Mise en garde : les intoxications aux champignons explosent

Le nombre de cas d’intoxication liés à la consommation de champignons a fortement augmenté ces deux dernières semaines. L’Agence nationale de sécurité sanitaire rappelle les bonnes pratiques à adopter pour une cueillette sans danger.
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Leur saison bat son plein, les intoxications liées à leur consommation aussi. Dans un communiqué daté du 9 novembre 2018, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) alerte sur une forte augmentation du nombre de cas d’intoxication liés à la consommation de champignons depuis la fin du mois d’octobre. "Ainsi, si de juillet à mi-octobre, les centres antipoison enregistraient un nombre de cas variant de 5 à 60 cas par semaine, 249 cas d’intoxication ont été enregistrés ces deux dernières semaines" note l’Anses.

Troubles digestifs et atteinte sévère du foie

Les intoxications aux champignons peuvent entraîner de lourdes conséquences : troubles digestifs sévères, atteinte du foie pouvant nécessiter une greffe, voire même décès. "Sept cas graves ont été enregistrés depuis le mois de juillet 2018, dont quatre ces deux dernières semaines" précise l’Anses. Les symptômes d’une intoxication commencent dans les 12 heures après la consommation des champignons. Dès l’apparition de diarrhées, vomissements, nausées, tremblements, vertiges ou troubles de la vue, notez les heures des repas, l’heure de survenue des premiers signes, et appelez immédiatement le 15 ou le centre antipoison de votre région en précisant que vous avez consommé des champignons. Et selon l’Anses, photographier sa cueillette avant cuisson sera utile au médecin ou au pharmacien pour décider du traitement en cas d’intoxication.

Cueillir et consommer les champignons sans risque : mode d’emploi

La hausse récente du nombre de cas est directement associée à la météo : le temps chaud et sec du mois de septembre et du début du mois d’octobre n’a pas été propice à la pousse des champignons mais "les températures plus fraiches et humides de ces quinze derniers jours ont été plus favorables et, par conséquent, le nombre d’intoxications observées a fortement augmenté" constate l’Anses, qui rappelle les bonnes pratiques à adopter pour une cueillette sans danger :

  • Ne ramasser que les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons vénéneux hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles et cette confusion est la première cause d’intoxications ;
  • Au moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés, de ne pas consommer la récolte avant de l’avoir fait contrôler par un spécialiste en la matière. Les pharmaciens ou les associations et sociétés de mycologie de votre région peuvent être consultés ;
  • Cueillir uniquement les spécimens en bon état et prélever la totalité du champignon (pied et chapeau), afin d’en permettre l’identification ;
  • Ne pas cueillir les champignons près de sites pollués (bords de routes, aires industrielles, décharges) ;
  • Bien séparer par espèce les champignons récoltés pour éviter le mélange de morceaux de champignons vénéneux avec des champignons comestibles ;
  • Déposer les champignons séparément, dans une caisse ou un carton, mais jamais dans un sac plastique qui accélère le pourrissement ;
  • Se laver soigneusement les mains après la récolte ;
  • Conserver les champignons à part et dans de bonnes conditions au réfrigérateur et de les consommer dans les deux jours au maximum après la cueillette ;
  • Consommer les champignons en quantité raisonnable après une cuisson suffisante et de ne jamais les consommer crus ;
  • Ne jamais proposer de champignons cueillis à de jeunes enfants.
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Source : Une augmentation des intoxications liées à la consommation de champignons : restez vigilants ! Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), 9 novembre 2018