Un vaccin pour ralentir l'évolution d'Alzheimer

Deux équipes de chercheurs ont montré simultanément qu'il était possible, chez des souris, de ralentir l'évolution de la maladie d'Alzheimer à l'aide d'une vaccination ! Reste à comprendre le mécanisme exact et à savoir s'il en de même chez l'homme, mais ces résultats sont particulièrement encourageants face cette maladie du vieillissement.

La maladie d'Alzheimer, affection neurologique caractérisée par une dégradation irréversible des capacités intellectuelles aboutissant à un état de démence, touche 2 à 6% des personnes de 65 ans et 15 à 20% des plus de 80 ans. Avec l'augmentation de l'espérance de vie, cette maladie est devenue un véritable problème social. Alors que les causes sont encore méconnues, elle se traduit par une dégénérescence nerveuse due à une diminution du nombre de neurones entraînant une atrophie cérébrale et la formation de « plaques séniles ».

Un vaccin qui ralentit la dégradation de la mémoire

Simultanément, deux équipes de chercheurs (canadienne et américaine) ont vacciné des souris atteintes expérimentalement de la maladie d'Alzheimer contre le « peptide bêta-amyloïde », la principale substance qui constitue les « plaques séniles ». Cette immunisation conduit à une régression des plaques, associée à un bénéfice fonctionnel; en particulier, la diminution des performances mnésiques ralentie. La vaccination semble donc protéger les animaux de cette affection notamment en retardant son évolution.

Ces résultats sont très encourageants. Toutefois, pour que ce type de vaccination soit efficace, il faudrait au préalable être sûr que les dépôts bêta-amyloïdes aient un rôle causal voire exclusif dans la maladie. Ce mécanisme reste aujourd'hui à éclaircir. Les prochaines étapes consistent alors à comprendre la physiopathologie de la maladie, à élucider le mécanisme d'action de l'immunisation et à reproduire ces résultats chez l'homme.

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Source : Nature, vol. 408, 21-28 décembre 2000, C. Janus et coll., D. Morgan et coll., G. Chen et coll.