Le syndrome de l'essuie-glace : comment le traiter ?

C’est quoi le syndrome de l’essuie-glace ?
Ce syndrome provient d’une inflammation d’un petit tendon plat en forme de bandelette, appelé "bandelette ilio-tibiale". Lors des flexions et extensions de la jambe, le tendon fait des allers-retours comme un mouvement d’essuie-glace sur le condyle externe (extrémité inférieure du fémur). Lorsqu’on court ou marche longtemps, ces allers-retours peuvent entraîner des inflammations de ce tendon. Quand la douleur survient, on parle du syndrome de l’essuie-glace.
Les symptômes : la personne ressent une sensation de brûlure très intense sur la face externe du genou qui provoque l’arrêt de la pratique sportive. La douleur apparaît après quelques minutes d’effort et disparaît après du repos. Si le sportif n’est pas pris en charge, cette douleur va apparaître plus intensément et plus précocement à chaque entraînement.
Les causes de l’essuie-glace
Les personnes touchées : les coureurs, les randonneurs, les cyclistes et tous les sports qui mobilisent le genou régulièrement.
On estime qu’en France, près d’un coureur amateur sur quatre souffre ou a déjà souffert d’un syndrome de l’essuie-glace. "Il peut apparaître à tous les âges en sachant que l’amplitude articulaire des jeunes sportifs favorise son apparitioné, explique le Dr Bacquaert, consultant en médecine du sport et médecin chef de l’IRBMS*.
Les causes : un surentraînement, des courses répétées en descente ou sur des routes bombées, une mauvaise posture ou de mauvais appuis, des chaussures mal adaptées ou usées sont en cause dans la survenue de ce syndrome.
Une des solutions : porter des orthèses plantaires
C’est quoi : il s’agit de semelles orthopédiques réalisées sur mesure par un podologue, en fonction de la morphologie des pieds et des appuis du sportif.
Pourquoi est-ce nécessaire : "les semelles sont conseillées en cas d’anomalie morphologique lors de la foulée ou du pas. Cela est notamment visible d’après l’usure de la chaussure", explique le Dr Bacquaert.
La durée du traitement : il est nécessaire de passer par une période d’adaptation, mais si les semelles sont bien réalisées, les douleurs du sportif disparaissent rapidement.
* Institut de recherche du bien-être, de la médecine et du sport santé - www.irbms.com
Les médicaments
Lesquels : "on utilisera des anti-inflammatoires locaux, mais aussi des massages localisés profonds. Dans les cas où ce traitement ne suffit pas, il sera prescrit une ou plusieurs injections PRP* ou des infiltrations de dérivés cortisoniques au niveau de la zone d’inflammation. On peut également utiliser la physiothérapie avec les ondes de chocs", explique le Dr Bacquaert.
Pourquoi : ces médicaments vont permettre de diminuer la douleur. "Avec l’arrêt temporaire du sport, le traitement sera efficace après trois à quatre semaines."
La cryothérapie
C’est à dire : il s’agit d’un traitement de l’organisme par le froid. La zone d’inflammation est soumise à une température très froide pendant quelques minutes. Le froid provoque une diminution du gonflement des articulations et limite la formation des oedèmes. Cette technique se pratique chez un kinésithérapeute.
Comment : "le froid sera d’abord appliqué en massage local puis si besoin 3 à 10 séances dans des cabines individuelles seront réalisées chez le kiné", explique le Dr Bacquaert.
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Etirer les tendons pour éviter la récidive
C’est à dire : "la prévention passe par la réalisation d’étirements du tenseur du fascia lata (le muscle latéral de la hanche, dont le rôle principal est la stabilisation du genou. Ces étirements sont à réaliser au départ avec un kinésithérapeute) afin d’éviter ce frottement responsable de l’inflammation et de la douleur. Il faut ensuite savoir apprendre de ses erreurs et reprendre le sport progressivement en changeant si possible les conditions de pratiques comme les routes bombées et les terrains trop vallonnés", explique le Dr Bacquaert.
Peut-on continuer à s’entraîner ?
"Pendant la phase douloureuse, on supprime l’entraînement et on trouve une alternative comme la pratique du crawl. On reprendra ensuite avec des chaussures neuves et des semelles orthopédiques si besoin", explique le Dr Bacquaert.
Sources
Remerciements au Dr Patrick Bacquaert, consultant en médecine du sport et médecin chef de l’IRBMS (Institut de recherche du bien-être, de la médecine et du sport santé)