Eau dure, coeur doux

Faut-il ajouter à la liste des facteurs de risque cardiovasculaire, la qualité de l'eau de boisson ? C'est ce que suggèrent les résultats d'une étude finlandaise : chaque augmentation de 2 degrés de la dureté d'eau s'accompagne d'une diminution de 1% du risque d'infarctus du myocarde.

Tout a commencé en Finlande par cette constatation : le taux d'infarctus du myocarde varie fortement d'un pays à l'autre et d'une région à l'autre. Par exemple, la mortalité par maladie coronaire est plus élevée à l'Est de la Finlande, qu'à l'Ouest ou au Sud. Malgré la baisse progressive des accidents cardiovasculaires, cette disparité géographique a persisté. L'environnement semble donc jouer un rôle.

Près de 19.000 hommes âgés de 35 à 74 ans et ayant fait un premier infarctus en 1983, 1988 et 1993, ont été recrutés. Pour chacun d'entre eux, les données hydrogéochimiques ont été recueillies. Celles-ci indiquent, selon le lieu d'habitation des patients, la dureté de l'eau et sa teneur en microéléments et en ions (Calcium, magnésium, fer, fluor, nitrate, cuivre, zinc, aluminium…).

Les auteurs démontrent ainsi que plus l'eau est dure (plus sa teneur en ions calcium et magnésium est élevée), plus le risque d'infarctus du myocarde diminue : pour une augmentation de 2 degrés de la dureté d'eau, le risque coronaire diminue de 1%.En conclusion, la concentration en ions calcium et magnésium de notre eau de boisson est liée à la mortalité par infarctus. Il en est de même de sa teneur en fluor (1mg/l de fluor diminue de 3% les ischémies coronaires). En revanche, les taux de cuivre et de fer exercent un effet inverse, c'est-à-dire qu'ils sont associés à une augmentation de l'infarctus. Il semble important de s'intéresser à ces données pour qui veut choisir son eau de boisson.

Consultez les apports journaliers recommandés en calcium et en magnésium.

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Source : Kousa A. et coll., J. Epidemiol. Community Health, 58 : 136-139, 2004.