Perte de cheveux

Publié par Dr Philippe Presles
le 9/10/2001
le
6 minutes

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femme perdant les cheveux
Istock
Nous perdons en moyenne 100 cheveux par jour.

Perte de cheveux : Comprendre

Cela fait partie des quatre phases de la vie du cheveu :

  • la pousse ou phase anagen (qui fait que nos cheveux poussent pendant deux à quatre ans (cela concerne 85 % des cheveux en tout temps) ;
  • le repos (un mois pendant lequel les cheveux ne poussent pas ; cela concerne 5 % des cheveux) ;
  • la chute ou phase telogen (au cours de l'année, 10 % des cheveux tombent et cette perte s'échelonne sur trois mois) ;
  • et, enfin, la repousse.

Les cheveux traversent ces phases à des moments différents, ce qui conserve à la chevelure sa densité normale.

Quand les cheveux perdent leur aspect uniforme, on a affaire à l'un des différents types de perte de cheveux (ou alopécie).

Telogen effluvium

  • La période de repos est prolongée.
  • Les cheveux tombés ont un bulbe translucide au bout.
  • N'affecte généralement pas plus de 50 % des cheveux.
  • La perte est répartie également sur tout le scalp.
  • Il y a absence d'inflammation.
  • La perte des cheveux commence soudainement et dure de deux à quatre mois.

Anagen effluvium

  • Touche les cheveux en phase de pousse.
  • Les cheveux tombés sont en forme de point d'exclamation (plus larges à une extrémité), souvent démunis de bulbe au bout.
  • Affecte jusqu'à 90 % des cheveux.
  • La perte est répartie également sur tout le scalp.
  • Il y a absence d'inflammation.
  • La perte commence soudainement et dure de une à quatre semaines.

Alopécie androgénique (calvitie)

  • 95 % des hommes sont touchés à divers degrés.
  • Les premiers signes apparaissent dans la vingtaine.
  • Localisée sur le dessus de la tête, le front et les tempes.
  • Rare chez la femme (5 %) ; alors localisée sur le dessus de la tête, et la ligne de cheveux du front et des tempes est préservée.

Teigne

  • Plus fréquente chez les enfants.
  • Cheveux cassés près de la racine.
  • Présence de plaques n'importe où sur la tête.
  • Ces plaques rugueuses peuvent démanger ou desquamer.

Pelade (alopecia aerata)

  • Généralement localisée.
  • Cercles dépourvus de cheveux.
  • Peut aussi être diffuse, totale ou universelle (affecte le reste du corps).

Hirsutisme

  • Problème strictement féminin.
  • Récession des cheveux de la ligne fronto-temporale.
  • Accompagné ou non de signes de virilisation : hyperpilosité de type masculin sur le reste du corps, acné, voix plus grave, aménorrhée (absence de règles), hypertrophie du clitoris, diminution du volume des seins, etc.

Trichotillomanie

  • Désordre compulsif.
  • Le patient ne peut s'empêcher de se tirer les cheveux.
  • A force d'être arrachés, ils peuvent ne plus repousser.

Alopécie de traction

  • Présente chez les personnes qui se sont longtemps attaché les cheveux de façon à exercer une traction (queue de cheval, par exemple).

Alopécie cicatricielle

  • Cicatrice sur le scalp dépourvue de cheveux.
  • Plaques ressemblant à celles de la pelade.

Perte de cheveux : Causes

Telogen effluvium

  • Stress intense ou maladie (chirurgie majeure, accouchement, fièvre élevée, hypo ou hyperthyroïdie, etc.).
  • Régimes draconiens (entraînant une carence en protéines, rare en Occident) ou carence en fer.
  • Médicaments (anticoagulants, médicaments pour le cœur, excès de vitamine A (plus de 5000 unités par jour), médicaments contre l'acné (isotrétinoïne) ou le psoriasis (effet rare).

Anagen effluvium

  • Chimiothérapies et radiothérapies.
  • Intoxications.

Alopécie androgénique

  • Prédisposition génétique.

Teigne

  • Infection à champignons provenant d'humains ou d'animaux.

Pelade

  • Réaction auto-immune : le patient sécrète des anticorps contre ses propres cheveux.
  • Maladies auto-immunes rares (lupus ou lichen planopilaire).

Hirsutisme sans signe de virilisation

  • Origines méditerranéennes.
  • Médicaments : hormones masculines, cortisone, contraceptifs oraux avec progestérone, etc.

Hirsutisme avec signes de virilisation :

  • Tumeurs ovariennes.
  • Maladies des glandes surrénales.

Trichotillomanie

  • Trouble psychiatrique.

Alopécie de traction

  • Traction (causée par la coiffure) exercée pendant des années, de sorte que les cheveux peuvent ne pas repousser.

Alopécie cicatricielle

  • Ancienne blessure ou brûlure profonde.

