La propolis, antibiotique naturel

Qu’elle soit verte, rouge ou brune, c’est la grande protectrice de la ruche. La propolis est antivirale, anti-inflammatoire, antimicrobienne… Faites-en votre alliée, surtout l’hiver. Et merci les abeilles !
© Istock

Cette substance tout à fait étonnante qui tapisse la ruche pour la protéger des microbes et des insectes est le fruit de la récolte des abeilles. Les reines de l’écologie mastiquent cette résine en la dopant de leurs enzymes salivaires ! Cela donne un redoutable produit doté d’une grande complexité moléculaire dont les capacités thérapeutiques sont aujourd’hui scrutées à la loupe par les scientifiques.

Du coup, on trouve de la propolis dans de nombreux produits de pharmacie, dans les boutiques bio et dans les rayons beauté pour embellir les cheveux et la peau. Un potentiel anticancer a même été observé et une méta-analyse a été publiée début 2016 dans la revue Journal of Dietary Supplements (Emerging Adjuvant Therapy for Cancer : Propolis and its Constitutents), pour démontrer l’action de la propolis sur des cancers de la peau, du sein, des reins et du foie, notamment pour accroitre l’autodestruction des cellules cancéreuses et prévenir les métastases. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il existe plusieurs sortes de propolis, plusieurs couleurs en fonction de l’origine des végétaux butinés par les abeilles…

La propolis verte : la plus anti-cancer

Elle provient de la plante Baccharis, baptisée aussi le romarin des champs. Particulièrement riche en artepilline C, substance anti-oxydante étudiée pour ses propriétés anti-cancer, cette propolis est également efficace pour renforcer les défenses immunitaires et le système urinaire. Elle s’adresse particulièrement aux personnes sensibles pendant la saison hivernale, ou à celles qui sont en convalescence.

La propolis noire (ou brune) : la plus antibactérienne

C’est la plus commune en France, elle vient des bourgeons de peupliers mais aussi des aulnes et des saules. Elle contient plus de trois cent molécules dont plusieurs polyphénols (quercétine, galangine, pinocembrine…). Conseillée pour régénérer le système immunitaire mais aussi pour réduire les œdèmes. Cette propolis, comme les autres, a été aussi étudiée pour sa capacité à lutter contre la dépression et la tristesse.

La propolis rouge : la plus antivirale

Elle vient le plus souvent des palétuviers des mangroves, le Dalbergia, récolté au Brésil. Sa grande différence, c’est la présence de formononétine (phytoestrogène). Recommandée aux femmes après 45 ans pour accompagner le changement hormonal pendant la ménopause (protection de la perte osseuse), avec bien sûr toutes les vertus antioxydantes (amélioration de la peau) et antibiotiques de la propolis.

Des spécialistes partout dans le monde

Les vertus de la propolis fascinent aux quatre coins de la planète, de la Chine au Mexique, en passant par l’Italie, le Japon et le Cameroun. C’est ainsi qu’ont été identifiées les trois couleurs de propolis. En France, cette substance a de l’avenir car, même si l’apiculture connait des déboires à cause des changements climatiques et des pollutions, cette récolte subit moins de revers que le miel par exemple.

De plus, avec son statut de complément alimentaire qui restreint le champ médical, il est fort à parier que les nouvelles études vont nourrir des espoirs thérapeutiques. Du côté des marques, Propolia, Aristée, Ballot-Flurin…, sont des sociétés qui se sont spécialisées dans les produits de la ruche et notamment dans la propolis et ses diverses galéniques prêtes à l’emploi. Elles ont toutes en commun le souci de préserver les abeilles et leurs secrets de fabrication. Ainsi, ils produisent eux-mêmes ou ils travaillent avec des apiculteurs de l’Unaf (Union française des apiculteurs de France), pour ensuite formuler et conditionner selon une économie locale ou la certification d’Origine France.

Que contient la propolis ?

Tous les composés organiques n’ont pas encore été identifiés mais nous savons qu’elle contient plus de 300 substances dont des huiles essentielles qui varient bien sûr selon les végétaux que les abeilles butinent, du pollen, des oligo-éléments (calcium, magnésium, fer, cuivre, chrome, potassium, sélénium, silicium…), des vitamines (A, B1, B2, B3, B5, B6, C, E), des flavonoïdes, des acides aminés, des enzymes, des résines, des baumes et des pigments… Tout ceci forme un formidable arsenal aux propriétés antimicrobiennes, bactéricides et bactériostatiques. Résultat : une ruche ne contient quasiment pas de bactéries !

Protégeons les abeilles !

Ces insectes pollinisateurs de premier ordre pour maintenir les écosystèmes et la biodiversité font partie des dommages collatéraux de l’agriculture intensive. En effet, les abeilles subissent les assauts des pesticides depuis des décennies, ce qui les décime petit à petit, lentement mais sûrement. Ainsi, pour protéger ce trésor de la nature, n’hésitez pas à vous engager sur les réseaux sociaux, dans les associations (Greenpeace, Agir pour l’Environnement, Générations Futures…), ou auprès des boutiques bio et des apiculteurs qui relatent régulièrement les combats titanesques qui se jouent dans l’ombre…

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Source : "La propolis, antibiotique naturel", Magazine Côté Santé, N° 106, Janvier/Février 2017.