Dormir trop longtemps ou trop peu abîme vos poumons

Selon une nouvelle étude internationale, dormir trop ou pas assez met en danger la santé de vos poumons. Les petits et gros dormeurs auraient plus de risque de développer une fibrose pulmonaire.
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Vos habitudes de sommeil agissent sur la santé de vos poumons. Voilà la mise en garde des scientifiques de l’étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Dormir trop longtemps ou très peu abîme l’organe respiratoire. 

Fibrose pulmonaire : 2 à 3 fois plus de risque pour les petits et gros dormeurs

Les personnes qui dorment moins de 4 heures par jour doublent leurs risques de développer une fibrose pulmonaire que ceux qui sont dans les bras de Morphée pendant 7 heures.

Les très gros dormeurs (plus de 11 heures par jour) sont - de leur côté - trois fois plus susceptibles de voir leurs poumons atteints par cette maladie incurable. Dans une plus faible mesure, les couche-tard ainsi que ceux faisant les trois-huit, ont également un risque plus élevé

Pour les chercheurs de l’étude, issus de plusieurs universités britanniques et canadiennes (Manchester, Oxford, Toronto…), la durée du sommeil est un facteur de risque aussi important que ceux déjà connus pour cette grave maladie (âge, tabac...).

Fibrose pulmonaire et sommeil : l’horloge interne serait en cause

Pour les scientifiques, la prévalence de cette pathologie incurable chez les personnes ayant des troubles du sommeil serait liée à l’horloge interne. 

Ils expliquent dans leur communiqué “Nos horloges internes régulent presque toutes les cellules du corps humain, entraînant des cycles de 24 heures dans de nombreux processus tels que le sommeil, la sécrétion d'hormones et le métabolisme. Dans les poumons, l'horloge est principalement située dans les principaux passages du transport de l'air - les voies respiratoires. Cependant, l'équipe a découvert que chez les personnes atteintes de fibrose pulmonaire, ces oscillations d'horloge se répercutent jusqu'aux petits espaces des poumons, appelés alvéoles”.

De précédentes études chez la souris avaient mis en évidence qu'en modifiant les  rythmes circadiens, il était possible de perturber le fonctionnement des tissus des poumons. Ceci augmentait les risques des rongeurs de développer une fibrose pulmonaire.

L’équipe de la recherche internationale a découvert qu'une protéine de l’horloge interne (REVERBα) altère la production d'une protéine clé dans la fibrose pulmonaire, le collagène. L'un des composés du REVERBα réduirait le collagène dans les voies pulmonaires des personnes atteintes de cette maladie.


Fibrose pulmonaire et sommeil : une nouvelle voie de recherche et de prévention ?

Le Dr John Blaikley de l'Université de Manchester, qui a dirigé le projet, a expliqué “La fibrose pulmonaire est une maladie dévastatrice qui est incurable à l'heure actuelle. Par conséquent, la découverte que l'horloge biologique est potentiellement un acteur clé dans son développement, ouvre potentiellement de nouvelles façons de traiter ou de prévenir la maladie”. Il reconnaît que de nouvelles recherches sont nécessaires. Mais précise “si ces résultats sont confirmés, alors dormir la durée optimale peut réduire l'impact de cette maladie dévastatrice”.

Le Dr Peter Cunningham, coauteur de l'article, ajoute “Il est fascinant de penser que l'activité de l'horloge interne augmente les risques de maladies fibrotiques. Des études antérieures avaient montré qu’elle joue également un rôle important dans les infections, le cancer et le diabète. La découverte que l'horloge est impliquée dans la fibrose suggère qu’agir sur les rythmes pourrait devenir une approche thérapeutique importante”.

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Source : Short or long sleep associated with Pulmonary Fibrosis, Manchester Univerty, 31 décembre 2019