Autres causes

  • Maladies rares comme le lupus ou le lichen planopilaire.

Perte de cheveux : Conseils pratiques

  • Laver vos cheveux tous les jours, surtout s'ils sont gras.

Contrairement à une opinion répandue, ce n'est pas nocif.

  • Utiliser un shampoing neutre et doux, sans colorant ni parfum.

Cela aide à préserver les défenses naturelles du cuir chevelu. Fiez-vous aux résultats plus qu'aux étiquettes, le meilleur shampoing n'est pas nécessairement le plus cher. N'utilisez pas de shampoings trop décapants. Ils assèchent les cheveux.

  • Se méfier des lotions miracles.

Il ne faut rien attendre des lotions et crèmes qui vous promettent une repousse. Elles n'ont pas cet effet.

  • Faire le test préalable pour les colorations permanentes et semi permanentes.

Des allergies peuvent se manifester, ainsi que des irritations et des brûlures chimiques.

  • Faire vérifier ses médicaments par son médecin.

La liste est longue de ceux qui peuvent affecter votre chevelure.

  • Trouver un bon coiffeur.

Il y a des secrets pour gonfler une chevelure clairsemée. Vous apprendrez à les connaître. Vous pouvez aussi faire fixer d'autres cheveux aux vôtres. Ce tissage donne une apparence très naturelle, mais il se défait à la repousse. Il faut renouveler souvent les séances de resserrage.

  • Laisser l'esthéticienne se charger de vos poils indésirables.

Blanchiment, épilation à la cire, électrolyse, elle choisit la meilleure solution en fonction de votre problème.

  • Ne pas se soumettre à des régimes draconiens faibles en protéines et en fer.

Vous pourriez y laisser des cheveux.

  • Ne pas faire une permanente en même moment qu'une coloration.

Vous courez le risque d'une brûlure au peroxyde.

Perte de cheveux : Quand consulter ?

  • Vous avez une perte de cheveux localisée.
  • Vous avez une perte de cheveux diffuse mais abondante.
  • Vous avez des irritations, desquamations ou des démangeaisons du cuir chevelu.

Perte de cheveux : Examens

Le médecin procède à un examen dermatologique, parfois au microscope ou à la lampe fluorescente de Wood.

Une culture mycologique ou une biopsie peuvent être envoyées au laboratoire.

Le trichogramme consiste à arracher une petite quantité de cheveux puis à les examiner pour voir s'il s'agit de cheveux en phase de repos ou de croissance.

Les prises de sang servent au dépistage de maladies et de carences ainsi qu'à des dosages hormonaux.

Perte de cheveux : Traitement

  • Telogen et anagen effluvium

Il faut trouver la cause et l'éliminer (médicaments, carences, problèmes de thyroïde, stress, etc.). Il n'y a pas d'autre traitement.

  • Alopécie androgénique

Le minoxidil est un médicament qui freine la chute des cheveux et stimule leur repousse. Il s’utilise chez les hommes et les femmes en applications locales sur le cuir chevelu, deux fois par jour. Les effets sont très longs à constater (plusieurs mois) et la perte de cheveux reprend à l’arrêt du traitement.

Le finastéride est un médicament destiné uniquement aux hommes qui se prend sous forme de comprimés. Initialement utilisé dans le traitement de l’adénome de la prostate, le finastéride agit sur la production hormonale en testostérone. Dans de rares cas, il peut provoquer des troubles sexuels (baisse de la libido, troubles de l’érection, de l’éjaculation). Là encore, l’effet cesse à l’arrêt du traitement.

Les microgreffes représentent une solution très efficace, permanente, mais coûteuse. Des cheveux sont prélevés un par un, là où ils abondent, et réimplantés sur la zone dégarnie.

Des recherches sont en cours sur les cellules souches avec l’espoir de les réactiver dans les follicules pileux.

  • Teigne

On administre un antifongique par voie buccale et un shampooing traitant.

  • Pelade

L'auto-rejet est habituellement temporaire. Neuf cas sur dix guérissent spontanément en six à douze mois. Si l'attente paraît trop longue, la cortisone en lotion ou en injections locales peut aider. Si la perte est considérable, on songera à des traitements d'immunothérapie ou de photothérapie.

  • Hirsutisme

Si un excès d'hormones mâles est mis en évidence dans le sang, on prescrit une hormonothérapie associée à d'autres médicaments. Outre les techniques cosmétiques, le laser à diodes solutionne le problème des poils inesthétiques.

  • Trichotillomanie

Il revient à la psychiatrie ou à la psychothérapie de supprimer la manie et notamment à la thérapie cognitive et comportementale. On peut alors espérer une repousse.

  • Alopécie de traction

Le fait de modifier la coiffure peut permettre la repousse des cheveux dans plusieurs cas.

Sources

Guide familial des symptômes sous la direction du Dr André H. Dandavino - Copyright Rogers Media,2001.