Les étranges manifestations des maladies pulmonaires…

L’essoufflement et la toux ne sont pas les seules manifestations d’une maladie pulmonaire. Ainsi des ongles anormalement bombés, se sentir fatigué au réveil, la somnolence durant la journée, un mal de dos persistant, peuvent être des symptômes d’alerte d’une atteinte des poumons. Le tout est d’y penser le plus tôt possible pour maximiser les chances de guérison…
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Les symptômes étonnants des maladies respiratoires

La toux et l’essoufflement font partie des signaux d’alerte, mais les patients n’y font parfois pas attention, pensant que c’est un phénomène "normal", surtout pour les fumeurs. Il existe d’autres symptômes pouvant a priori paraître étranges, mais qui peuvent aussi mettre sur la piste d’une maladie pulmonaire. Autrement dit, « des symptômes qui semblent n’avoir rien à voir avec les poumons peuvent venir révéler une authentique maladie respiratoire » selon le Pr Marc Humbert, pneumologue à Hôpital Bicêtre à Paris, et intervenant au 19e Congrès de pneumologie de langue française.

Des ongles anormalement bombés

Un bombement des ongles associé à un élargissement de la dernière phalange des doigts (hippocratisme digital) peut témoigner d’une atteinte des poumons et des bronches : cancer broncho-pulmonaire, dilatation des bronches, fibrose pulmonaire idiopathique, cardiopathie congénitale, cirrhose hépatique… Il s’agit toutefois d’un symptôme souvent tardif.

Des réveils fatigués avec somnolence diurne

Se réveiller fatigué, être somnolent dans la journée, présenter des troubles de la concentration, voire des maux de tête au réveil, font partie des symptômes révélateurs d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil. Actuellement, quelque 500.000 Français sont traités pour cette affection, mais on estime que près des deux tiers des personnes touchées n’ont pas encore été diagnostiquées.

Des étourdissements et parfois des malaises avec perte de connaissance

Si une perte de connaissance brève et soudaine (la syncope) fait davantage penser à une maladie cardiaque, ce type de malaise peut aussi résulter d’une hypertension artérielle pulmonaire ou HTAP. Cette maladie rare mais grave, se traduit par une augmentation des résistances artérielles pulmonaires évoluant vers une insuffisance cardiaque droite.

Des douleurs dorsales persistantes

Des douleurs dorsales ou lombaires peuvent témoigner d’une tuberculose extra pulmonaire. En effet, longtemps asymptomatique, l’infection par le bacille tuberculeux peut se diffuser jusque dans les vertèbres ou les disques intervertébraux, provoquant un mal de dos trainant. Bien entendu, là encore, une toux persistante devrait aussi mettre sur la piste d’une maladie des poumons comme la tuberculose.

À savoir : Si les poumons interagissent avec de nombreux organes, multipliant les manifestations d’un dysfonctionnement, l’inverse est également vrai. C’est ainsi, par exemple, qu’une maladie cardiaque peut s’exprimer via un essoufflement.

Les fumeurs ne sont plus les seuls à risquer un cancer du poumon

Le cancer du poumon n’est pas le cancer le plus fréquent, mais c’est le plus meurtrier avec 30.000 décès chaque année. On pense immédiatement aux fumeurs, mais le profil des victimes du cancer du poumon a fortement évolué au cours des dernières décennies.

De plus en plus de femmes

Le nombre d’hommes victimes du cancer du poumon a atteint un plateau, tandis que celui des femmes poursuit sa croissance. Outre le tabagisme féminin, on soupçonne les traitements hormonaux de jouer un rôle de cofacteur dans cette évolution (pilule, traitement hormonal substitutif de la ménopause).

De plus en plus de non-fumeurs

Les non-fumeurs, même s’ils ne représentent que 10 % des cas masculins et 20 % des cas féminins, sont aussi de plus en plus touchés par le cancer du poumon. Ce phénomène est attribué à la pollution environnementale croissante et au tabagisme passif. C’est pourquoi le non respect de la loi Evin par certains fumeurs est si préoccupant…

Des tumeurs différentes

Enfin, les tumeurs pulmonaires sont plus variées qu’auparavant. Avant, il s’agissait principalement de cancers dits épidermoïdes proximaux, attribués aux cigarettes sans filtre, tandis qu’aujourd’hui, on diagnostique de plus en plus d’adénocarcinomes, situés plus profondément dans l’arbre bronchique. Cette évolution serait liée aux cigarettes light et parfumées qui impliquent une inhalation plus profonde de la fumée…

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Source : 19e Congrès de pneumologie de langue française (CPLF), 30 janvier au 1er février 2015, Lille.