Essoufflement, toux : une fibrose pulmonaire ?

Fibrose pulmonaire : des cicatrices qui endommagent les poumons
Lors de la fibrose pulmonaire, des cicatrices se forment dans les poumons.
Celles-ci provoquent une inflammation dans les poumons et leur « durcissement » progressif, à l’origine d’une diminution des échanges gazeux. L’oxygène est donc de moins en moins bien absorbé, rendant la respiration difficile et pouvant mener à une insuffisance respiratoire dans les cas les plus sévères.
La fibrose pulmonaire est une maladie grave qui évolue progressivement pendant des mois, voire des années, et qui s’aggrave par poussées.
Quels sont les symptômes d’une fibrose pulmonaire ?
Il existe deux principaux symptômes de la fibrose pulmonaire.
Et ils sont communs à toutes les maladies pulmonaires :
- Un essoufflement anormal
Au début, cet essoufflement (dyspnée) se manifeste uniquement à l’effort.
Au fil de l’évolution de la maladie, il survient même pour un effort minime, puis lors du repos.
Toutes sortes d’activités de la vie quotidienne deviennent difficiles, voire impossibles.
- Une toux sèche
La toux se manifeste par quintes qui peuvent durer plusieurs semaines d’affilée.
Autres symptômes
Douleurs thoraciques, diminution de l’appétit, perte de poids inexpliquée, déformation des doigts (ongles des mains bombés), cyanose (coloration bleue notamment au niveau des lèvres et des doigts), fatigue, etc.
Complications
Des complications peuvent en outre survenir : hypertension, risque d’infarctus, d’accident vasculaire cérébral (AVC), d’infections respiratoires.
Qui sont les personnes à risque de fibrose pulmonaire ?
Les causes de la fibrose sont complexes et souvent non identifiées (fibrose pulmonaire idiopathique). En revanche, il existe de nombreux facteurs de risque connus.
- Les expositions professionnelles à des particules fines minérales, à des gaz industriels, des fumées : amiante, silice cristalline, particules de roche (extraction minière : or, plomb, cuivre, zinc, fer, charbon), chlore, dioxyde de soufre, fonderie, creusement des tunnels, sablage par jet, broyage du grès, fabrication de la porcelaine, etc. Certaines de ces expositions peuvent être limitées par des mesures de protection : contrôle de la poussière, arrosage dans les mines, ventilation, port d’un masque.
- Les expositions à des substances organiques comme les moisissures.
- Le tabagisme et donc les fumeurs et les ex-fumeurs.
- Certains médicaments contre les infections urinaires, les troubles cardiaques ou le cancer augmentent le risque de fibrose.
- Certaines maladies : sarcoïdose, sclérodermie, lupus, polyarthrite.
- Une prédisposition génétique, expliquant pourquoi on peut retrouver plusieurs cas dans une même famille.
- Le reflux gastro-œsophagien (remontées acides de l’estomac vers l’œsophage).
- Certaines infections virales ou bactériennes (virus Epstein-Barr, hépatite C).
Et si c’était une fibrose pulmonaire ? Quand consulter ?
Il est important de consulter en cas d’essoufflement qui s’aggrave, d’autant plus s’il s’accompagne d’une toux sèche qui dure, et même si l’on est fumeur. Il ne faut pas faire l’erreur d’attribuer ces symptômes aux conséquences normales du tabagisme. Plus la prise en charge sera précoce, moins la maladie évoluera.
En effet, il faut savoir qu’il n’existe pas de traitement spécifique, les cicatrices pulmonaires étant irréversibles. Cortisone, immunosuppresseurs, N-acétylcystéine, réadaptation respiratoire, oxygénothérapie, greffe pulmonaire… Tous ces traitements visent à améliorer l’oxygénation des tissus et la qualité de vie.
Sources
Le site de la Société Française de Pneumologie, sur www.splf.org . Association pulmonaire du Québec.