Les 6 cancers les plus fréquents chez la femme

le 19/02/2018
Maj le
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Les femmes sont autant touchées par le cancer que les hommes. Mais, ce ne seront pas les mêmes. Découverte des 6 plus fréquents au féminin avec le Dr Jean-Loup Dervaux, médecin et auteur de nombreux ouvrages sur la santé dont "Bilans de santé personnalisés" aux éditions Dangles.

Le cancer du sein : le plus mortel

Les chiffres : 54 100 cas* de cancer en France en 2015. Chez la femme, le cancer du sein se situe en tête de la mortalité avec 11 913 décès, suivi du cancer du poumon et du cancer colorectal. S'il est dépisté à un stade précoce, ce cancer peut être guéri dans 9 cas sur 10. Dans plus de 8 cas sur 10, il touche des femmes âgées de 50 ans et plus, et on estime qu’1 femme sur 8 sera concernée au cours de sa vie.

Aujourd'hui, le dépistage du cancer du sein est le moyen le plus simple de lutter contre ce cancer. La mammographie est ainsi considérée comme l’examen de référence et permet de détecter des tumeurs de petite taille, au tout début de leur progression.

Pensez-y :  "l’auto-palpation des seins est également important. C’est un premier geste de prévention.", explique le Dr Dervaux.

* derniers chiffres détaillés en 2015 par Unicancer, la Fédération nationale des Centres de lutte contre le cancer

Le mélanome de la peau : à fort potentiel métastasique

Les chiffres : 7242* nouveaux cas chez la femme en 2015, dont 740 décès. Le nombre de nouveaux cas de cancers de la peau aurait plus que triplé entre 1980 et 2012.

Pourquoi : le mélanome se développe dans 20% des cas à partir d’un grain de beauté et dans près de 70 % des cas, par une exposition excessive au soleil.

"Le mélanome cutané a plutôt un bon pronostic lorsqu’il est détecté suffisamment tôt, d’où l’importance d’un diagnostic précoce.", explique le Dr Dervaux.

En revanche, ce cancer est à fort potentiel métastasique et peut s’étendre rapidement aux ganglions et autres organes. Soigné tardivement, les chances de guérison se réduisent fortement, de 98 % de survie à 5 ans au stade localisé à 15 % au stade métastasique.

Sachez-le : les mélanomes sont les plus dangereux, mais ne représentent que 10 % des cancers cutanés en France. 90 % des cancers de la peau sont des carcinomes, des lésions moins agressives.

* derniers chiffres détaillés en 2015 par Unicancer, la Fédération nationale des Centres de lutte contre le cancer

Le lymphome malin non hodgkinien : de plus en plus fréquent

Les chiffres : 5300 nouveaux cas estimés en 2011* chez les femmes, dont 1680 décès.

Pourquoi : il s’agit d’un cancer qui se développe à partir des cellules du système lymphatique, les lymphocytes**. Il peut se propager, par le système lymphatique ou sanguin, à n’importe quel tissu ou organe. On le retrouve à tout âge, y compris chez l’enfant et l’adolescent, mais avec une  fréquence plus importante après 65 ans. C’est l’une des tumeurs dont la fréquence, selon l’Institut National du Cancer, augmente le plus. Son incidence ayant pratiquement doublée en 20 ans. Des facteurs de risques environnementaux sont suspectées comme l’influence des pesticides. La prise en charge des lymphomes non hodgkiniens repose principalement sur la chimiothérapie.

* chiffres de l’Institut National du Cancer (INCA)

** un type de globules blancs impliqués dans les réactions de défense de l’organisme.

Le cancer colorectal : le 2e plus risqué

Les chiffres : 19500 cas en France* en 2015 chez la femme. Le cancer colorectal est le 3e cancer le plus meurtrier** en France, avec 8 496* décès chez les femmes. Des études estiment que ce nombre, qui a déjà progressé de 50 % entre 1980 et 2000, devrait continuer sa croissance dans les prochaines années et atteindre 45 000 nouveaux cas par an d’ici 2020.

Pourquoi : la France fait partie comme les autres pays d’Europe, les Etats-Unis, l’Australie et le Japon, des pays où le risque de développer un cancer du côlon est élevé. Il se situe au troisième rang des cancers les plus fréquents tous sexes confondus, et le deuxième chez la femme. Il touche principalement les personnes âgées de 50 ans et plus et provient souvent d’une mauvaise hygiène de vie (alimentation, sédentarité...).

Pensez-y : "Les tests de dépistage (Hémoccult…) permettent aujourd’hui de le diagnostiquer suffisamment tôt pour une meilleure prise en charge", explique le Dr Dervaux.

* derniers chiffres détaillés en 2015 par Unicancer, la Fédération nationale des Centres de lutte contre le cancer

** l’évolution est très différente selon la localisation du cancer.

Le cancer du poumon : en progression constante

Les chiffres : 14800 nouveaux cas* en France en 2015 chez la femme, dont 9565 décès. Chez les femmes, il est en progression constante : le nombre de nouveaux cas chaque année a été multiplié par 7 en 30 ans. En terme de fréquence, il se situe au troisième rang chez la femme.

Pourquoi : le premier facteur de risque de ce cancer est le tabac, responsable à plus de 81 %** de ce cancer. Le pronostic est sombre, et ne dépasse pas les 15 % de survie à 5 ans. La meilleure façon de s’en préserver est la prévention en arrêtant de fumer.

* derniers chiffres détaillés en 2015 par Unicancer, la Fédération nationale des Centres de lutte contre le cancer

** Pour les 19 % restants, des facteurs de risque liés aux expositions professionnelles peuvent être également à l’origine de cancers du poumon.

Le cancer du corps de l’utérus : souvent après la ménopause

Les chiffres : 8 367 cas* estimés en 2017, dont 2336 décès.

Pourquoi : ce cancer se développer à partir de l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus. Il se développe souvent après la ménopause avec un diagnostic moyen à l’âge de 68 ans. Les facteurs de risques pris en compte aujourd’hui sont l’obésité, le diabète, l’hypertension, le fait de ne pas avoir eu d’enfant, les traitements hormonaux, l’hérédité.... Le traitement repose sur l’ablation chirurgicale de l’utérus et parfois des ovaires et des trompes, associé à de la chimiothérapie et de la radiothérapie.

Une difficulté : il n’est pas facilement décelable chez des femmes qui ne sont pas totalement ménopausées (dans 15 % des cas). C’est un cancer dont le pronostic est relativement bon avec une survie de 75 % des patientes à 5 ans.

Sachez-le : ce cancer est différent de celui qui affecte le col de l’utérus.

* selon les chiffres d’infocancer

Sources

Chiffres et conclusions de l’INCa, l’institut national du cancer, ainsi que de la Fédération nationale des Centres de lutte contre le cancer et d'infocancer, site d'informations spécialisées sur le cancer.

Remerciements au Dr Jean-Loup Dervaux, médecin et auteur de nombreux ouvrages sur la santé dont "Bilans de santé personnalisés" aux éditions Dangles

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