Pourquoi est-on plus souvent malade en hiver ?

Vous l’avez évidemment remarqué, nous sommes plus souvent malades en hiver. Comment expliquer ce phénomène ? Sommes-nous vraiment plus fragiles ? Les microbes sont-ils plus nombreux, plus virulents lorsqu’il fait froid ? Le point sur cette question qui nous a tous effleurés un jour.
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Nette augmentation des maladies infectieuses respiratoires en hiver

Chaque hiver, on assiste à une hausse significative des maladies respiratoires, et particulièrement des maladies contagieuses comme le rhume, la bronchite infectieuse, la grippe, l’angine virale, etc.

Plusieurs facteurs permettent d’expliquer ce phénomène.

L’air froid altère les voies respiratoires

Les muqueuses des voies respiratoires supérieures ont pour mission de réchauffer l’air avant qu’il ne pénètre dans les poumons. Pour ce faire, les muqueuses nasales émettent de l’eau (se traduisant par le nez qui coule), ce qui contribue à les dessécher et à les fragiliser. Les voies nasales représentant la première barrière contre les microbes, ceux-ci pénètrent plus facilement dans notre organisme.

Le refroidissement des muqueuses respiratoires contribue aussi à inhiber les mécanismes de lutte contre les infections. Nos défenses immunitaires sont moins réactives, les virus et les bactéries en profitent pour se multiplier plus facilement.

Notre conseil : respirez à travers votre cache-nez ou votre foulard.

Le confinement favorise les rencontres avec les virus

Lorsqu’il fait froid, nous restons confinés à l’intérieur : « la tendance à la concentration de la population dans des espaces confinés et peu ventilés augmente le risque d’infections croisées ».

Autrement dit, en hiver, nous échangeons beaucoup plus facilement nos microbes.

Notre conseil : aérez tous les jours chaque pièce de votre logement et votre bureau pendant 10 minutes fenêtres grandes ouvertes, même s’il fait froid. Évitez aussi de côtoyer longtemps les personnes malades…

La pollution intérieure altère les voies respiratoires

Le fait d’évoluer dans des espaces restreints, souvent peu ventilés, a aussi pour effet d’augmenter la pollution intérieure. Or les polluants contribuent à irriter les voies respiratoires, à assécher et à fragiliser les muqueuses nasales et bronchiques.

Notre conseil : utilisez le minimum possible de produits toxiques en privilégiant les produits bio et les solutions naturelles (vinaigre blanc, savon noir…). Et après leur usage, aérez largement.

Les virus sont plus virulents en hiver

Certains virus comme les rhinovirus responsables des rhumes et ceux responsables des gastro-entérites développent une plus grande résistance quand il fait froid. Sensibles aux UV, ils se dégradent aussi moins en période hivernale, lorsque les exposions solaires sont les plus faibles. Au final, ces virus sont plus virulents et donc plus infectants en hiver.

Les Solutions naturelles

La solution phytothérapie

Plante aux propriétés anti-rhume, l’échinacea a deseffets préventifs et curatifs vis-à-vis des rhumes. Elle réduit le risque de développer un rhume, et une fois attrapé, elle diminue la durée de la maladie…

La solution aromathérapie

L’huile essentielle de ravintsara (arbre à camphre) est très efficace contre les virus. Elle est recommandée contre les infections des voies aériennes, fréquentes en hiver : grippes, bronchites, rhumes…

Les maladies cardiovasculaires sont aussi plus fréquentes en hiver

Selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), « la mortalité augmente de façon quasi linéaire à mesure que la température diminue ». Cette surmortalité durant la période la plus froide de l’année s’observe notamment dans plusieurs pathologies : outre les maladies respiratoires (pneumonies), les maladies coronariennes (infarctus du myocarde) et les accidents vasculaires cérébraux. En effet, pour lutter contre le froid, l’organisme utilise des mécanismes thermorégulateurs, qui mettent en jeu les systèmes nerveux, endocrinien, respiratoire et cardiaque. C’est ainsi que le froid provoque notamment une vasoconstriction des vaisseaux sanguins (ils se rétractent pour limiter la déperdition de chaleur) pouvant entraîner une rupture de plaque d’athérome et ainsi favoriser une thrombose artérielle (un caillot sanguin se détache et migre dans la circulation sanguine). Or la thrombose est un facteur de risque d’accidents cardiovasculaires : infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral (AVC). Cette vasoconstriction s’accompagne aussi d’une hypertension artérielle avec accélération du rythme cardiaque. De plus, la thermogène impose une augmentation de l’activité cardiaque pour répondre aux besoins du cœur en oxygène (production de chaleur, activité musculaire, augmentation du métabolisme de base, etc.).

C’est ainsi que les maladies cardiovasculaires sont responsables de la majeure partie de la surmortalité observée en hiver.

Attention, les maladies respiratoires, qui sont plus fréquentes en hiver comme on vient de le voir, peuvent aussi se traduire par une hausse des infarctus : la grippe est connue pour favoriser les infarctus.

La vitamine D, moins produite en hiver pourraient aussi contribuer à cette augmentation des maladies cardiovasculaires. L’hygiène de vie enfin, peut jouer un rôle : alimentation plus copieuse et plus grasse en hiver, et moins d’activité physique…

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Source : Institut de veille sanitaire (InVS), « Froid et santé : Éléments de synthèse bibliographique et perspectives, rapport d’investigation »,  http://www.invs.sante.fr/publications/2004/froid_et_sante/rapport_froid_et_sante.pdf. Conférence de l'American Heart Association, intervention de Bryan Schwartz et Dr Robert Kloner, novembre 2012.