Chirurgie : mieux vaut-il être opéré par un homme ou une femme ?

Une étude publiée le 22 novembre 2023 dans The British Medical Journal, a révélé que le sexe de la personne qui nous opère aurait un impact sur les chances de survie après l’opération. On vous en dit plus sur cette découverte.
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Homme ou femme ? Quel sexe opère mieux que l’autre ? Il peut sembler un peu étrange de se poser cette question, et pourtant, des chercheurs se la sont posée. Dans une étude publiée le 22 novembre 2023, l’équipe a suggéré que la mortalité post-chirurgicale des patients serait plus faible lorsque le patient et le chirurgien sont du même sexe, notamment chez les femmes. Le contraire aurait été découvert chez les hommes. La mortalité des patients serait plus élevée pour les patients masculins traités par des chirurgiens masculins. Toutefois, le Dr Yusuke Tsugawa, auteur de l’étude, a tenu à signaler la « faible » différence qui a été constatée.

Chirurgien et patient du même sexe : un moindre risque de mortalité ?

Selon les chercheurs, il était important d’obtenir des réponses supplémentaires sur le sujet étant donné le peu de données disponibles sur la question. « La seule étude sur ce sujet, menée dans une seule province canadienne, a identifié une association entre la concordance entre les sexes patient-chirurgien et l'amélioration des résultats chez les patientes subissant des interventions électives (opération chirurgicale non-urgente) ; aucune différence n'a été trouvée pour les patientes féminines impliquées dans des procédures non électives, ni pour les patients de sexe masculin », ont déclaré les chercheurs.

Un taux de mortalité de 2 % a été constaté pour les couples masculins patient-chirurgien contre 1,3 % pour les couples féminins patient-chirurgien

Afin de parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont procédé de la façon suivante : ils ont examiné les données de 2,9 millions de patients âgés de 65 ans et plus qui ont subi une intervention chirurgicale entre 2016 et 2019. 14 opérations chirurgicales ont été prises en compte pour réaliser le comptage de cette étude.

Parmi les patients, 1,2 million (41 %) étaient des couples chirurgien/patient de sexe masculin, 86 000 (3 %) étaient des couples de femmes et 1,6 million (56 %) étaient des couples de sexes différents (52 000, soit 1,8 %). Le critère de jugement était le décès dans les 30 jours suivant la procédure.

Après l’analyse des différentes données, il a été constaté que la mortalité postopératoire à 30 jours était de :

  • 2 % pour le patient de sexe masculin – chirurgien de sexe masculin,
  • 1,7 % pour le patient de sexe masculin – chirurgien de sexe féminin,
  • 1,5 % pour le patient de sexe féminin – chirurgien de sexe masculin,
  • 1,3 % pour le patient de sexe féminin – chirurgien de sexe féminin.

Des différences peu importantes

Bien que les chiffres obtenus soient révélateurs d’une tendance, les différences notées sont minimes. Toutefois, les résultats pourraient conduire à une meilleure compréhension des processus qui améliorent les soins pour tous les patients, d’après les chercheurs : « Les recherches qualitatives et quantitatives en cours permettront de mieux définir comment le sexe du chirurgien et du patient, ainsi que la race et d'autres aspects de l'identité partagée, affectent la qualité des soins et les résultats après la chirurgie. »

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