Une aiguille de 9 cm retrouvée dans le pénis d’un patient

Selon le numéro de juillet de la revue Urology Case Reports, les médecins de l’hôpital tunisien "La Rabta" ont retiré une aiguille de 9 cm du pénis d’un patient. Ce cas serait loin d'être le seul puisque la pratique comporte un nom, le "sodurètre".
© Istock

C’est un objet pour le moins insolite, une aiguille à coudre, qu’ont retiré les médecins de l’hôpital tunisien "La Rabta" du pénis d’un de leurs patients. D’une longueur de 9 centimètres, cette tige métallique était enfoncée à 5 centimètres de profondeur dans son pénis. C’est la revue Urology Case Reports qui a publié, dans son numéro du 25 juillet 2019, la nouvelle.

Selon la revue, le patient se serait enfoncé l’aiguille dans l’urètre pour obtenir une stimulation érotique. Il aurait ensuite éprouvé des difficultés à uriner, et ce, pendant trois jours.

Après avoir été conduit au service de dysurie (difficulté à évacuer l'urine), il a été placé sous anesthésie générale. "Au premier abord, l’aiguille n’était pas visible, mais ensuite bien identifiable à la palpation", ont affirmé les médecins qui ont vu leur hypothèse se confirmer lors de l'examen des images du scanner. 

Les spécialistes ont ensuite retiré l’aiguille à l’aide de forceps. Aucune complication n’a été détectée. Le lendemain, le patient était déjà de retour chez lui.

Une douzaine d'exemples similaires

Ce cas rappelle de nombreux autres exemples de patients ayant introduit des objets inattendus. Selon l’équipe de l’hôpital "La Rabta", supervisée par le Dr Selim Zaghbib, il y aurait, en effet, plusieurs précédents. Une douzaine, environ. "Les objets retrouvés vont des aiguilles aux crayons, stylos, câbles, épingles à nourrice, pailles, cordes, brosses à dents, stérilets, batteries, ampoules, cotons-tiges, verres en plastique, thermomètres aux plantes et légumes, en passant par des membres d’animaux", ont-ils ainsi détaillé.

Insérer un objet dans son urètre porte un nom : il s’agit du "sodurètre". Cette pratique n’est pas dénuée de risques. En cas de non-stérilisation des objets, elle peut entraîner une gangrène (une nécrose des tissus), une déchirure, une blessure à l’urètre et à la vessie, une infection ou encore une sténose urétrale (rétrécissement du canal urinaire qui conduit l'urine de la vessie à l'urètre). Les séquelles peuvent donc être très graves

Cette pratique n’est pas seulement adoptée par des hommes. Certaines femmes aussi, ont déjà tenté l’expérience, comme l’ont également dévoilé les auteurs de l’article. 

Face aux grands risques que cette pratique comporte, les médecins recommandent donc de n’insérer aucun corps étranger dans cet organe génital.

Des pratiques sexuelles à risques

Le "sodurètre" n'est pas la seule pratique dangereuse concernant cette partie du corps. Récemment, un chanteur anglais a été victime de priapisme, une érection persistante et douloureuse. La cause de son malheur ? Une injection d'un mélange de Viagra, d’alcool (et autres produits) dans l'organe génital masculin. 

"J’ai encore une demi-érection après dix jours", déclarait le musicien. Cette érection permanente peut, lorsqu'elle n'est pas soignée rapidement, conduire à des lésions irréversibles. Elle peut provoquer une impuissance définitive et parfois même se terminer par une amputation du pénis. 

En cas d'érection trop prolongée, il est donc très important de se rendre le plus rapidement possible chez un urologue. Le spécialiste pourra ainsi confirmer ou infirmer vos doutes. À noter qu'il existe deux types de priapisme : à bas débit (le plus courant et pouvant entraîner une dysfonction érectile définitive) et à haut débit (non douloureux). 

 

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : "Urethral self-inserted sewing needle in a 14-year-old boy for autoerotic stimulation", Urology Case Reports, 25 juillet 2019
"Sodurètre : une pratique sexuelle aux conséquences dangereuses", Le journal des femmes, 21 août 2019