Les électrodes, efficaces dans la maladie de Parkinson
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Des électrodes dans le cerveau

L’opération chirurgicale est longue, entre six et huit heures. Le patient est sous sédation mais il reste conscient et n’est pas intubé (neurolept-analgésie), avec de plus une anesthésie locale. L’apport de l’acupuncture est actuellement testé à Nantes.

Cette chirurgie consiste à placer une électrode dans le cerveau, reliée à un boîtier qui génère un courant électrique de 130 Hertz (neurostimulateur), implanté sous la peau au niveau du thorax ou de l’abdomen. Il y a généralement un ou deux boîtiers reliés à deux électrodes placées dans chaque hémisphère cérébral. Il est en effet rare que la maladie de Parkinson soit unilatérale.

L’implantation est réalisée au moyen d’une sorte cadre métallique couvert de repères placé sur la tête du patient (un cadre de stéréotaxie). Sur ordinateur, des images du cerveau issues du scanner et de l’IRM vont se positionner en fonction des repères de ce cadre. Les chirurgiens pourront alors visualiser sur l’écran la zone précise où implanter les électrodes.

Il s’agit d’une chirurgie « éveillée » c’est à dire qu’une fois l’électrode en place, le neurologue va tester le patient sur la table d’opération pour constater l’amélioration immédiate des symptômes.

La durée de vie de l’électrode est longue, pour l’instant le recul est de 20 ans. Le neurostimulateur doit en revanche être changé tous les cinq à sept ans.Il existe désormais des stimulateurs rechargeables.

Les bénéfices supplantent les risques

En dehors d’un fourmillement d’une quinzaine de secondes, lors de l’implantation, la neurostimulation est totalement indolore. Le risque d’hémorragie intracérébrale n’est pas exclu mais il ne dépasse pas les 1%. Le risque infectieux, aux alentours de 5%, oblige le plus souvent à retirer l’électrode.

L’effet indésirable à surveiller est le changement possible de personnalité, avec des tendances suicidaires, un risque d’apathie (modification du comportement avec un manque d’envie général, une fatigue permanente) et des comportements à risque puisque ces personnes ne connaissent plus la peur. D’où les critères de sélection psychologiques des patients en amont de l’opération. En effet, la partie motrice se situe à la face postérieure du noyau sous-thalamique mais parfois le courant diffuse un peu dans la partie intermédiaire, générant ces comportementaux anormaux.

Dans la neurostimulation focalisée sur le tremblement, des problèmes de tolérance peuvent apparaître après quelques années lorsqu’il devient nécessaire d’augmenter la puissance du courant pour venir à bout des symptômes. Il suffit d’arrêter le stimulateur la nuit.

Dr Sylvie Raoul, neurochirurgienne CHU de Nantes : « La neurostimulation n’est plus une technique en cours de perfectionnement. Elle est désormais couramment proposée. Cependant, trop peu de Parkinsoniens sont implantés en France alors même que nous sommes en capacité d’opérer un plus grand nombre de malades. Mais cette solution efficace est encore trop méconnue et les neurologues n’adressent pas suffisamment les patients aux centres experts (près de 25 en France) * ou le font mais lorsqu’il est déjà trop tard ! »

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Source : *Site des centres experts : http://www.aptes.org/parcours-de-soins/stimulation-cerebrale/centres/
D’après un entretien avec le Dr Sylvie Raoul, neurochirurgienne CHU de Nantes.