Vitamine B9 contre Alzheimer

Des expériences menées sur des souris atteintes de maladie d'Alzheimer suggèrent que la vitamine B9 empêche le développement des lésions propres à la maladie. Elle aurait un effet protecteur sur les neurones de l'hippocampe, une région du cerveau impliquée dans les mécanismes d'apprentissage et de mémorisation.

La maladie d'Alzheimer reste un mystère à bien des égards. Bien que plusieurs hypothèses aient été émises, l'origine de la maladie n'est toujours pas élucidée, mais la recherche continue d'avancer. Partant de l'observation selon laquelle les personnes atteintes de maladie d'Alzheimer présentaient des taux sanguins très faibles d'acide folique, ou vitamine B9, des chercheurs américains ont voulu tester l'effet de cette vitamine sur le développement des lésions cérébrales liées à la maladie.

Pour ce faire, des souris atteintes de lésions cérébrales identiques à celles retrouvées au cours de la maladie d'Alzheimer chez l'homme, ont été réparties en deux groupes et soumises à des régimes alimentaires distincts: les unes suivaient un régime riche en vitamine B9, alors que les autres en étaient carencées.Rappelons qu'au cours de la maladie d'Alzheimer, une zone du cerveau impliquée dans les processus d'apprentissage et de mémorisation (l'hippocampe) est envahie de plaques amyloïdes caractéristiques de la maladie et est progressivement détruite. Il en résulte les déficiences de mémoire que l'on connaît.Les chercheurs se sont donc attachés à observer la densité des neurones (cellules nerveuses) dans cette même région. Chez les souris carencées en vitamine B9, le nombre de neurones avait diminué dans cette zone, alors que leur nombre restait inchangé dans l'autre groupe de souris.Par ailleurs, les souris carencées présentaient également un taux sanguin élevé d'une molécule, dont on sait qu'elle interfère dans les processus de réparation de l'ADN (support matériel du patrimoine génétique indispensable à la vie de toute cellule). Les chercheurs ont donc émis l'hypothèse que les souris carencées en vitamine B9 seraient incapables de réparer l'ADN des neurones de leur hippocampe, ce qui entraînerait la mort de nombreuses cellules dans cette région du cerveau.

Selon l'hypothèse de Mattson et collaborateurs, l'acide folique aurait un effet protecteur sur les neurones et préviendrait le développement de lésions liées à la maladie d'Alzheimer ainsi qu'à d'autres maladies neurodégénératives.Depuis 1998, les Etats-Unis supplémentent leurs farines de céréales en acide folique pour prévenir des malformations de la colonne vertébrale chez le fœtus (spina bifida). Il faudra cependant attendre plusieurs années avant de pouvoir en évaluer l'impact sur la population et valider ou non ces hypothèses.

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