Les différentes causes de la prise de poids

Publié par Paule Neyrat
le 6/08/2009
Maj le
7 minutes
girl getting stomachache and pushing on abdomen while walking in park unrecognizable woman having indigestion because of malnutrition pain in stomache concept
Istock
Les causes de la prise de poids dès le début de la vie, sont multiples et variées. Mais elles arrivent toutes au même résultat : le remplissage des cellules adipeuses, donc les kilos superflus.

Poids et hérédité

Les recherches et le développement de l'étude de la génétique, au cours des dernières années, ont permis d'identifier peu à peu les gènes qui interviennent dans le métabolisme des lipides et dans la prise de poids.

On sait maintenant qu'il existe des gènes qui influencent l'appétit, la sécrétion des enzymes nécessaires pour brûler les lipides et freiner leur stockage.

Si l'on a un père ou une mère trop gros, le risque de grossir est estimé à 40 %.

Si les deux parents sont au-dessus de leur poids normal, ce risque est de 80 %.

Une injustice totale règne dans ce domaine mais c'est ainsi. On ne peut modifier son patrimoine génétique.

Une cause de prise de poids : les mauvaises habitudes alimentaires

Elles sont trop souvent prises dès l'enfance. Un enfant né dans une famille où "la grande bouffe" est quotidienne, et/ou gavé par une mère angoissée qui pense que tous les problèmes se règlent en mangeant, constitue inévitablement un stock de quelques milliards d'adipocytes supplémentaires. Même s'il a la chance de ne pas très vite prendre de poids, il acquiert ainsi de mauvaises habitudes alimentaires. Et il se réfugiera toujours dans la nourriture au moindre problème.

La sédentarité est une cause de prise de poids

Moins on se bouge, moins on dépense d'énergie. Voiture, absence de sport, de marche, séjours devant la télé, etc. La sédentarité est une des grandes causes de la prise de poids.

Grossesse et prise de poids

La grossesse est une période de transformation des pré-adipocytes en adipocytes. D'où les kilos qui s'accumulent à chaque grossesse.

Prise de poids et cycle hormonal

Le cycle hormonal modifie souvent l'appétit. On peut avoir beaucoup moins faim pendant la période des règles et celle des jours qui précédent l'ovulation, être victime de fringales au cours de la deuxième moitié du cycle. Les oestrogènes, dont la sécrétion est plus importante pendant la première moitié du cycle, diminuent plutôt l'appétit alors que la progestérone (dont la production prédomine pendant la deuxième moitié) l'augmente. L'alternance entre la sécrétion de ces deux types d'hormones est l'essence même du cycle hormonal. Un kilo pris pendant les deux dernières semaines se perd normalement et sans effort particulier au cours des deux semaines suivantes. Mais, pour toutes sortes de raisons dont beaucoup sont encore ignorées, ce cycle peut se révéler capricieux. Les oestrogènes facilitent le stockage des graisses dans les adipocytes des cuisses et des hanches. Si leur sécrétion est un peu trop importante, les kilos s'installent.

Une cause possible de prise de poids : la contraception

Une grande majorité de femmes sous contraception hormonale ne prennent pas de poids tandis que d'autres grossissent. La pilule, qui apporte des hormones sous forme de médicament, modifie l'équilibre hormonal naturel. Celui-ci est strictement individuel, particulier à chaque femme. Les réactions vis-à-vis de la pilule peuvent être aussi différentes d'une femme à l'autre. Celle-ci peut augmenter ou non l'appétit, ralentir ou non l'activité physique, modifier ou non les dépenses énergétiques. Si la sensation de faim augmente, on mange alors plus et l'on grossit. Mais il est plus difficile de s'apercevoir d'un petit ralentissement physique, insidieux. On constate que l'on prend des kilos bien que l'alimentation ne soit pas modifiée. La prise de poids peut se produire aussi après la pose d'un stérilet qui ne modifie pourtant en rien l'équilibre hormonal. Il s'agit alors d'un conflit psychologique, la contraception étant inconsciemment vécue comme une castration. D'où un déséquilibre qui conduit à trouver ailleurs une compensation, un besoin de se remplir... en mangeant.

