Alimentation : 9 substances à risque dans des aliments pour enfants

L’analyses des substances présentes dans les aliments infantiles a permis d’en identifier neuf à risque avéré pour les jeunes consommateurs et sept autres pour lesquels un risque ne peut pas être écarté. Explications.
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Que contiennent vraiment les aliments pour enfants ? L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) publie le 28 novembre 2018 les données brutes de son Etude de l’Alimentation Totale infantile (EATi) lancée en 2010. Ces données, dont les analyses avaient été présentées en 2016, répertorient les concentrations de près de 670 substances dans les aliments des enfants de moins de trois ans.

Arsenic, plomb, PCB, mycotoxines…

Les résultats de l’étude de l’Anses ont permis de révéler que "pour 90% des substances évaluées, le risque [pouvait] être écarté". Néanmoins, "un nombre non négligeable d’enfants présente une exposition supérieure aux valeurs toxicologiques de référence" pour neuf substances, qui appellent donc à une vigilance particulière. Il s’agit :

  • de l’arsenic inorganique, principalement dans le riz et les céréales infantiles ;
  • du plomb, dans les légumes et l’eau ;
  • du nickel, dans les produits à base de chocolat ;
  • du PCDD-F (polychlorobenzodioxines (PCDD) et les polychlorodibenzofuranes (PCDF)), dans le lait et les poissons ou les produits à base de lait ou de poissons ;
  • du PCB (polychlorobiphényles, aussi appelés biphényles polychlorés), dans les poissons, pour lesquels l’Anses recommande de limiter la consommation à deux portions par semaine ;
  • des mycotoxines T-2 & HT-2 dans les préparations infantiles ;
  • de l’acrylamide dans les pots à base de légumes avec ou sans viande, les pommes de terre et les biscuits ;
  • du déoxynivalénol et ses dérivés dans les boissons lactées à base de céréales, les pots de fruits et les pots à base de légumes avec ou sans viande, les biscuits salés/sucrés et le pain ;
  • du furane, dans les aliments conditionnés sous forme de pot ou conserve.

Varier le régime et les sources d’approvisionnement

À ces neuf substances s’ajoutent sept autres composés (l’aluminium, le cobalt, le strontium, le méthylmercure, le sélénium, le cadmium et la génistéine) pour lesquels le risque ne peut pas être totalement écarté.

Pour ces 16 substances, l’Anses recommande aux pouvoirs publics et aux industriels "la mise en place ou le renforcement de mesures de gestion visant à limiter les niveaux d’exposition". En parallèle, l’Anses préconise aux parents de jeunes enfants de ne pas débuter de diversification alimentaire avant l’âge de six mois et, après six mois, de varier le régime alimentaire de l’enfant et les sources d’approvisionnement des aliments.

Aliments pour bébé : un logo à repérer

Le 15 octobre 2018, l’Association française de normalisation (Afnor) lançait la mise en place d’un nouveau logo spécialement conçu pour les aliments pour bébé. Celui-ci portant la mention "Destiné à l’alimentation du tout petit" garantit que les aliments sont bien préparés ou bien destinés à la préparation d’un repas pour les enfants de 0 à 3 ans dans le cadre d'une alimentation équilibrée. Ce nouveau logo est associé au site internet alimentationdutoutpetit.fr, édité par le Syndicat Français de la Nutrition Spécialisée (SFNS) et visant à fournir aux jeunes parents des conseils pour bien nourrir leur enfant en fonction de son âge.

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Source : L’Anses met à disposition les données de son étude sur les expositions alimentaires aux substances chimiques des enfants de moins de trois ans. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, 28 novembre 2018
Données Etude de l’Alimentation Totale infantile EATi, Data gouv, 28 novembre 2018
Etude de l’Alimentation Totale Infantile. Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, mis à jour le 28 novembre 2018