Tampons et serviettes : des résidus de substances chimiques encore présents

Après une première enquête menée il y a trois ans par 60 Millions de consommateurs, des résidus de substances chimiques indésirables sont toujours présents dans les tampons et serviettes hygiéniques. Cette nouvelle enquête montre que trop de marques restent floues sur les composants utilisés dans les protections périodiques. 
© Istock

Savons nous vraiment ce que contient la protection hygiénique en contact de notre vulve ou de notre vagin ? Après une enquête menée en 2016 par 60 Millions de consommateurs qui avait révélé la présence de substances chimiques tel que le glyphosate ou d'un de ses dérivés, le magazine a voulu savoir ce qu'il en était trois ans après. Il informe dans une nouvelle publication le 21 février 2019 : "Les protections intimes féminines ne sont toujours pas sans risque pour la santé. Malgré les recommandations officielles, des résidus de substances chimiques indésirables sont toujours présents dans les tampons et serviettes périodiques." 

On retrouve essentiellement dans les protections périodiques:

  • La présence de résidus de glyphosate
  • La présence de résidus de phtalates

Cette nouvelle enquête survient après que l'agence de sécurité sanitaire Anses ait publié son rapport sur les protections féminines, motivée par l'alerte de 60 Millions de consommateurs qui avait fait beaucoup de bruit en 2016. Dans son rapport publié en juillet 2018, l'Anses avait révélé la présence de substances chimiques "en faible quantité" dans les tampons et autres coupes menstruelles. "Un faible taux qui n'occasionne aucun risque pour les utilisatrices", selon le rapport. Cependant, l'Anses a recommandé aux fabricants d'améliorer la qualité de ces produits afin d'éliminer ou de réduire au maximum la présence des substances chimiques.

Les marques bio pas épargnées

A la suite de cette nouvelle enquête, le magazine alerte sur le fait que malgré les recommandations de l'Anses, on retrouve toujours du glyphosate ou l'un de ses dérivés dans des produits de grande marque. Cela concerne également des marques labellisées bio.

En ce qui concerne les phtalates,  selon 60 Millions de consommateurs c'est la première fois qu'elles ont été détectées dans les protections hygiéniques. Cette substance est aussi connue  sous le nom DEHP.

D'après l'Agence Européenne des produits chimiques (ECHA), le DEHP fait partie des phtalates les plus préoccupants et est suspecté de pouvoir altérer la fertilité.

Des marques qui restent floues sur les ingrédients utilisés

 60 Millions de consommateurs déplore qu'"encore trop de marques restent floues sur les ingrédients utilisés dans leurs protections périodiques", en l'absence de réglementation contraignante.

Les fabricants d'Always, de Nana, de Nette et de Vania indiquent ajouter progressivement le nom des composants sur leurs emballages, mais on y retrouve parfois des termes génériques, tels que "polymères" ou "synthétiques", en l'absence de réelles contraintes.
Sur les 15 références de leur essai, seule la moitié affichent les composants sur l'emballage. Les voici :

  • Les serviettes Saforelle®
  • Les serviettes love and Green®
  • Les tampons Tampax®
  • Les tampons Nett®
  • Les tampons Oranyc®
  • Les tampons JHO®
  • Les tampons Natracare®

Le magazine affirme : Les produits à base de coton biologique ont tendance à être plus transparents sur les composants de chaque partie (voile de surface, cœur absorbant…) que ceux des autres marques, qui se contentent d’une liste générale détaillée seulement sur leur site web.

​​​​​​​Quant aux marques de distributeurs (Carrefour, Doulys-E.Leclerc, Labell-Intermarché et Siempre-Lidl), aucune information n’est disponible sur l’emballage ni en ligne.

Les serviettes hygiéniques parfumées davantanges irritantes

Aucune étude ne l'a encore prouvé mais beaucoup de femmes peuvent en témoigner : les serviettes hygiéniques parfumées sont plus irritantes. Comme l’explique la sage-femme Isabelle Giami "les serviettes hygiéniques sont en contact avec le pubis en avant, la zone anale en arrière et la zone vulvaire au centre qui est recouverte d'une peau plus fine au niveau des grandes lèvres vulvaires, des petites lèvres puis le vagin, qui ne présentent pas la même protection contre les agents agressifs, détergents, parfums".

En cas d'irritations : "Utiliser  un savon dédié à la toilette intime, surgras si possible pour renforcer la concentration de graisse présente dans la peau. Ce peut être un simple savon de Marseille glycériné ou avec de l'huile d'olive ou de l'amande douce additionnée" conseille notre interlocutrice. Sans oublier d'arrêter d'utiliser les serviettes responsables des irritations.

 

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Source : 60 millions de consommateurs, Tampons et serviettes : connaître la composition, c’est coton !, 21 février 2019