6 questions taboues que l’on n’ose pas poser à son gynécologue

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 9/11/2017
Maj le
3 minutes
femme sur un bureau de gynécologie sur le point d'être examiné
Adobe Stock
Problèmes sexuels, infections gênantes, pertes vaginales... Il est parfois compliqué de poser certaines questions très intimes. Le Dr Morgane Perrin, chef de Clinique-Assistant du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Lariboisière, fait le tour des interrogations fréquentes des patientes.

Dès que j'ai un rapport sexuel, ça me brûle pourquoi ?

Les brûlures lors d’un rapport sexuel peuvent avoir plusieurs origines (inflammation, mycose, infection sexuellement transmissible, lésions, etc). Cette brûlure peut également être la conséquence d’un manque de lubrification vaginale. C’est au gynécologue de diagnostiquer l’origine de cette brûlure et de la traiter en conséquence.

Les petites lèvres de ma vulve sont très grosses. Suis-je anormale ?

Mon sexe est-il comme celui des autres femmes ? L’esthétique entraine souvent des interrogations chez les jeunes filles. "Beaucoup de patientes se demandent si leurs lèvres vulvaires ne sont pas trop grosses. Je les rassure, si elles n’ont pas de gêne dans la vie quotidienne, comme lors de la pratique du vélo, c’est qu’elles n’ont aucune anomalie", explique le Dr Perrin.

Mon conjoint ne rentre pas entièrement son pénis. J'ai mal pendant les rapports sexuels, pourquoi ?

"Pendant mes consultations de ville, je rencontre certaines filles qui évoquent des douleurs et des peurs empêchant même leur partenaire d’entrer leur pénis à plus d’un centimètre", décrit la gynécologue. Certaines jeunes filles ont un blocage avec la sexualité et n’ose pas en parler à leur entourage. Dans la plupart des cas, cette douleur lors de la pénétration est liée à un manque de lubrification du vagin. "Je conseille donc à ces jeunes filles d’utiliser du lubrifiant lors des rapports sexuels", explique le Dr Perrin. Et n’oubliez pas de faire durer les préliminaires afin de favoriser une bonne lubrification du vagin. Dans certains cas, les douleurs sont liées à des anomalies physiques. Le gynécologue est alors là pour les identifier et les traiter.

J'ai une chlamydiae, ça veut dire que mon conjoint me trompe ?

L’infection à chlamydiae représente l’infection sexuellement transmissible, causée par des bactéries, la plus fréquente chez les jeunes. Le plus souvent, il n’y a aucun signe de contamination et certains symptômes passent inaperçus. "De nombreuses patientes s’inquiètent de la transmission. Et se demandent si cette contamination est le signe d’une infidélité de leur partenaire", rapporte le Dr Morgane Perrin, chef de Clinique-Assistant du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Lariboisière. Comme cette IST se développe sans symptômes apparents, elle peut passer inaperçue et rester "endormi" dans l’organisme. Si l’infidélité est l’une des hypothèses possibles, ce n’est pas la seule. Il est possible qu’un des deux partenaires soit infecté depuis longtemps, sans symptôme et l’ai transmis à l’autre. Chez certaines personnes, les symptômes apparaissent tardivement. Il est donc nécessaire de réaliser un bilan global au début d’une relation avec un nouveau partenaire. Le seul moyen d’éviter la contamination reste le port du préservatif.

J'en ai marre des hormones. Je veux un stérilet, je peux devenir stérile ?

"Ces derniers temps, je reçois davantage de jeunes filles qui veulent arrêter la pilule contraceptive et se faire poser un stérilet", raconte la gynécologue. Un choix qui n’est pourtant pas sans risque pour les patientes : "Je déconseille aux jeunes femmes qui n’ont pas de partenaire fixe d’avoir un stérilet. Il faut responsabiliser les patientes, elles doivent avoir une relation stable pour avoir un stérilet. Une contraception ne protège pas des infections sexuellement transmissibles. Lors des rapports non protégés, le stérilet peut causer une infection en permettant aux germes de monter dans l’utérus et entrainer une infertilité à long terme."

J'ai des pertes de couleur bizarre et épaisses, pourquoi ?

Les pertes vaginales sont une question récurrente des femmes en consultation gynécologique. Il ne faut jamais laver l’intérieur du vagin, les pertes blanches sont le résultat de son auto-nettoyage. Au fil du cycle, les pertes peuvent se transformer, s’épaissir et se colorer. Des pertes qui démangent, sentent mauvais, s’intensifient peuvent être le signe d’une mycose vaginale ou d’une infection. Il faut alors consulter son gynécologue qui pourra effectuer un prélèvement afin de poser un diagnostic et de mettre en place un traitement adapté.

Partager :