La vérité sur le cholestérol et les statines

Les statines sont maintenant d’anciens médicaments, pris par des millions d’entre nous, dont votre serviteur, pour se protéger des complications cardiovasculaires et des démences qui menacent ceux dont les facteurs de risque cardiovasculaire sont élevés. Une polémique et un livre, « La vérité sur le cholestérol », nous font douter. Alors quelle est vraiment la vérité ?
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Depuis que ce livre est sorti, « La vérité sur le cholestérol », j’ai croisé plusieurs personnes qui avaient arrêté la prise de leurs statines, pour voir. Une polémique a aussi commencé sur l’effet négatif des statines sur la mémoire. J’ai donc voulu refaire le point pour savoir ce qu’il en était vraiment. Faut-il continuer à prescrire des statines, médicaments anti-cholestérol, ou faut-il s’en débarrasser une fois pour toutes ?

Pour ma démonstration, je ne m’appuierai que sur des études de haut niveau scientifique car réalisées sur de grands nombres de participants avec des mesures indiscutables, comme le nombre des décès ou des années de survie, le nombre d’infarctus du myocarde, d’attaques cérébrales et de démences. Après tout la question doit toujours être : « est-ce que sous statine les gens font moins de complications cardiovasculaires ou de démences, meurent moins et vivent plus longtemps ? » Les autres critères sont anecdotiques.

Le cholestérol est bien l’ennemi N°1 du cœur

Depuis que la relation entre un niveau de cholestérol trop élevé dans le sang et la survenue d’infarctus du myocarde a été observée dans la cohorte de la Framingham study, de nombreuses études ont retrouvé cette relation. La plus importante pour rester dans notre logique est l’étude Interheart qui a comparé les facteurs de risques de 15.152 personnes ayant fait un infarctus dans 52 pays différents, à 14.820 témoins. L’excès de cholestérol arrive en tête de 8 facteurs de risques observés, suivi par le tabac, le stress, le diabète, l’hypertension artérielle, l’obésité, la sédentarité, la faible consommation de fruits et légumes.

Les statines protègent bien des démences

Si la prise de statine pouvait induire des pertes de mémoire et des démences comme la maladie d’Alzheimer, ce serait vraiment très inquiétant. Je vais donc continuer par cette rumeur qui est malgré tout étonnante, car la relation entre un taux élevé de cholestérol et le risque de faire une démence a été établie depuis longtemps. Les statines devraient donc nous protéger sur ce plan et c’est le cas. La dernière méta-analyse (compilation de plusieurs études) qui a suivi 57.020 participants a constaté que ceux qui étaient sous statines voyaient leur risque de faire une démence être diminué de 38 % par rapport à ceux qui n’en prenaient pas. C’est franchement très rassurant.

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