Le diagnostic précoce de l'ostéoporose est une priorité

L'ostéoporose est une affection caractérisée par une fragilisation des os, touchant particulièrement les femmes après la ménopause. Cette fragilité osseuse, liée à une diminution de la masse osseuse, entraîne un risque accru de fractures, avec leurs conséquences médicales et socio-économiques. Seul un diagnostic précoce, reposant essentiellement sur l'ostéodensitométrie, peut permettre une prise en charge préventive de cette maladie qui est malheureusement très fréquente.
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L'ostéoporose est caractérisée par une diminution de la masse osseuse et une altération de l'architecture de l'os. Son incidence, dont l'augmentation est liée à celle de l'espérance de vie moyenne de la population, justifie un diagnostic précoce, permettant de mettre en place une stratégie thérapeutique visant à préserver le capital osseux et à prévenir les complications.

L'ostéoporose constitue un véritable enjeu de santé publique

Environ 40% des femmes atteignant aujourd'hui l'âge de la ménopause présenteront une fracture liée à l'ostéoporose avant la fin de leur vie, qu'il s'agisse d'une fracture du poignet, du col du fémur ou d'un tassement vertébral. On dénombre actuellement, chaque année, en France, environ 35.000 fractures du poignet, 50.000 fractures du col fémoral et 60.000 tassements des vertèbres. Le coût pour la collectivité est à la mesure de ces chiffres: il est estimé en France entre 4 et 7 milliards de francs chaque année...

De plus, le vieillissement de la population pourrait entraîner une augmentation importante du nombre de fractures dues à l'ostéoporose. Ainsi, on prévoit que, dans les cinquante prochaines années, le nombre des fractures du col du fémur vont tout simplement tripler, avec leurs conséquences médicales et socio-économiques: accroissement significatif de la mortalité dans les deux années qui suivent la fracture, nécessité d'un placement en institution pour 15 à 25% des personnes atteintes, dégradation de la qualité de vie, coûts liés aux hospitalisations et aux soins.

En 1999, l'Organisation Mondiale de la Santé a indiqué que la prise en charge ainsi que la prévention de l'ostéoporose devait constituer un objectif prioritaire. Pour ce faire, un programme international d'éducation a été défini, visant à améliorer le diagnostic et le traitement de cette affection. Il consiste en deux points essentiels: le diagnostic doit être le plus précoce possible, avant l'apparition d'une fracture; la prise en charge doit être axée avant tout sur la prévention, possible à tout âge.

Le diagnostic précoce de l'ostéoporose repose essentiellement sur l'ostéodensitométrie

Il faut savoir que la masse osseuse évolue dans le temps: maximale vers 18 ans, elle se maintient, chez la femme, jusqu'à environ 45 ans, et commence à diminuer ensuite. La perte osseuse s'accélère après la ménopause et baisse régulièrement jusqu'à la fin de la vie. Cette diminution de la densité osseuse est liée à l'âge, mais également, chez la femme, aux modifications hormonales liées à la ménopause. Les os deviennent plus fins et plus poreux et le risque de fracture augmente.

Le dépistage de l'ostéoporose est rendu difficile par le fait que cette pathologie est indolore et ne s'accompagne d'aucun autre symptôme permettant de l'évoquer par l'interrogatoire ou l'examen clinique. La radiographie standard peut aider au diagnostic si elle montre que les os sont anormalement transparents, mais elle ne constitue pas un moyen fiable de dépistage dans la mesure où l'ostéoporose n'est véritablement apparente que si le perte osseuse est d'au moins 40%. En pratique, un bilan radiographique se pratique essentiellement pour éliminer ce qui n'est pas une ostéoporose et écarter une ostéoporose secondaire (à un rhumatisme inflammatoire ou à des médicaments). Il en est de même pour les examens sanguins.

Actuellement, le diagnostic précoce de l'ostéoporose repose donc sur la constatation d'une diminution de la masse osseuse, mesurée par un examen que l'on appelle ostéodensitométrie. Son principe est de faire traverser l'os en des endroits précis, représentatifs de l'ensemble du squelette (col du fémur, rachis lombaire, extrémité inférieure du radius), par des rayons X. La quantité de rayons absorbée au cours de la traversée de l'os est mesurée et on déduit ainsi la densité osseuse. La valeur de densité obtenue est comparée à des valeurs de référence. Si la baisse de la densité osseuse se situe en dessous d'un certain seuil, cela signifie qu'il existe une ostéoporose.

L'ostéodensitométrie est actuellement l'examen le plus fiable pour établir un diagnostic précoce d'ostéoporose, quantifier la déminéralisation et évaluer le risque de fracture . Il se pratique sans injection et ne nécessite pas d'être à jeun. Il est seulement demandé au patient de s'allonger sur l'appareil comme sur une table de radiologie et de rester immobile quelques minutes. L'ostéodensitométrie n'entraîne de plus qu'une très faible irradiation, de 100 à 1.000 fois inférieure à celle d'une radiographiegraphieclassique de la colonne lombaire. D'un coût généralement compris entre 300 et 800 francs, il faut signaler qu'elle n'est actuellement pas remboursée par la Sécurité Sociale (elle l'est cependant par quelques mutuelles privées).

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Source : Prévenir l'ostéoporose. Main. Trecarre. Ostéoporose : stratégies de prévention et de traitement. INSERM. L'ostéoporose, sauvez vos os. L. Genest, M. Le Rouzes. Quebecor - Santé.