AVC : les femmes qui ont des bouffées de chaleur sont plus à risque

Publié par Sophie Raffin
le 3/07/2020
Maj le
5 minutes
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Selon une nouvelle étude menée par l’université du Queensland, les femmes qui souffrent de bouffées de chaleur et de sueurs nocturnes pendant la ménopause, ont 70% plus de risques d’avoir une maladie cardiovasculaire comme un AVC, une angine de poitrine et une crise cardiaque.

Les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, aussi appelées symptômes vasomoteurs, sont caractérisées par une sensation soudaine de chaleur intense, le plus souvent située au niveau du buste, du cou et du visage. Elle s’accompagne généralement de rougeurs, de frissons et d’une transpiration excessive. Ces troubles peuvent être gênants et contraignants pour les femmes qui en souffrent. Mais, pas seulement ! Des chercheurs de l’université du Queensland ont découvert que les bouffées de chaleur augmentent les risques de souffrir d’une maladie cardiovasculaire. 

Bouffée de chaleur, sueur nocturne : les femmes ménopausées sont les plus à risque...

L’équipe scientifique australienne a analysé les données présentes dans InterLACE, une base réunissant 25 études scientifiques soit plus de 500 000 femmes dans le monde. Après avoir harmonisé les informations recueillies, ils se sont penchés sur les dossiers de 23 365 participantes. En s'appuyant sur ces résultats, les chercheurs ont estimé que les femmes ayant des bouffées de chaleurs ou des sueurs nocturnes après la ménopause sont 70% plus susceptibles d'avoir des troubles cardiovasculaires. Ils ont, entre autres, remarqué un risque plus élevé de souffrir de crises cardiaques, une angine de poitrine et des accidents vasculaires cérébraux.

twitter.com/UQMedicine/status/1276017776054824960

Le Dr Dongshan Zhu, doctorant à l'École de santé publique qui a travaillé sur l’étude, ajoute “jusqu'à présent, on ne savait pas si les symptômes vasomoteurs étaient associés à une maladie cardiovasculaire, mais maintenant nous savons que c'est vrai".

… mais elles ne sont pas les seules en danger

Si les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes sont les premiers symptômes de la ménopause chez de nombreuses patientes, elles peuvent apparaître à d’autres périodes de la vie (grossesse, trouble hormonal...)

Ces troubles semblent alors rendre ces femmes de moins de 50 ans également plus sensibles aux problèmes cardiaques ou aux AVC. "Les symptômes vasomoteurs avant la ménopause augmente de 40% le risque d'événements cardiovasculaires pour une femme", précise l’expert.

De plus, le risque d'événements cardiovasculaires semble davantage lié à la gravité des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes qu'à leur fréquence ou leur durée. "Nous avons constaté que les patientes présentant une forme sévère du trouble étaient plus de deux fois plus susceptibles de subir un événement cardiovasculaire non mortel par rapport aux femmes qui ne présentaient aucun symptôme", a-t-il déclaré dans l’article.

Pour le professeur Gita Mishra, auteure principale de la recherche, le travail effectué avec son équipe va pouvoir améliorer la prise en charge de la santé cardiaque des patientes. "Cette recherche aide à identifier les femmes qui sont plus à risque de développer des événements cardiovasculaires et qui peuvent avoir besoin d'une surveillance étroite lors de la pratique clinique", assure-t-elle dans l’article paru dans la revue scientifique American Journal of Obstetrics and Gynecology, le 22 juin 2020.

Sueurs nocturnes : les causes possibles

nervous woman suffering from insomnia and lying in bed late at night, she is awake and restless, top view
Sueurs nocturnes : les causes possibles

Les sueurs nocturnes se caractérisent par une sudation excessive pendant le sommeil qui réveille la personne. La transpiration peut être si importante que les vêtements et les draps sont trempés. Si le trouble est accompagné de grelottements, de moiteur et la sensation d’avoir froid, il peut aussi être appelé sueurs froides.

Comme les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes sont fréquemment un des premiers signes de la ménopause. En effet, environ 75% des femmes ménopausées éprouvent des symptômes vasomoteurs. Toutefois, c’est un trouble temporaire. La majorité des patientes le voient disparaître un an après l’apparition de la ménopause. Seulement 25% de la gent féminine éprouvent encore cette sudation excessive 5 ans après l’arrêt des règles. 

Néanmoins, la ménopause n’est pas le seul facteur des sueurs nocturnes. Elles peuvent être provoquées par :

  • une hypoglycémie
  • une hyperthyroïdie ;
  • un phéochromocytome : il s’agit d’une tumeur (généralement bénigne) des glandes surrénales, glandes chargées de produire un grand nombre d'hormones ; 
  • certains médicaments : par exemple, les antidépresseurs (tricycliques et les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine), les corticoïdes ou encore les analgésiques à base de codéine peuvent être aussi à l’origine d’une transpiration excessive ;
  • l’apnée du sommeil
  • le syndrome des jambes sans repos : cette pathologie provoque des mouvements répétés des jambes au cours du sommeil ;
  • certains cancers comme les lymphomes hodgkiniens ou non hodgkiniens.

Il est important de consulter son médecin si les sueurs nocturnes paraissent plusieurs nuits consécutives ou reviennent régulièrement.

Sueurs nocturnes : les solutions à tester

Sueurs nocturnes : les solutions à tester

Vous transpirez beaucoup la nuit et cela trouble votre sommeil ? Si l’origine du trouble n’est pas une maladie ou un dysfonctionnement hormonal, plusieurs gestes simples peuvent vous aider à rester dans les bras de Morphée. En effet un bon sommeil se prépare pendant la journée. Il faut faire attention à avoir des repas équilibrés, et surtout éviter les menus lourds et riches en sucres ou en gras au dîner. L’alcool et les épices sont aussi à proscrire le soir.

Il est aussi préférable de faire de l’exercice. L’OMS recommande d’avoir au moins 30 min d’activités modérées (vélo, marche rapide...) 5 jours par semaine. 

Pour faciliter l’endormissement, il faut aussi éviter les écrans (télé, smartphone, ordinateur). La lumière produite par ces appareils ralentit la production de mélatonine, hormone qui joue un rôle important dans le sommeil. Pour se défaire des tensions accumulées dans la journée, il est conseillé par ailleurs de faire des exercices de relaxation ou de respiration avant de vous couchez. Privilégiez-les pyjama et les draps en coton.

Quelques petites précautions dans la chambre également :

  • aérez la pièce : ouvrez-les fenêtres en grand au moins 15 minutes dans la journée afin de renouveler l’air ;
  • ne surchauffez pas la chambre : pour bien dormir, il est conseillé de ne pas dépasser les 20°C ambiants lorsqu'on dort.

Sources

Vasomotor Menopausal Symptoms and Risk of Cardiovascular Disease: A pooled analysis of six prospective studies, American Journal of Obstetrics and Gynecology, le 22 juin 2020

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