Mononucléose infectieuse

Publié par Dr Philippe Presles
le 26/02/2003
le
3 minutes

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La mononucléose infectieuse (MNI) est une maladie infectieuse aiguë due au virus d'Epstein Barr.

Mononucléose infectieuse : Comprendre

Bénigne, la mononucléose infectieuse est cependant responsable d'une grande fatigue.

Elle touche préférentiellement les adolescents et les jeunes adultes.

Mononucléose infectieuse : Causes

Le virus d'Epstein Barr (EBV), de la famille des herpès virus.

Une fois dans l'organisme, le virus se multiplie dans certains globules blancs, les lymphocytes.

L'incubation de la mononucléose est de 4 à 6 semaines.

La mononucléose infectieuse est le plus souvent asymptomatique (ne donne aucun signe clinique).

La transmission se fait par la salive, d'où le nom de "maladie du baiser".

Mononucléose infectieuse : Conseils pratiques

  • Eviter tout effort important pendant les mois qui suivent une mononucléose en raison de la fatigue importante qui persiste souvent.
  • Arrêter le sport temporairement (pendant environ deux à trois mois).

Mononucléose infectieuse : Quand consulter ?

  • Apparition progressive de signes plus ou moins intenses évoquant un syndrome grippal : maux de tête, malaises, frissons, douleurs musculaires, perte d'appétit.
  • Fièvre, très fréquente, souvent assez élevée.
  • Angine rouge, inflammation buccale pouvant gêner la déglutition.
  • Ganglions (ou adénopathies) dans le cou (pouvant également gêner la déglutition).

Mononucléose infectieuse : Examens

A l'examen de la gorge, le médecin note la présence d'une angine rouge. Elle peut s'accompagner de pétéchies (petites taches rouges) au niveau du palais. L'examen du cou permet de déceler les adénopathies, parfois douloureuses à la palpation.

Dans près de la moitié des cas, il existe une augmentation du volume de la rate (splénomégalie) mais ne donnant aucun signe clinique.

Il arrive enfin que le foie soit également un peu gros (hépatomégalie) et parfois associé à un léger ictère.

Devant ce tableau évocateur, une prise de sang doit être effectuée. La numération formule sanguine permet de mettre en évidence un syndrome mononucléosique : il existe de nombreux lymphocytes, dont certains sont bleutés (par la coloration sur lame) ; les plaquettes sont abaissées dans la moitié des cas. Les transaminases (enzymes du foie) sont souvent élevées.

Le diagnostic se fait sur l'existence d'anticorps anti-EBV dans le sang. Pour cela, on a recours au "MNI-Test" : test rapide et réalisable dès les premiers jours de la maladie. Il existe cependant une possibilité de faux positif, c'est pourquoi il faut le compléter par un autre test appelé "réaction de Paul Bunnel-Davidson" (PBD) qui permet de confirmer le plus souvent le diagnostic de mononucléose infectieuse.

Dans environ 20 % des cas, la PBD reste négative, le seul moyen de faire le diagnostic est alors de rechercher les anticorps spécifiques par une sérologie : la présence d'immunoglobulines appelées "IgM anti-VCA" permet d'affirmer l'infection.

Mononucléose infectieuse : Traitement

La mononucléose finit par guérir spontanément. Le traitement est celui des symptômes.

  • Il faut d'abord se reposer au lit.
  • Des antalgiques (contre la douleur) et des antipyrétiques (contre la fièvre) seront prescrits.
  • En revanche, les antibiotiques sont le plus souvent inutiles puisqu'il s'agit d'une maladie virale. Ils sont uniquement nécessaires s'il existe une surinfection bactérienne de l'angine. Dans ce cas, la pénicilline A ou ampicilline est formellement contre-indiquée car elle entraîne alors des éruptions cutanées importantes.
  • Lorsque la gêne à la déglutition et à la respiration est très marquée, le médecin peut être amené à prescrire des corticoïdes pendant quelques jours, qu'il faudra toujours arrêter de façon progressive.

La mononucléose guérit en deux à trois semaines environ, seule la fatigue peut persister pendant plusieurs mois.

Sources

Pathologie infectieuse de l'enfant, P. Bégué et J. Astruc, Masson, 1999. http://www.ameli-sante.fr/. Société française d'hématologie, Orientation diagnostique devant un syndrome mononucléosique, Université Médicale Virtuelle Francophone, 2010.