Prise de poids et âge

Vers 50 ans, la ménopause s'installe chez les femmes. L'activité des ovaires se ralentit et la production d'hormones sexuelles diminue. Elles déterminent l'emplacement de la graisse. Mais elles ne jouent pas sur sa quantité. Grossir à partir de 50 ans n'est absolument pas une fatalité car la dépense énergétique ne diminue pas suffisamment pour justifier la prise de poids. Les kilos sont d'origine psychologique liés à la peur de vieillir : perte de séduction, crainte de ne plus être aussi performant, personne n'y échappe même si l'on magnifie les délices des troisième et quatrième âges qui se profilent à l'horizon. L'âge est pour tous, hommes et femmes, une très bonne excuse pour un certain laisser-aller alimentaire et un renforcement de la sédentarité. D'où des kilos en plus. En fait, on n'a pas plus de raisons de prendre du poids à 50 ans qu'à 30 ans, sauf si on se laisse aller à absorber plus de calories que l'on en dépense.

Une cause de prise de poids : l'arrêt du tabac

Le tabac est une drogue dès que l'on ne peut plus s'en passer. Arrêter de fumer est une bonne démarche pour préserver sa santé. Mais, elle se sanctionne souvent par une prise de poids. La nicotine est un excitant du système nerveux mais elle exerce aussi un effet anorexigène : une cigarette fumée juste avant un repas coupe ou limite l'appétit. Dès que la nicotine disparaît de l'organisme, la faim est plus forte donc on mange plus. De plus, fumer consomme de l'énergie, environ une vingtaine de calories par cigarette. Cette dépense énergétique est supprimée. Pour conserver un équilibre entre les entrées alimentaires et les sorties énergétiques il faudrait manger moins pour compenser cette baisse de dépenses. Or, l'appétit est augmenté du fait de l'absence de l'anorexigène tabac. Enfin, on éprouve souvent un grand besoin de suçoter des produits sucrés pour compenser le manque, pour remplacer aussi le geste routinier de porter la cigarette à sa bouche. Dépense énergétique diminuée, appétit renforcé et grignotages gras/sucrés, c'est ce qui rend la prise de poids quasiment inévitable, sauf si l'on a vraiment une volonté de fer pour résister aux grignotages et pour augmenter en même temps sa dépense calorique en faisant beaucoup de sport.

Une cause de prise de poids : l'arrêt du sport

Plus on pratique un sport, plus on dépense d'énergie, c'est évident. Les besoins énergétiques étant importants, on mange en conséquence pour les satisfaire. Ce qui est tout à fait normal. On prend l'habitude d'une alimentation copieuse et riche où la discipline ne règne pas puisque l'on ne grossit pas. Très souvent, lorsque la pratique du sport s'arrête brutalement, pour une raison ou une autre, blessure ou changement de rythme de vie, on garde la même alimentation, tout simplement parce qu'on en a l'habitude. La dépense énergétique étant diminuée mais l'apport calorique demeurant le même, la prise de poids est inévitable. Mais si l'on pense alors à moins manger, si l'on s'astreint à diminuer son quota de calories, on ne grossit pas.

Sérotonine et grignotages

La sérotonine est un neuromédiateur qui agit entre autres sur l'appétit, la satiété, l'humeur, le sommeil et le stress. Elle est sécrétée dans le cerveau à partir d'un précurseur qui est un acide aminé, le tryptophane. Celui-ci doit être en concentration importante dans les neurones et il ne peut l'être que si l'alimentation est riche en glucides. On peut manquer de sérotonine pour différentes raisons :

  • Les repas n'apportent pas assez de glucides, quand on se prive systématiquement de pain (souvent pour ne pas grossir !)
  • Lorsqu'on est victime du stress car il en mobilise beaucoup. L'envie instinctive d'un produit sucré vient souvent d'un impérieux besoin en sérotonine de l'organisme : on grignote et on se sent mieux ensuite, comme apaisé.
  • Ou quand le système de régulation de la sérotonine ne fonctionne pas bien. C'est le cas chez les "carbohydrates cravers", les affamés de sucre qui ont des pulsions incontrôlables vers les produits sucrés. Pour eux, ceux-ci sont comme une drogue qui les apaise.

Quelle qu'en soit l'origine, manque de glucides, vie très stressante ou trouble du comportement alimentaire, ces pulsions sucrées pour fabriquer de la sérotonine déséquilibrent forcément l'alimentation, soit en apportant trop de glucides simples, soit en apportant trop de lipides en même temps que les glucides (la majorité des produits de grignotage sont sucrés et gras), soit en apportant globalement trop de calories. Ce qui fait prendre du poids.

Médicaments et prise de poids

Les anti-dépresseurs, les tranquillisants favorisent la prise de poids car ils ralentissent le métabolisme de base. C'est une bonne raison pour ne pas absorber ces médicaments si on en a pas vraiment besoin. La cortisone sur longue période a aussi le même effet. Elle augmente l'appétit et freine l'élimination du sodium (sel). Il peut alors être nécessaire de faire un régime adapté.

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