Confinement : les problèmes gynéco à ne pas prendre à la légère

Des saignements vaginaux, une douleur pelvienne, une grosseur au niveau du sein.... ce n’est pas parce qu’on est en confinement que les problèmes gynéco disparaissent. Comment savoir si ces soucis peuvent attendre la fin de l'épidémie de COVID-19 ou pas ? Quelles sont les douleurs gynécologiques à ne pas prendre à la légère ? On fait le point.
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Pendant l'épidémie de coronavirus SARS CoV 2, nous sommes autorisées à aller consulter notre médecin qu'en cas d'urgence. Mais, bloquées chez soi, inquiétées par des douleurs gynécologiques, il est difficile de savoir si on est face à une vraie urgence ou pas ! 

Saignements anormaux + retard de règle : urgence ! 

Si des saignements vaginaux anormaux et importants apparaissent et qu’il y a un retard de règles, il faut rapidement réaliser un test de grossesse. “S’il est positif, il peut s'agir d’une grossesse extra-utérine, mais aussi d’une menace de fausse-couche, moins dangereuse. J’ai eu deux cas cette semaine. C’est une urgence”, explique le Dr Odile Bagot, gynécologue et auteure de Perturbateurs endocriniens, la guerre est déclarée !.

Lors d’une grossesse extra-utérine (GEU), l'ovule fécondé se place hors de la cavité utérine, le plus souvent dans la trompe de Fallope. Cette grossesse dite ectopique peut avoir des graves conséquences si elle est prise en charge trop tard. En effet en grossissant,  l’œuf peut conduire la trompe à se rompre et provoquer une hémorragie interne. Cette pathologie est la première cause de mortalité féminine au 1er trimestre de grossesse.

Il est nécessaire de voir rapidement son gynécologue lorsqu’une grossesse extra-utérine est suspectée. 

Si dans un cas sur cinq, l’œuf est éliminé naturellement par le corps, des soins sont généralement nécessaires. Un traitement médicamenteux à base de méthotrexate permet d'arrêter le développement de l’œuf si celui-ci est encore petit. Si la grossesse est trop avancée, une intervention chirurgicale sera nécessaire pour extraire l'œuf fécondé, et sauver - si possible - la trompe de Fallope dans le cas où il était implanté dedans.

Les saignements abondants en dehors des règles : consultez

Si des saignements vaginaux surviennent alors qu’il n’y a eu pas de retard de règles observé, il faut prendre l’avis d’un gynécologue par téléphone ou mieux visioconsultation. Le médecin estimera alors si une consultation avec examen au cabinet est nécessaire. "Si les pertes de sang sont importantes, c’est-à-dire qu’ils nécessitent des protections hygiéniques toutes les 2 heures pendant plusieurs heures, cela peut être lié à un dysfonctionnement du cycle que connaissent parfois les femmes, surtout celles en périménopause. Il est possible de leur prescrire des médicaments qui stopperont les saignements", indique la gynécologue.

Ces saignements peuvent aussi signaler la présence d’un fibrome, une tumeur bénigne parfois de plusieurs centimètres dans certains cas.

Contactez un gynéco au moindre doute 

Il ne faut pas rester dans l’angoisse face à un saignement vaginal anormal. Si les gynécologues ont annulé les rendez-vous non-urgents pendant le confinement, ils travaillent toujours pour traiter les pathologies urgentes. Il ne faut donc pas hésiter à l’appeler ou demander une téléconsultation

“Pour faire le tri entre les urgences et ce qui peut attendre, la téléconsultation est très utile, même en gynécologique” assure le Dr Odile Bagot, gynécologue. 

L’experte explique “l'entretien permet de souvent d'avoir une idée de ce qu’il se passe, et si une prise en charge est nécessaire”. 

En effet, coronavirus ou pas, certaines pathologies gynécologiques ne peuvent pas attendre la fin de l'épidémie de COVID-19 et du confinement.

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Source : Merci au Dr Odile Bagot, gynécologue et auteure de Perturbateurs endocriniens, la guerre est déclarée !.