Douleurs pelviennes : les signes à ne surtout pas négliger

Publié par Johanna Amselem
le 3/07/2019
Maj le
4 minutes
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Publication validée par Dr Stéphane Ploteau
Les douleurs pelviennes sont fréquentes, elles ne doivent pas être négligées. Elles peuvent cacher une pathologie grave. Le Dr Stéphane Ploteau, gynécologue au CHU de Nantes, liste les causes qui doivent inquiéter.

 

Douleurs pelviennes, différencier les douleurs aiguës ou chroniques

A un moment de leur vie, de nombreuses femmes souffrent de douleurs pelviennes. Elles sont à différencier des douleurs périnéales. "Beaucoup de patientes confondent les deux. Les douleurs pelviennes se situent entre le pubis et le nombril. Elles peuvent toucher tout le monde, les hommes également", détaille le Dr Stéphane Ploteau, gynécologue au CHU de Nantes.

Il existe deux types de douleurs pelviennes : aigues ou chroniques. Dans le premier cas, la douleur est subite. Il s’agit alors d’une sensation inhabituelle. Elles représentent un motif fréquent de consultation en urgence car les femmes ne parviennent pas à les soulager et s’inquiètent de leur survenue.

Dans les autres situations, les douleurs pelviennes sont dites chroniques. "Ce terme est utilisé quand elles sont ressenties pendant plus de trois mois. Chronique ou aigue, il est impératif de consulter afin d’identifier la cause de la douleur et d’écarter toute gravité", recommande le gynécologue. La première chose à déterminer est de savoir si la douleur est cyclique, c’est-à-dire si elle est corrélée au cycle menstruel. Si elles sont rythmées par l’apparition des règles, d’autres examens seront alors réalisés. "Quand les douleurs pelviennes sont liées au cycle menstruel, elles peuvent être le signe d’un syndrome prémenstruel, de dysménorrhée fonctionnelle mais parfois aussi de maladie plus handicapante comme l’endométriose, etc", liste le Dr Ploteau. Elles peuvent aussi être la manifestation d’autres maladies comme un fibrome de l’utérus ou une tumeur de l’ovaire.

Mesdames, pensez à l'endométriose

doctor or psychiatrist consulting and diagnostic examining stressful woman patient on obstetric - gynecological female illness, or mental health in medical clinic or hospital healthcare service center
Mesdames, pensez à l'endométriose

Certaines femmes souffrent de douleurs pelviennes chroniques associées à d’autres symptômes. "Au début les femmes souffrent seulement pendant les règles. Puis avec le temps, la situation s’aggrave. Elles ont également des douleurs pendant les rapports sexuels, lors de la défécation", explique le gynécologue. D’ailleurs, la douleur représente le symptôme le plus fréquent de l’endométriose.

La maladie peut se traduire également par des troubles de la miction, des douleurs abdominales, des douleurs lombaires, etc. Les douleurs ressenties par les patientes souffrant d’endométriose sont souvent invalidantes et impactent considérablement leur vie quotidienne. Aujourd’hui, cette maladie touche une femme sur dix. Selon l’association française de lutte contre l’endométriose, le symptôme le plus courant de l’endométriose (retrouvé chez 50 à 91% des femmes selon les études) reste la douleur.

Un signe de maladies inflammatoires chroniques

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Un signe de maladies inflammatoires chroniques

"Les douleurs pelviennes peuvent également être le signe d’un trouble digestif, c’est à dire qui affecte le fonctionnement de l’intestin", signale le Dr Ploteau. Ces douleurs peuvent parfois être en rapport avec une maladie inflammatoire chronique de l’intestin "MICI". Parmi elles se trouvent : la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique, etc. Des troubles du transit avec une alternance de constipation et de diarrhée causent également des douleurs pelviennes.

De plus, chez de nombreux patients, ces douleurs sont associées à des ballonnements, à une constipation, à des difficultés à digérer, etc. L’interrogatoire du patient s’avère indispensable dans la pose du diagnostic afin d’identifier précisément l’ancienneté et l’intensité des symptômes.

Surveiller l'appareil urinaire

adult man in a toilet at home
Surveiller l'appareil urinaire

Et chez certains patients les douleurs pelviennes ne sont le signe ni de troubles gynécologiques, ni de troubles digestifs. Il s’agit alors de déterminer leur origine.

Elles peuvent être la manifestation d’un trouble urinaire. "La douleur pelvienne peut avoir une cause urinaire et peut parfois être en rapport avec une infection urinaire". En cas de pyélonéphrite, l’infection peut remonter vers le rein et entrainer des douleurs lombaires.
Par ailleurs, dans le cadre des douleurs chroniques, une cystite interstitielle peut se manifester par des douleurs pelviennes. Elle provoque une nécessité impérieuse d’uriner. Les symptômes sont parfois aggravés après la consommation de certains aliments comme le chocolat, les agrumes, les aliments épicés, les tomates, etc.

Et si c'était le dos ?

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Et si c'était le dos ?

Enfin, dans certains cas, l’origine doit encore être cherchée ailleurs. En effet, certains patients ne souffrent ni de troubles digestifs, ni urinaires, ni gynécologiques. Pourtant, ces personnes se plaignent également de douleurs dans la région pelvienne. Il convient alors d’examiner d’autres zones du corps.

"Quand on ne trouve rien, il faut explorer le dos. En effet, ces douleurs peuvent être la conséquence de dérangement intervertébraux mineurs de la charnière thoraco-lombaire", révèle le Dr Stéphane Ploteau. Dans ce cas, il s’agit de douleurs projetées car la douleur se fait ressentir à distance de la zone atteinte. Ce syndrome est la conséquence d’une irritation des nerfs au niveau de la région thoraco-lombaire aux vertèbres T12 et L1.

Sources

"Les symptômes de l’endométriose", EndoFrance, 28 décembre 2018

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