Sommeil : les jeunes Français ne dorment pas assez

Les jeunes Français.e.s accumulent les dettes de sommeil pendant la semaine. Ils en sont conscients mais ne prennent pas les bonnes mesures de correction, d'après un sondage.
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Adolescent.e.s et jeunes adultes ne dorment pas suffisamment la nuit. Et ils le savent. D'après un sondage OpinionWay pour l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), 88 % des 15-24 ans se plaignent de manquer de sommeil. Cette enquête a été réalisée à l'occasion de la Journée internationale du sommeil, ce 16 mars.

Sur le papier, ces sondé.e.s estiment plutôt bien la durée des nuits qui est recommandée : en moyenne, ils la fixent à 8 heures. Mais dans les faits, ces mêmes individus accumulent les mauvaises habitudes. En ce qui concerne le rythme, par exemple.

Baisse d'attention, irritabilité…

Un bon nombre des personnes interrogées ne dort tout simplement pas assez. Plus d'un tiers fait des nuits de moins de 7 heures, alors qu'il est conseillé de sommeiller 8 heures à cet âge. Pire, un jeune sur cinq dort 5 heures, accumulant deux heures de dette de sommeil.

En semaine, ces jeunes roupillent à partir de 23 h 20 pour se lever vers 7 heures. Mais ils se décalent totalement le week-end, avec un coucher à 00 h 49 et un réveil à 9 h 43. Un mauvais réflexe, rappelle l'INSV, car la régularité est la clé d'un bon sommeil.

La qualité du sommeil n'est pas non plus au rendez-vous, puisque quatre personnes sur dix se réveillent pendant la nuit… et ont du mal à retourner dans les bras de Morphée. Certains utilisent donc leur téléphone pour passer le temps. Là encore, mauvaise idée, puisque la lumière bleue est soupçonnée de perturber les rythmes circadiens.

Sans surprise, ces "petits" dormeurs.ses souffrent des répercussions de ce manque dans leur journée. La quasi-totalité se plaint de fatigue diurne, de baisse d'attention, mais aussi de troubles de l'humeur – comme une irritabilité.

Ils prennent trop d'excitants

Certains facteurs favorisent des nuits de mauvaise qualité, ou de courte durée. L'institut de sondage constate ainsi que les individus qui utilisent un écran au lit – smartphone ou ordinateur – ont plus de mal à s'endormir et à profiter d'un sommeil ininterrompu.

De même, celles et ceux qui ont des rythmes décalés le week-end auront tendance à se sentir moins reposés.

Pour récupérer, les solutions sont variées : certain.e.s choisissent de dormir plus en fin de semaine – la fameuse "grasse matinée". D'autres font la sieste (20 % environ).

Enfin, un troisième groupe se tourne vers les excitants : café, nicotine et autres substances qui favorisent l'éveil. Mais à long terme, leur prise est un facteur aggravant, qui dégrade la qualité du sommeil.

Ces mauvaises habitudes n'ont pas seulement un impact délétère sur la sensation de repos. Des nuits trop courtes sont aussi associées à un risque accru d'obésité et de maladies chroniques comme le diabète ou l'hypertension. De plus, cela favorise les troubles de l'humeur, voire des dépressions.

Un couvre-feu digital

Pour mieux dormir, faire preuve de rigueur et de régularité est donc nécessaire. L'INSV recommande de mettre en place un "couvre-feu digital" une heure avant le coucher, et de le maintenir toute la nuit. En effet, trop de jeunes laissent leur téléphone allumé alors qu'ils dorment.

Par ailleurs, des horaires réguliers de coucher et de lever sont conseillés. Ils ne doivent pas être décalés de manière majeure pendant le week-end. Enfin, éviter les excitants est indispensable.

En la matière, les jeunes gens interrogés pour le sondage sont plutôt lucides. Ils identifient aussi bien les mesures d'hygiène de vie à mettre en place. Ainsi, 20 % des sondé.e.s citent une activité physique régulière comme un bon moyen de lutter contre le manque de sommeil. Mais dans les faits, un.e sur trois ne met pas ce conseil en pratique.

Vidéo : Sommeil : dormir la porte ouverte ou fermée ?

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Source : Enquête "Le sommeil des jeunes (15-24 ans)", INSV, consulté le 14 mars 2018
Le village sommeil, site de l'INSV, consulté le 14 mars 2018