Endométriose : 1 femme sur 9 en souffre sans le savoir, et vous ?

Une nouvelle étude vient de démontrer qu’une femme sur 9 était atteinte d'endométriose, une maladie gynécologique encore trop peu connue.
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Des chercheurs de l’Université du Queensland ont découvert qu’une femme australienne sur 9 souffrait d’endométriose à partir de la quarantaine.

Les résultats ont été publiés dans le rapport Endométriose en Australie de l'Institut australien de la santé et du bien-être : rapport sur la prévalence et les hospitalisations.

L’endométriose : une maladie qui touche de plus en plus de femmes

L'endométriose est une maladie gynécologique dans laquelle l'endomètre (tissu utérin) colonise d'autres organes, à proximité ou à distance de l'utérus (sur le col utérin, les trompes, les ligaments, les ovaires, le vagin, la vulve etc…). Parfois, cette muqueuse se voit même sur des organes non génitaux (vessie, caecum, appendice, côlon).

Pourtant, malgré la gravité et la fréquence de cette maladie, de grandes zones d'ombres persistent, conduisant à une mauvaise prise en charge des patientes touchées.

Handicapante au quotidien, elle provoque des règles très douloureuses, des saignements abondants et souvent une infertilité (dans 30 à 40% des cas).

Selon le Dr Ingrid Rowlands, chercheuse à l’École de santé publique de l'UQ, “L'endométriose a été sous-reconnue dans la société et dans le monde médical. Beaucoup de gens ne savent pas de quoi il s'agit et les médecins ont du mal à traiter et à gérer les patients présentant des symptômes. Des chiffres comme celui-ci montrent pourtant à quel point cette maladie est relativement commune. Elle affectera probablement un grand nombre de femmes tout au long de leur vie”.

"Certaines femmes ne peuvent même plus être en mesure de se lever de leur lit en raison de la gravité de leurs symptômes (douleur aiguë, saignements irréguliers et troubles intestinaux). D’autres, n'auront quant à elles aucune douleur. Il existe de nombreuses variations de cette maladie complexe.”

Les symptômes de l'endométriose peuvent également imiter d'autres affections comme le syndrome du côlon irritable. "L'une des plus grandes difficultés réside dans le diagnostic, qui ne peut être posé que par une intervention chirurgicale."

Ces résultats soulignent "l'importance de disposer de statistiques précises et représentent notre première étape dans la contribution au Plan d'action national de lutte contre l'endométriose", a déclaré le professeur Mishra, directrice de l'étude longitudinale australienne sur la santé des femmes.

Endométriose : les symptômes 

Ils peuvent être multiples et liés à la localisation de la maladie, chroniques ou périodiques, ou totalement absents dans les formes asymptomatiques, et leur intensité n’est pas révélatrice de la gravité des lésions.

Le symptôme le plus courant de l’endométriose (retrouvé chez 50 à 91% des femmes selon les études) est la douleur : règles douloureuses, douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie), douleurs pelviennes fréquentes, défécation douloureuse, difficulté pour uriner, douleurs lombaires, abdominales, douleurs pelviennes ou lombaires pouvant irradier jusque dans la jambe (cruralgie).

Bien souvent, ces douleurs ne passent pas avec du paracétamol. Il s’agit d’une douleur invalidante entraînant une incapacité totale ou partielle pendant quelques jours, voire, pour les cas les plus sévères, permanente. 

Malgré un très grand nombre de cas d'endométriose recensés, cette maladie datant d’un siècle est encore trop peu connue et diagnostiquée tardivement, avec un retard de 7 ans en moyenne, durant lesquelles la maladie a eu le temps de causer des dommages notables à différents organes.

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Source : "Endométriose en Australie : prévalence et hospitalisations", Australian Institute of Health and Welfare, 29 août 2019. 
"Quels sont les symptômes de l’endométriose ?", EndoFrance.