Goutte : pas une goutte de bière !

Depuis longtemps, la consommation l'alcool a été associée à un risque accru de goutte, maladie inflammatoire des articulations, particulièrement fréquente chez les hommes. Or tous les alcools n'agissent pas de la même façon sur ce risque. La bière se révèle la plus dangereuse : elle double le risque de goutte !
© Istock

L'acool augmente le risque de goutte

Suspecté de longue date, le rôle de l'alcool dans le risque de faire une crise de goutte a été confirmé. Mais les effets sont différents selon la nature de l'alcool consommé.

Il a ya une dizaine d'années maintenant, le risque de goutte a été analysé auprès d'un échantillon de plus de 47.000 hommes, indemnes d'antécédent de goutte, dont les consommations d'alcool (vin, bière et spiritueux) ont été enregistrées durant douze années consécutives (1986-1998). Au terme de cette période, 730 cas de goutte ont été notifiés. Les auteurs constatent que le risque s'accroît avec la quantité d'alcool ingérée. Parallèlement, le risque le plus élevé est rencontré avec la bière. Viennent ensuite les spiritueux, tandis que le vin, qu'il s'agisse de vin rouge ou blanc, ne semble pas exercer d'effet.

Le risque augmente proportionnellement avec la quantité de bière consommée : 2 à 4 bières par semaine multiplient le risque de goutte par 2,3, tandis que 2 bières par jour multiplient ce risque par 2,5. Quant aux spiritueux, le risque est de 1,3 pour un verre par mois à un verre par semaine et de 1,6 avec un verre par jour.

La teneur en purine

Les effets de l'alcool sur cette pathologie ne sont donc pas liés au degré d'alcool des boissons, mais à un de leur composant : la purine, que l'on trouve en quantité élevé dans la bière. En effet, rappelons que la goutte est due à un excès d'acide urique qui cristallise dans les articulations et produit une inflammation. Or l'acide urique est formé dans l'organisme par dégradation des purines. C'est pourquoi, la prévention repose en partie sur un régime alimentaire pauvre en purine.

En conclusion, si vous êtes un sujet à risque, ne consommez pas d'alcool, et surtout pas de bière. Ne vous fiez pas au degré d'alcool et si le vin ne montre aucun effet dans cette étude, rien ne dit qu'il contient un agent protecteur et qu'il n'est pas néfaste en grande quantité. En attendant des réponses à ses deux questions, abstenez-vous.

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Source : The Lancet, pp 1277-1281, avril 2004.