Le tabac détruit la mémoire

Les fumeurs risquent plus que tout autre de perdre la mémoire aux âges moyens de leur vie. Comble de tout, un tel déficit mnésique au milieu de la vie est connu pour augmenter plus tard le risque de démence et de maladie d'Alzheimer… La situation s'aggrave encore si les fumeurs consomment du cannabis et/ou de l'alcool !
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Mémoire et raisonnement en chute libre chez les fumeurs

Si l'on soumet une population (active professionnellement et donc encore jeune) à des tests de mémoire, de raisonnement, de vocabulaire et de fluence verbale, on constate que les fumeurs sont les moins performants. En revanche, en cas d'arrêt du tabagisme, la chute des performances est moindre par rapport à ceux qui ont continué de fumer. A noter que cet arrêt du tabagisme est d'autant plus bénéfique qu'il s'accompagne d'habitudes de vie plus saines : moindre consommation d'alcool, davantage d'activités physiques, consommation accrue de fruits et de légumes, etc. Le sevrage tabagique est donc très avantageux à tous les âges de la vie. En effet, l'altération de la mémoire et le déclin des capacités de raisonnement aux âges moyens de la vie, ont été associés à un risque accru de souffrir ultérieurement de démence et de maladie d'Alzheimer. Autrement dit, les fumeurs qui ont la chance d'échapper à une mortalité prématurée par cancer du poumon ou maladie cardiovasculaire, risquent fortement d'être atteints d'une maladie d'Alzheimer ou d'une autre démence tardive.

Cannabis et alcool détruisent aussi le cerveau !

Hélas, le drame des fumeurs ne s'arrête pas là car le cannabis et la consommation d'alcool entament aussi les capacités du cerveau. Or les fumeurs sont plus à risque de consommer du cannabis et ont tendance à boire davantage d'alcool.Concernant le cannabis, une étude fraîchement publiée montre que chez les consommateurs quotidiens de cannabis, deux zones cérébrales sont diminuées en volume : l'hippocampe, impliqué dans la régulation de la mémoire, et l'amygdale, impliquée dans les émotions et l'agressivité (1). Quant à l'alcool, une communication de l'Inserm indique que contrairement à ce que l'on pensait, tous les sujets qui consomment régulièrement de l'alcool de façon excessive sont susceptibles de présenter des perturbations de la mémoire (2).En détruisant le cerveau ou en perturbant son fonctionnement, tabac, alcool et cannabis sont des drogues qui augmentent et accélèrent le risque de souffrir d'une maladie d'Alzheimer. L'association entre ces drogues et la cognition est très certainement sous-estimée en raison de la mort prématurée des consommateurs…

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Source : Sabia S. et coll., Arch. Intern. Med., 168 (11) : 1165-73, 2008 ; (1) Arch. Gen. Psychiatry, juin 2008 ; le Quotidien du médecin, 4 juin 2008 ; (2) Information presse de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), 21 mai 2008.