Le virus de la variole fait partie des menaces bioterroristes

Publié par Rédaction E-sante.fr
le 19/10/2001
Maj le
3 minutes
Dans le cadre du plan Biotox, la variole, maladie contre laquelle la population générale n'est plus vaccinée depuis 1980, fait partie des menaces bioterroristes envisagées. Que faut-il savoir de cette affection ?

Autrefois à l'origine d'épidémies mortelles, l'éradication du virus de la variole, proclamée fin 1979 par l'OMS, a été rendue possible grâce à une campagne mondiale de vaccination.La variole est une maladie infectieuse contagieuse due à un poxvirus. Le virus se transmet exclusivement par voie interhumaine, la contamination se faisant généralement par contact direct rapproché avec les sécrétions nasopharyngées. Beaucoup plus rarement, elle peut résulter du contact avec des lésions cutanées et très exceptionnellement, par des objets contaminés par le virus dans l'environnement. On peut envisager une contamination criminelle par un aérosol de virus qui serait inhalé par la population.

Quels sont les symptômes de la variole ?

Après une incubation d'une à deux semaines, survient une forte fièvre accompagnée de l'éruption sur la peau de vésicules et de pustules de consistance dure et enchâssées profondément dans le derme se multipliant sur tout le corps, pour atteindre le visage à partir du 4ème jour. Au 5ème jour, les vésicules subissent une suppuration, puis au 10ème jour les lésions se recouvrent d'une croûte qui laisse des cicatrices indélébiles. Cette forme simple de la variole peut se compliquer, notamment par une aggravation des signes généraux, des atteintes oculaires, encéphaliques, pulmonaires et des surinfections graves pouvant aboutir, comme c'était autrefois le cas pour 40% des patients, au décès.Le diagnostic biologique devrait se faire dans un laboratoire à très haut niveau de protection à partir d'un prélèvement de lésion cutanée qui présente l'avantage d'être très riche en virus.

Traitement ou prévention ?

A ce jour, il n'existe pas de traitement curatif de la maladie. La lutte contre la variole repose donc uniquement sur la vaccination préventive et l'isolement des malades en raison de la très grande contagiosité.

Vaccination et immunité

La variole laisse une immunité définitive. En revanche, on ne sait pas combien de temps une personne vaccinée est protégée. Théoriquement, la vaccination protège contre la maladie grâce à une immunité croisée pendant une dizaine d'année. Les sujets vaccinés font alors une forme bénigne peu contagieuse de la variole.Suite à l'éradication de l'affection, la vaccination a été interrompue le 8 mai 1980 et les lots de vaccins ont été retirés du commerce en 1983. Depuis, seuls les chercheurs travaillant sur le virus de la variole et autres poxvirus, très intéressants en raison de la grande taille de leur génome, en bénéficient pour se protéger. En cas de réapparition de la maladie, le niveau d'immunisation des personnes vaccinées avant 1980 n'est pas connu.

Retour au plan Biotox

Lors de la présentation du plan Biotox de Bernard Kouchner, il a été précisé que la France disposait de 5 millions de doses de vaccin antivariolique. Ce stock est jugé suffisant, mais pour l'instant, la relance de la vaccination obligatoire n'est pas envisagée. Deux principales raisons ont été évoquées: 1- les effets secondaires de cette vaccination sont parfois graves; 2- une épidémie de caractère national n'est pas envisagée, les éventuels foyers d'infections seraient donc localisés.

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