Médicaments contre l’acné : sont-ils vraiment dangereux ?

En plein scandale du Médiator, les médicaments contre l’acné reviennent sur le devant de la scène, d’autant plus que le père d’un adolescent qui s’est suicidé après avoir été traité par de tels médicaments vient d’assigner 3 laboratoires au tribunal. Que faut-il savoir exactement sur ces médicaments anti-acné ?
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Quid des médicaments les plus puissants contre l’acné

Les propriétés de ces médicaments contre l’acné reposent sur une molécule, l’isotrétinoïne. Le premier médicament a été fabriqué par les laboratoires Roche sous le nom de Roaccutane®. Il a été commercialisé de 1986 à 2008, année de la fin du brevet. Depuis, le Roacutane® est uniquement disponible sous la forme de 3 génériques : Curacnée® (laboratoire Pierre Fabre), Procuta® (laboratoire Expascience) et Contracnée® (laboratoire Bailleul).

Ces médicaments contre l’acné augmentent-ils le risque de suicide ?

Le père d’un adolescent de 17 ans, qui s’est suicidé en juillet 2007, a déposé une plainte en justice fin janvier 2011, contre 3 laboratoires. Le suicide de son fils pourrait être lié à la prise d’un médicament contre l’acné.

Cette relation fait débat depuis des années. En effet, les médicaments contre l’acné sont depuis longtemps soupçonnés d’augmenter le risque de dépression et de suicide. Toutefois, les études qui ont été menées n’ont pas permis d’établir de manière formelle l’existence de ce risque suicidaire chez les personnes traitées (1). En effet, il est prouvé que les formes graves d'acné peuvent aussi entraîner d'importants problèmes psychologiques et des idées suicidaires. Il est donc très difficile de vérifier si le risque accru de tentative de suicide est lié à l’acné sévère ou au traitement.

Toujours est-il que les professionnels de santé et encore plus particulièrement les dermatologues, sont informés de ce risque potentiel et prescrivent ces médicaments contre l’acné avec beaucoup de précaution. L’état psychologique des adolescents est initialement soigneusement évalué, puis régulièrement surveillé. Et évidemment, ces médicaments sont contre-indiqués en cas de troubles psychologiques diagnostiqués.

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Source : Le Point, 28 janvier 2011 ; La Croix, 30 janvier 2011 ; (1) British Medical Journal, novembre 2010.