Le jeûne intermittent pourrait nuire à la fertilité

Vanté pour son efficacité minceur, le jeûne intermittent pourrait également avoir un impact délétère sur la production de certaines hormones sexuelles féminines liées à la fertilité selon une étude menée par l’Université de l’Illinois (USA).
Le jeune intermittent pourrait nuire a la fertilite

Le jeûne intermittent, appelé “fasting” dans les pays anglo-saxons, consiste à ne rien manger pendant certaines périodes choisies. La période de jeûne dure plus longtemps que celle durant laquelle on peut manger. Si plusieurs travaux ont vanté l’efficacité de ce régime pour perdre du poids ou protéger le foie ou prévenir de certains cancers, plusieurs contre-indications avaient déjà été identifiées. Le risque couru sur la fertilité vient s’ajouter à cette liste.  

Principe du jeûne intermittent 

Le jeûne intermittent est davantage considéré comme un mode d’alimentation plutôt qu’un régime. Son principe est simple. Il repose sur le fait de ne pas manger sur certaines périodes choisies par le jeûneur et peut s’inscrire dans plusieurs méthodes : 

  • La méthode 16/8, la plus populaire, consiste à sauter le petit-déjeuner ou le dîner, impliquant de ne rien avaler pendant 16 heures.
  • Le régime 5:2 quant à lui consiste à alterner 5 jours d’alimentation normale et 2 jours de restriction calorique (600 kcal pour les hommes et 500 kcal pour les femmes).
  • Le régime du guerrier, celui choisi pour les besoins de l’étude de l’Université de l’Illinois, suppose de calquer ses habitudes alimentaires sur celles des guerriers préhistoriques : il s’agit donc de déguster de petites portions de fruits et légumes dans la journée, et de ne faire qu’un gros repas le soir.

Toutes ces méthodes ont le même impact : la chute d’insuline permettant d’aller puiser dans les graisses. 

Impact sur la production d’hormones féminines

Pour les besoins de l’étude souhaitant analyser l’impact du jeûne intermittent sur les hormones sexuelles féminines, les chercheurs ont étudié l’impact du jeûne intermittent sur deux groupes de femmes : des femmes pré-ménopausées et des femmes ménopausées

Après 8 semaines de suivi du jeûne, il se trouve que l’ensemble des 2 groupes avait bien perdu du poids.

Plusieurs hormones sexuelles ont par la suite été passées au peigne-fin. Il se trouve que la circulation de l’une d’entre-elles a fortement chuté quel que soit le groupe. Il s’agit du déhydroépiandrostérone (DHEA), une hormone impliqué dans la production de testostérone et des oestrogènes. En l'occurrence, les taux circulants de cette hormone ont baissé de près de 15%. Le déhydroépiandrostérone (DHEA) a un impact sur la fertilité de la femme. Il est d’ailleurs utilisé comme traitement complémentaire pour les femmes souffrant d'insuffisance ovarienne et souhaitant avoir un enfant. 

Des résultats qui doivent être confirmés

Cette expérience ayant été menée avec un échantillon réduit (moins de 100 participantes, les résultats doivent désormais être contrôlés par un nouvel essai de plus grande ampleur. 

Néanmoins, ces premières indications tendent à prouver que le jeûne intermittent pourrait impacter négativement la fertilité et pourrait donc être déconseillé aux femmes souhaitant avoir un enfant. 

Il existe d’autres  contre-indications au jeûne intermittent, en voici 5 : 

L’hyperthyroïdie

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Le jeûne intermittent pourrait nuire à la fertilité

Les personnes qui ont un dérèglement de la thyroïde devraient se renseigner avec de pratiquer un jeûne intermittent. L’insuffisance thyroïdienne (insuffisance de production d’hormones thyroïdiennes, ndlr) lorsqu’elle est importante peut entraîner une prise de poids et des phénomènes de rétention d’eau.

Un IMC trop bas

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Le jeûne intermittent pourrait nuire à la fertilité

De fait, un IMC trop faible n'est pas compatible avec le jeûne intermittent puisque ce dernier risque d'entraîner une perte de poids pouvant alors engendrer alors de graves complications 

Des troubles du comportement alimentaire

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Le jeûne intermittent pourrait nuire à la fertilité

Les personnes victimes de Troubles du Comportement Alimentaire, auront tendance à mener le jeûne intermittent de manière trop stricte, ce qui est propice à la frustration et donc aux débordements alimentaires plus tard

Trop de stress

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Le jeûne intermittent pourrait nuire à la fertilité

 Selon le naturopathe Romain Vicente : “Trop de stress pourrait annihiler les effets positifs de ce régime alimentaire"

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En sortie de grippe

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Le jeûne intermittent pourrait nuire à la fertilité

La grippe affaiblissant le système immunitaire et pouvant engendrer une perte de poids, il n'est pas conseillé de débuter le jeûne intermittent en sortie de grippe. 

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Source : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/oby.23562