morphine est souvent associée à la fin de vie et aux soins palliatifs. Tout au long de l’évolution de sa maladie, le patient doit être rassuré sur son pronostic, son traitement curatif et ses traitements de confort. La lutte contre l’anxiété est primordiale pour une bonne prise en charge du cancer et pour prendre le chemin de la guérison.

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